Ce n’est pas en une fois
Que je déchiffrerai la courbure de ton dos
Que je déchiffrerai l’angle de ta nuque
Et le mystère de ta nudité
Que je saurai tes entailles
Que je saurai ta peau
Et le flux du désir sous-jacent à tes silences
Ce n’est pas en une fois
Que j’éluciderai ton corps
Que j’éluciderai ton être
Plus vaste que la nuit les souvenirs et le temps
Non ce n’est pas en une fois
Ni en cent ni en mille
Que sans fil et sans trame
Me seront révélés ton âme et ton visage
Alors que mes mots se gercent
Que mes yeux s’ouvrent enfin à la lumière
Je reste pourtant asservi au récit de ces gouttelettes
Ruisselant de tes épaules
Naviguant depuis l’aube
Vers le plaisir certain
Porté par le reflux des songes
Quittant les ornières de la parole
Mais tu es délivrée
Du poids des origines
Des chaînes de la naissance
De l’enclave des identités
Et arrimée à cette liberté
Brûlant ses limites
Tu ne courbes pas
Sous chaque fardeau
Je te vois
Assise dans l’eau immaculée
Dévêtue dans l’onde candide
Et tu aimantes mes mots et le silence
Et en ce matin de janvier
Tu inventes
Tes métamorphoses
Et tu ne rêves pas en vain
À l’ombre des brasiers
Tu es énigme
Tu es femme
Tu es libre.
Gillian GENEVIEVE.
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