Je me dirige vers le nord. De nombreux torrents
m’accompagnent. Le temps est clair. On distingue avec peine les arbres en
fleurs d’un verger oublié. Près de la porte en bois, j’entends les derniers
aboiements du chien. En chemin, je croise un laboureur, une houe sur ses
épaules nues. J’oublie les embarras du monde. Depuis mon belvédère, je vois
surgir le soleil de la mer. Les jours sont aussi brefs que l’arrêt d’un passant
qui va loin.
Voyageur où seras tu ce soir ? Je vais, je viens
sans fin. A mes pieds point de
chaussure, si ce n’est le givre. Mes bras n’en peuvent plus de tant de haine
colportée. Parfois, je me suis intolérable à moi-même, de colère je maudis le
ciel. Mille détours indécis est ma route. Ne laissez pas vide ce gobelet du
cœur que je vous tends.
Je
regarde un oiseau qui vole et disparaît.
Partout devant moi, cette immense étendue.
Partout devant moi, cette immense étendue.
Richard TAILLEFER.
(Texte inédit)
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