Chers amis, en prélude
à la séance, une histoire de soeurs : quand la Poésie rencontre la Peinture,
quand une poète, Simone LANDRY, consacre un livre aux oeuvres gravées de sa sœur Hélène Laffly
ensuite
Anne-Lise BLANCHARD nous emportera dans ses voyages poétiques où la beauté le dispute
en ardeur à « la dure loi des hommes ».
Blancheur nacrée
Blancheur sacrée
Le livre délivrera ses secrets
(« Traces et
fragments », Simone Landry)
Le
TERRITOIRE DU POÈME
VENDREDI 15 MARS 2019
à 15H 30
BRASSERIE
« LE FRANÇOIS COPPÉE »
(1er étage)
1, Boulevard du Montparnasse M° Duroc
(Consommation de 6,50 Euros)
(Consommation de 6,50 Euros)
aura
donc le plaisir d’accueillir tout d’abord
Simone LANDRY
pour son livre Hélène
Laffly
Simone LANDRY : « Ce livre est un livre de devoir de mémoire. Hélène Laffly, ma sœur jumelle, nous a quittés le 9 avril 2014 mais la fenêtre n'est pas fermée, son souvenir est gravé dans nos mémoires (...) La gravure a été une seconde vie pour Hélène (...) Sa technique très personnelle qu'elle nommait « mixte » alliait le Carborundum, la « pointe sèche » et « l'aquatinte » (...) Elle exposa plusieurs fois au Grand palais et notamment avec les artistes français. Elle exposa également à l'étranger, en Espagne, en Allemagne et à New York pour l'exposition « Henri Goetz et ses élèves dans le monde » elle obtint plusieurs prix et fut reconnue par ses pairs (...) »
Nicole Barrière : On pourrait
dire qu’Hélène Laffly gravait
déjà des signes sur les falaises préhistoriques, attentive au plus ténu des
bruits, à l’écoulement d’une onde, à la pesanteur du silence, ou à l’obscurité
du moment (…) Les gravures d'Hélène Laffly racontent
le mouvement de la vie, le processus du vivant depuis la naissance des galaxies
jusqu’à la texture de l’embryon dans le giron maternel (…) (elles) portent une
vision et une transposition dans son art du mouvement de la vie et de la
création. Cette gémellité est précieuse pour la conscience humaine, elle
appelle toute la connaissance à se manifester : émotionnelle et affective,
scientifique et rationnelle, spirituelle et mystique vers une assomption du
vivant.
Noëlle Châtelet : Graver… Graver, n'est-ce pas le plus lointain geste artistique connu
?
Ce geste fondamental du début de
l'humanité, on dirait qu'Hélène Laffly cherche à le retrouver quand elle
s'empare de sa propre matière (.…) Car la matière lui répond. C’est avec elle
qu’Hélène dialogue (…) Derrière une pierre, un arbre, un fragment de métal
mystérieux, énigmatique, venu parfois d’une autre planète, au milieu de
paysages comme pétrifiés (.…)
Colette Klein : L'œuvre d'Hélène Laffly donne à voir
un univers des d'étamines et de pépites, de phosphorescence.
Graver l'ombre pour en faire surgir la
lumière devrait être le défi que s'imposerait tout artiste. Elle y
parvient d'autant mieux qu'elle ouvre quantité de fenêtres de formes variées
par où la trame du jour laisse paraître forêts ou planètes sans que l'on puisse
y être dépaysé, peut-être parce que la pierre plus vivante qu'ailleurs sert de
mémoire à ceux qu'elle obsède : cristal ou basalte, où se calfeutre l'origine
des rêves (.…)
Née à Paris dans le
9ème arrondissement, Simone LANDRY est typiquement parisienne; comédienne et poète, elle joua au service de grands auteurs, au théâtre comme à la télévision et au cinéma et fit
elle-même de la mise en scène. Puis, elle
s’engagea dans une ONG pour la Paix et la Liberté dont elle devint
représentante à L’UNESCO. Elle s’est toujours consacrée à la poésie où
elle s’est également réalisée. Simone Landry écrit pour re-trouver « une
vérité intérieure » et considère la poésie comme la partie la plus
importante de sa vie. Elle est la fondatrice du Prix
Simone Landry, de poésie féminine, sous l’égide de l’association qu’elle
préside, Femmes poésie et liberté.
Poésie
toujours en mouvement / en élan de vie / vers un accord / créateur
de beauté (…)
ENCORE QUELQUES ANNÉES À VIVRE, UNE ÉTERNITÉ
puis
Elle est à
marée
basse sans
odeur
ni chant
ni sang qui
affabule
elle s’épuise à
remonter
en courant
un lait de
fange
jusqu’au corps
de
la lettre dont
elle ne peut
dans son résidu
syllabique
que tenter
d’encore
tenir la
couleur
Les notes
seules se détachent sur la nuit de sa pensée à la recherche de
passer’ailes ÉPITOMÉ DU
MORT ET DU VIF
nous aurons la joie de recevoir
Anne-Lise Blanchard
à l’occasion de la parution de ses
derniers textes :
ÉPITOMÉ DU MORT ET DU VIF
suivi de GLAISE Jacques André éditeur
Les jours suffisent à son
émerveillement éditions Unicité.
Le soleil s’est réfugié dans les
cailloux Ad Solem Poésie
Ainkawa, octobre 2014 « Sans
cesse les miliciens de Daesh venaient chez nous pour nous pousser
à partir de la
ville ou à nous convertir à l’islam. »
La pluie tombe
dru
aucune trêve pour la peur
la pluie tombe dru
les jardins n’abritent plus
d’oiseaux
les champs ont rendu gorge
dans la plaine de Ninive
La pluie cingle les toiles
aucun vent pour éloigner
l’écho des terres éviscérées
des corps écorchés
et dans la nuit de la bouche
la langue emmurée Le soleil s’est réfugié dans les cailloux
Anne-Lise Blanchard sera présentée par Jacqueline PERSINI
Claude Donnay : Autant vous le dire d’emblée, Les
jours suffisent à son émerveillement m’a
procuré l’« émerveillement » promis dans le titre. Sans déflorer
le livre, on peut parler de cette mosaïque d’instantanés, de petites scènes et
faits quotidiens, qui racontent une vie, celle de la narratrice et celle de sa
famille, de l’amour qui les anime. Passent les moments de l’enfance, de
l’adolescence, de la maturité… Les amours, la maternité éblouissante, les
regrets parfois, cette mélancolie qui saisit à la gorge quand on revisite le
passé, l’enfance à jamais enfouie en nous (...)
Michel Ménaché : (…) c’est en poète que l’auteure cisèle ses proses sensuelles dans
lesquelles les odeurs, les couleurs, les rires et les larmes retrouvent leur
fraîcheur native. Émotion et légèreté s’accordent dans une tonalité délicate.
Avec une économie de mots, un art de l’ellipse qui fixent l’éphémère sur la
page, sans lui briser les ailes (…)
Les jours
suffisent à son émerveillement Pour Terres de femmes
Isabelle Raviolo : La voix d’Anne-Lise Blanchard semble
parvenir de l’éloignement. Et cet éloignement, elle le nuance de vers en vers
(…) Loin de tout lyrisme facile, la voix d’Anne-Lise B. porte en elle la
précarité et la nécessité du chant : (…) quelque chose comme une prière
qui serait elle-même impriable dans sa fragilité sans fin ; pauvre d’être
ainsi défaite de l’oraison, la poésie d’Anne-Lise B. se fait alors offrande qui
fonde le don d’elle-même aux autres. Dans sa finitude même, elle rend ainsi
témoignage à l’infini. » - Diptyque, Entre-Deux
Sabine Huynh : Copeaux des saisons, ce sont des vers minimalistes sur
le temps. Ils ont été ciselés avec finesse par une poète-haïjin confirmée. Y
sont transcrits, entre autres, le chant des oiseaux et des coquillages dans le
silence, la lumière dans le coucher du soleil, les fleurs et la joie dans des
paysages hivernaux ou pluvieux, le rire et la vie qui insistent malgré l’ombre
qui gagne, le frémissement imperceptible des couleurs et de l’air (…) Offrandes
à la fois profondes et détachées, modestes mais généreuses, les poèmes
d’Anne-Lise Blanchard nous donne le répit dont nous avons tant besoin. On y
trouve du carpe diem, mais aussi une harmonieuse combinaison entre le passé, le
présent et le futur, entre la sérénité, la tristesse résignée, la sagesse et
l’indépendance d’esprit. Tout l’art du haïku moderne est là, dans les poèmes
nitescents de Copeaux des saisons. » Terre à ciel,
janvier 2014
Anne-Lise Blanchard qui fut
danseuse, chorégraphe avant d’être thérapeute puis conférencière, nomadise
entre Lyon, les Alpes et le Proche-Orient où elle travaille depuis 2014 au sein
d’une organisation humanitaire qui œuvre auprès des chrétiens orientaux
persécutés. Longtemps collaboratrice critique de plusieurs revues de création
littéraire et artistique (Verso, IHV, Lieux d’Etre, Diérèse, Mag’Ada),
publiée dans de nombreuses revues : Arpa, Lieux d’Être, Diérèse, Propos2campagne, Bacchanales, Décharge, Bleu
d’encre, La Passe, N4728, Thauma, Diptyque,
Souffles, La moitié du fourbi, Le Journal des Poètes, Vents alizés,
Terres de Femmes, Recours au poème, elle est l’auteur d’une trentaine
de livres dont plusieurs recueils de haïkus, des récits, et des poèmes en
anthologie.
Plusieurs recueils de haïkus : La fluidité du héron ,
Clàpas, Qui entend le jargon de l’oie , Eclats d’encre, Copeaux
des saisons, Corps Puce 201
Derniers livres parus :
Epitomé du mort et du vif, Jacques André
éditeur, 2019
Les jours suffisent à son émerveillement, Unicité,
2018 ;
Le soleil s’est réfugié dans les
cailloux, Ad Solem, 2017 ;
Ascèse des corps, Encre et
lumière 2012 ;
Au près, Les Aresquiers (livre d’artiste)
2012 ;
Anthologies : Donne poeti di Francia e oltre
dal Romanticismo a oggi, 2017 ; Anthologie poétique
francophone de voix féminines contemporaines « Pas d’ici, pas d’ailleurs,
2012 ; 111 poètes d’aujourd’hui en Rhône-Alpes, 2005.
Dossier dans Diptyque n°3, Entre-deux, février 2014.
***
LECTURES Anne-Lise Blanchard Catherine Jarrett
***
Le TERRITOIRE DU POÈME associé à La CLAIRIÈRE de NADINE
fondé par Anne STELL, repris en 2009 jusqu’en mars 2016 par Christian
DEUDON et Nadine LEFEBURE
animé par Catherine JARRETT
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