L’avenir a toujours une logique qui
dépend du présent et, plus généralement encore, des époques qui l’ont précédé.
Mais, simultanément, il est toujours objet de transformations, de distorsions,
de surgissements inattendus d’événements ou de phénomènes, de cadres et d’êtres
nouveaux, un peu comme un kaléidoscope ou encore un Rubikcube que l’on triture
en tous les sens. Le temps n’est pas qu’une « flèche » ; il est
également un gigantesque shaker qui possède une énorme part d’imprévisible et
qui parait, sans cesse, recombiner les données du réel.
Sans doute l’Homme
est-il devenu intelligent parce qu’il n’avait pas d’autre choix. Parce qu’il ne
disposait que de cette arme-là pour tirer son épingle du grand jeu de la survie
des espèces. Mais ensuite, cette « intelligence » ne l’a-t-elle pas
un peu dépassé ? Ne s’est-elle pas « emballée » un peu comme si
elle désirait vivre sa propre vie ?
L’échec du projet SETI de détection
par des radiotélescopes de pointe d’une éventuelle intelligence extraterrestre
commence à laisser un certain nombre de scientifiques perplexes. L’intelligence
ne serait-elle pas une bizarrerie (*) , une rareté de la nature ? Un possible qui aurait une probabilité
extrêmement faible, extrêmement restreinte de se réaliser, même si, par
ailleurs, la Vie est contenue en germe partout dans l’espace cosmique ? La
Vie débouche-t-elle automatiquement sur une conscience, sur la pensée telle que
nous la vivons ?
Certes, non.
(*) Entendu dans le documentaire américain TERRES D’ALIENS, diffusé
à 20h 45 le 30 mai 2016, sur la
chaîne câblée Discovery Science.
L’Homme est
souvent écartelé entre son besoin impérieux de savoir et la crainte que le savoir
qu’il acquiert ne corresponde pas (ou pas tout à fait) à ce qu’il en attend, au
plan affectif. Le savoir peut être, pour l’Homme, une déception immense à
partir du moment où il en attend une confirmation de ses propres désirs et
espoirs. C’est sans doute pourquoi la grande majorité du genre humain préfère
ne pas se poser trop de questions, et croire bien plutôt que chercher.
Sous la peau des choses, le poète
sent vibrer un réel invisible, plein de veinules, plein de nervures, plein de
filons où courent sève, sang, lymphe. Il consacrera toute sa vie à tenter de
l'exprimer, cahin-caha, en se servant de la langue qui, par hasard, lui a été
donnée. Il en fera (s'il peut) une sorte de contournement oblique du visible.
Sans cesse, il lancera, en quête de cette pulsation qui semble lui lancer des
appels, ses sondes verbales. Et toujours, il sera dépité de son approche
approximative. Il multipliera alors ses vaines prières au dieu du silence.
Est-il
nécessaire – ou fatal – que nous autre, îliens (ou plus largement, anciens
colonisés) reniions une – ou plusieurs – parties de nous-mêmes pour être ?
Pourquoi trancher
dans le patchwork qui, toujours, constitue, sous-tend notre identité ? Pourquoi
nier, en nous, ce qu’il y a de non-« européen »,
ou, à l’inverse, d’ « européen » ?
N’est-il pas
temps d’en finir avec ce soi-disant impératif d’amputation ?
L’une des grandes forces des hommes,
c’est leur sens de l’amitié et de l’association. Ils savent se rapprocher,
former « meute » unie dans un but commun et par le biais d’une action
commune où, souvent, le risque les soude encore (aux tout premiers temps, ce
fut sans doute la chasse aux gros gibiers). Les « copains, les « potes »,
les « camarades » qu’on va , parfois, même jusqu’à traiter de « frères »
sont essentiels dans l’existence masculine. Ils permettent aux hommes, à tous
les niveaux et à tous les âges, de se reposer sur des réseaux de solidarité extrêmement
efficaces, qui les aident à « arriver ». Les femmes, elles,
fonctionnent de manière toute autre et, en un sens, cela leur nuit. Car elles n’ont
que leur lien à la famille et à l’homme auquel se raccrocher. L’ « amitié »
féminine ne ressemble pas à l’amitié masculine.
Les religions
sont peut-être « dangereuses », mais il faut croire que les Hommes en
ont encore besoin. Ne pas prendre en compte ce fait de nature humaine est, je crois,
grossière erreur.
Comment peut-on prétendre que « tout
a été dit » ? Alors qu’il y a encore tant de choses qui nous sont
inconnues ? Alors que l’univers est d’une vastitude et d’une complexité
totalement ahurissantes ?...
Nous passons
infiniment plus de temps dans le non-être que dans l’être.
Tout ce que nous voyons, cherchons,
comprenons et connaissons nous ramène à nous-même. Toutes nos formes de
description du réel ont à voir avec notre façon typique de le regarder.
Ce n’est pas
parce qu’un comportement ou une opinion sont « ordinaires » qu’ils
sont pour autant justes, justifiés, justifiables.
Peut-être, si tu ouvrais à fond ton
esprit, pourrais-tu tout saisir. Après tout, le cerveau humain moderne n’utilise
jamais que 25% de son potentiel. S’il apprenait à en utiliser davantage, qui
nous dit ce dont il serait capable ?
Mais l’être humain est-il mûr pour
une pareille évolution ? Tel qu’il est dans l’état actuel des choses, pourrait-il soutenir une
telle charge mentale subite sans « buguer », et nous rendre déments ?
Notre cerveau ne serait-il pas, de façon étrange, une sorte d’ « hypertrophie »
potentiellement « en avance » sur le reste de nous-mêmes ?
Pourrions-nous assumer la totalité de son potentiel ? Le rapport qu’entretiennent,
d’une certaine façon (assez troublante) « génie » et perturbations
psychiques n’est-il pas, vu sous cet angle, particulièrement « éclairant » ?
Est-il d’autre
moyen de comprendre un être que…d’être dans sa peau ?
P. Laranco.
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