vendredi 1 mars 2019

à Paris, le TERRITOIRE DU POÈME.



Chers amis, en prélude à la séance, une histoire de soeurs : quand la Poésie rencontre la Peinture, quand une poète, Simone LANDRY, consacre un livre aux oeuvres gravées de sa sœur  Hélène Laffly 
                       ensuite  Anne-Lise BLANCHARD nous emportera dans ses voyages poétiques où la beauté le dispute en ardeur à « la dure loi des hommes ».        




Blancheur nacrée
Blancheur sacrée
Le livre délivrera ses secrets        
 («  Traces et fragments »,  Simone Landry)








 Le                                                                                                                                                     

  TERRITOIRE DU POÈME


                                                             VENDREDI 15 MARS 2019


à 15H 30

                  
BRASSERIE  
« LE FRANÇOIS COPPÉE » 
(1er étage) 
1, Boulevard du Montparnasse M° Duroc   
                                                                           (Consommation de 6,50 Euros)




  aura donc le plaisir d’accueillir tout d’abord
                                                Simone LANDRY                            
             

pour son livre                   Hélène Laffly





 
Simone LANDRY : « Ce livre est un livre de devoir de mémoire. Hélène Laffly, ma sœur jumelle, nous a quittés le 9 avril 2014 mais la fenêtre n'est pas fermée, son souvenir est gravé dans nos mémoires (...) La gravure a été une seconde vie pour Hélène (...) Sa technique très personnelle qu'elle nommait « mixte » alliait le Carborundum, la « pointe sèche » et « l'aquatinte » (...) Elle exposa plusieurs fois au Grand palais et notamment avec les artistes français. Elle exposa également à l'étranger, en Espagne, en Allemagne et à New York pour l'exposition « Henri Goetz et ses élèves dans le monde »  elle obtint plusieurs prix et fut reconnue par ses pairs (...) »


Nicole Barrière : On pourrait dire qu’Hélène Laffly gravait déjà des signes sur les falaises préhistoriques, attentive au plus ténu des bruits, à l’écoulement d’une onde, à la pesanteur du silence, ou à l’obscurité du moment (…) Les gravures d'Hélène Laffly racontent le mouvement de la vie, le processus du vivant depuis la naissance des galaxies jusqu’à la texture de l’embryon dans le giron maternel (…) (elles) portent une vision et une transposition dans son art du mouvement de la vie et de la création. Cette gémellité est précieuse pour la conscience humaine, elle appelle toute la connaissance à se manifester : émotionnelle et affective, scientifique et rationnelle, spirituelle et mystique vers une assomption du vivant. 

Noëlle Châtelet : Graver… Graver, n'est-ce pas le plus lointain geste artistique connu ? 
 Ce geste fondamental du début de l'humanité, on dirait qu'Hélène Laffly cherche à le retrouver quand elle s'empare de sa propre matière (.…) Car la matière lui répond. C’est avec elle qu’Hélène dialogue (…) Derrière une pierre, un arbre, un fragment de métal mystérieux, énigmatique, venu parfois d’une autre planète, au milieu de paysages comme pétrifiés (.…)


Colette Klein : L'œuvre d'Hélène Laffly donne à voir un univers des d'étamines et de pépites, de phosphorescence.
Graver l'ombre pour en faire surgir la lumière devrait être le défi que s'imposerait tout artiste.  Elle y parvient d'autant mieux qu'elle ouvre quantité de fenêtres de formes variées par où la trame du jour laisse paraître forêts ou planètes sans que l'on puisse y être dépaysé, peut-être parce que la pierre plus vivante qu'ailleurs sert de mémoire à ceux qu'elle obsède : cristal ou basalte, où se calfeutre l'origine des rêves (.…)




   Née à Paris dans le 9ème arrondissement, Simone LANDRY est typiquement parisienne; comédienne et poète, elle joua au service de grands auteurs, au théâtre comme à la télévision et au cinéma et fit elle-même de la mise en scène. Puis, elle s’engagea dans une ONG pour la Paix et la Liberté dont elle devint représentante à L’UNESCO. Elle s’est toujours consacrée à la poésie où elle s’est également réalisée. Simone Landry écrit pour re-trouver « une vérité intérieure » et considère la poésie comme la partie la plus importante de sa vie. Elle est la fondatrice du Prix Simone Landry, de poésie féminine, sous l’égide de l’association qu’elle préside, Femmes poésie et liberté. 


              Poésie toujours en mouvement / en élan de vie / vers un accord /  créateur de beauté (…) 

                                        ENCORE QUELQUES ANNÉES À VIVRE, UNE ÉTERNITÉ   





 puis




  
Elle est à marée
basse         sans odeur
ni chant
ni sang qui affabule

elle s’épuise à
remonter
en courant
un lait de fange
jusqu’au corps de
la lettre dont elle ne peut
dans son résidu
syllabique
que tenter d’encore
tenir la couleur


Les notes seules se détachent sur la nuit de sa pensée à la recherche de passer’ailes            ÉPITOMÉ DU MORT ET DU VIF


   nous aurons la joie de recevoir
                                          
                                               Anne-Lise Blanchard  
                          
             

                                  à l’occasion de la parution de ses derniers textes :


ÉPITOMÉ DU MORT ET DU VIF
suivi de  GLAISE   Jacques André éditeur
Les jours suffisent à son émerveillement   éditions Unicité.
Le soleil s’est réfugié dans les cailloux   Ad Solem Poésie
                                                                          


                                                           
                  Ainkawa, octobre 2014                   « Sans cesse les miliciens de Daesh venaient chez nous pour nous pousser
à partir de la ville ou à nous convertir à l’islam. » 



La pluie tombe dru                                                              
aucune trêve pour la peur                                                                                             
la pluie tombe dru 
les jardins n’abritent plus d’oiseaux 
les champs ont rendu gorge
dans la plaine  de Ninive
                                                 
La pluie cingle les toiles 
aucun vent pour éloigner   
l’écho des terres éviscérées 
des corps écorchés 
et dans la nuit de la bouche            
la langue emmurée                    Le soleil s’est réfugié dans les cailloux
    




             Anne-Lise Blanchard    sera présentée par   Jacqueline PERSINI




                                                                      
Claude Donnay : Autant vous le dire d’emblée, Les jours suffisent à son émerveillement  m’a procuré l’« émerveillement » promis dans le titre. Sans déflorer le livre, on peut parler de cette mosaïque d’instantanés, de petites scènes et faits quotidiens, qui racontent une vie, celle de la narratrice et celle de sa famille, de l’amour qui les anime.  Passent les moments de l’enfance, de l’adolescence, de la maturité… Les amours, la maternité éblouissante, les regrets parfois, cette mélancolie qui saisit à la gorge quand on revisite le passé, l’enfance à jamais enfouie en nous (...) 



Michel Ménaché (…) c’est en poète que l’auteure cisèle ses proses sensuelles dans lesquelles les odeurs, les couleurs, les rires et les larmes retrouvent leur fraîcheur native. Émotion et légèreté s’accordent dans une tonalité délicate. Avec une économie de mots, un art de l’ellipse qui fixent l’éphémère sur la page, sans lui briser les ailes (…) 
Les jours suffisent à son émerveillement      Pour Terres de femmes


Isabelle Raviolo : La voix d’Anne-Lise Blanchard semble parvenir de l’éloignement. Et cet éloignement, elle le nuance de vers en vers (…) Loin de tout lyrisme facile, la voix d’Anne-Lise B. porte en elle la précarité et la nécessité du chant : (…) quelque chose comme une prière qui serait elle-même impriable dans sa fragilité sans fin ; pauvre d’être ainsi défaite de l’oraison, la poésie d’Anne-Lise B. se fait alors offrande qui fonde le don d’elle-même aux autres. Dans sa finitude même, elle rend ainsi témoignage à l’infini. »  Diptyque, Entre-Deux


Sabine Huynh : Copeaux des saisons, ce sont des vers minimalistes sur le temps. Ils ont été ciselés avec finesse par une poète-haïjin confirmée. Y sont transcrits, entre autres, le chant des oiseaux et des coquillages dans le silence, la lumière dans le coucher du soleil, les fleurs et la joie dans des paysages hivernaux ou pluvieux, le rire et la vie qui insistent malgré l’ombre qui gagne, le frémissement imperceptible des couleurs et de l’air  (…)  Offrandes à la fois profondes et détachées, modestes mais généreuses, les poèmes d’Anne-Lise Blanchard nous donne le répit dont nous avons tant besoin. On y trouve du carpe diem, mais aussi une harmonieuse combinaison entre le passé, le présent et le futur, entre la sérénité, la tristesse résignée, la sagesse et l’indépendance d’esprit. Tout l’art du haïku moderne est là, dans les poèmes nitescents de Copeaux des saisons. » Terre à ciel, janvier 2014




 Anne-Lise Blanchard   qui fut danseuse, chorégraphe avant d’être thérapeute puis conférencière, nomadise entre Lyon, les Alpes et le Proche-Orient où elle travaille depuis 2014 au sein d’une organisation humanitaire qui œuvre auprès des chrétiens orientaux persécutés. Longtemps collaboratrice critique de plusieurs revues de création littéraire et artistique (Verso, IHV, Lieux d’Etre, Diérèse, Mag’Ada), publiée dans de nombreuses revues : ArpaLieux d’ÊtreDiérèsePropos2campagneBacchanalesDéchargeBleu d’encreLa PasseN4728Thauma, Diptyque, Souffles, La moitié du fourbi, Le Journal des PoètesVents alizés, Terres de Femmes, Recours au poème, elle est l’auteur d’une trentaine de livres dont plusieurs recueils de haïkus, des récits, et des poèmes en anthologie.
Plusieurs recueils de haïkus : La fluidité du héron , Clàpas,  Qui entend le jargon de l’oie , Eclats d’encre, Copeaux des saisons, Corps Puce 201
Derniers livres parus :
Epitomé du mort et du vifJacques André éditeur, 2019
Les jours suffisent à son émerveillement, Unicité, 2018 ;
Le soleil s’est réfugié dans les cailloux, Ad Solem, 2017 ;
Ascèse des corpsEncre et lumière 2012 ;
Au près, Les Aresquiers (livre d’artiste) 2012 ;
Anthologies Donne poeti di Francia e oltre dal Romanticismo a oggi, 2017 ; Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines « Pas d’ici, pas d’ailleurs, 2012 ; 111 poètes d’aujourd’hui en Rhône-Alpes, 2005.
Dossier dans Diptyque n°3, Entre-deux, février 2014.




                                                                         ***





LECTURES    Anne-Lise Blanchard     Catherine Jarrett
              
                                                                          



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                 Le TERRITOIRE DU POÈME   associé à   La CLAIRIÈRE de NADINE
fondé par Anne STELL, repris en 2009 jusqu’en mars 2016 par Christian DEUDON et Nadine LEFEBURE


                                    
animé par   Catherine JARRETT












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