Nous nous croyons "libres". Cependant, nous
ne nous faisons pas même idée de notre
degré de conditionnement au capitalisme et à
son obsession matérialiste, utilitaire,
"pragmatiquement" économiste. Le
capitalisme nous mène par le bout
du "désir".
La vie ? Un écheveau d'équilibres précaires.
Mais c'est peut-être ainsi qu'elle distille
l'Ivresse.
Étudier l'Histoire est riche d'enseignements.
ça permet, entre autres, de se rendre compte
à quel point les cultures, les civilisations
évoluent et se recombinent les unes avec les
autres au hasard des contacts et des
influences. N'oublions pas (n'en
déplaise aux conservateurs) que rien n'est
statique.
Tant au plan biologique qu'au plan des idées,
nous sommes des passeurs de Vie.
Les animaux n'ont guère besoin du langage.
Ils “lisent” dans les pensées. Ils devinent les
émois, jusques aux plus subtils. Ils sentent
quelle est la vraie nature d'une personne.
Comme ils sentent la venue des catastrophes
naturelles.
Et nous, nous pouvons communiquer avec
eux. Il suffit de s'ouvrir. Peut-être, de se
“connecter” à quelque chose de (beaucoup)
plus vaste. A y bien regarder, c'est NOUS qui
sommes de bien piètres communicants.
Tout se passe comme si le langage nous
dissociait de l'essence des choses. Et s'il
n'était qu'un substitut ?
Nous “comprenons”, sans doute, et ce d'une
manière qui n'a pas d'égale. Nous
“expliquons”, par l'abstraction, qui, souvent,
supplée nos cinq sens et leur perception
limitée. Mais sommes-nous vraiment en
phase avec le monde qui nous englobe
(animal, végétal, minéral, cosmique) ? N'en
sommes-nous pas “divorcés” ?
Je ne suis pas du tout sûre que ce ne soit pas
le cas.
On parle de “l'indifférence”. Mais j'ignore si
c'est le bon mot. Peut-être serait-il plus
approprié de parler d' ”indisponibilité”.
On se consacre tellement à soi qu'on n'a plus
de temps, de place pour les autres. Non ?...
Méfiez-vous de ceux/celles qui se battent
pour une “Vérité suprême”. On ne défend
jamais, tout au plus, que SA (ou
SES) vérité(s).
On considère que la jeunesse est une
supériorité (du moins, en Occident, et depuis,
à tout prendre, une date fort récente à
l'échelle des temps historiques). Elle a pour
elle le sex appeal , le dynamisme, l'étendue
d'avenir. Cependant (et comme toujours), il
suffit de changer de regard pour changer de
perspective. La jeunesse - et ce n'est pas de
sa faute - est encore privée de tas de choses :
l'expérience et le recul, cette maturation de
l'esprit qui confère précisément la capacité de
prendre du champ et de confronter les
connaissances qu'on a eu l'occasion
d'accumuler tout au long d'une existence bien
remplie; la capacité d'approfondir et de
densifier, de complexifier aussi ce que l'on
sait.
A de rares exceptions près, la jeunesse reste
superficielle. Sans doute parce qu'elle est trop
sûre d'elle; trop irriguée d'élan vital. Elle
s'illusionne aisément. La "faute" sans doute à
sa fougue et à sa fiévreuse soif de quête. Mais
aussi, à son moutonnisme.
L'idéal serait probablement de relier en une
seule et même personne les vertus du jeune
âge et celles de l'âge mûr, ou même
beaucoup plus que mûr.
Rester, depuis l'aube de sa vie, enfant,
jeune, mûr et senior...le rêve !
La Nature est sensible. Elle est intelligente.
Elle a un sens aigu de l'adaptation et de
l'équilibre, mais aussi, de la complexification.
Tout ce que l'Homme imagine comme étant
son propre, elle le possède et elle le
possédait bien avant lui.
Son "but" est, sans doute, inscrit, sous nos
yeux, dans la trame de son existence
même...dans le fait même de sa PRESENCE.
Mais nous ne savons pas le débusquer, le lire.
P.Laranco.
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