samedi 18 juin 2016

Un poème de Gillian GENEVIÈVE (Île Maurice).


 Ce qui apparaît 
Quand le chemin se reconstruit
Dans le silence devenu clair
Et la lumière du midi
C'est l'infini pur
Du ressenti
M'effleurant les sens
Suspendu 
À chacun de tes mots
Alors que les nuages se dispersent 
Alors que le ciel est imparfait 
Et que seul l'instant 
Ce provisoire vrai
Jamais terne 
Quand tu es là
Éveille 
Sans les aspérités 
Du temps
La prescience 
De l'éternité



N'importe quel arbre
Au hasard du chemin
Porte
Dans son écorce
Sa tige
Ou ses feuilles
Jamais séparée
De mon regard
La corolle
 
De ton prénom
Et je saisis
 
Au passage
Dans les nuances
Du monde
Et de l'hiver
Au hasard
 
Des pas
 
Et des souvenirs
 
Les quelques scintillements
D'un bonheur sans mesure



À nouveau 
Devant rien
Je devine
 
À quoi
La lisière du jour
Ressemblerait
 
En ton absence
Il n'y aurait plus d'ombre
Sous le feuillage des ronces
Les pierres ne seraient plus que rumeur
Des temps anciens
Et redevenus gris
Privé de lumière
Le ciel
 
Annoncerait
 
La fin des temps
Et le vide
À l'horizon
En marge
De chacun de mes pas



Pour ne pas y penser
Je me glisse
Contre le vent
Pour que reflue
 
Et reflue
En moi
À chaque instant
 
À chaque caresse
Ce désir sans fard
Durant toujours
 
Comme la mer
Et quand le vent s'absente
Et que seule
Une pluie inégale
Habille le temps
Je me laisse prendre
Par le cliquetis
 
D'une pierre à l'autre
 
Et je repense à ton souffle
 
Au moment du plaisir



Mais je n'ai besoin que d'un regard
Pour que dans le souvenir des arbres
À l'approche de la nuit
Le silence soit rompu
Et que le paysage entier
Nargue la pénombre
La possibilité du crépuscule
 
Les intentions balbutiantes du monde



Pendant que je suis dans le pur plaisir de t'aimer.







Gillian GENEVIÈVE.

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