On est seul avec sa pensée.
Seul. Comme une coque.
Ou une cloque.
Enfermé. Refermé autour.
Autour d’une masse de vécu. Muette.
Autour d’une masse de pensée, de ressenti intime cloué là.
Les pensées, les sensations, les réactions qui vous traversent peuvent rarement s’échapper de vous. Sinon sous une forme déformée, étrangement appauvrie. Quasiment caricaturale.
En vous, elle demeurent à l’état brut. Intensités, authenticités opaques, incommunicables.
On n’est jamais qu’opaquement seul.
Séparé. Doté d’une pensée.
Otage d’une pensée qui vous habite, vous coupe du reste du monde.
D’une pensée qui vous emplit.
Comme la pulpe emplit le fruit mûr.
On est seul. En colimaçon.
Plein de pensée. Enroulé autour.
Cette pensée, au fond, a sécrété votre corps, votre solitude.
Votre corps, votre solitude constituent son exosquelette.
Patricia Laranco.
20/05/2006.
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