Et d’un instant à l’autre, je peux changer d’humeur comme de peau si, par le tressaillement d’une feuille sur une tuile, je recompose tout ce que les vibrations me dictent.
J’incline ma tête taurine vers le clair espace, une clairière entourée d’une soldatesque végétale. Je mets en branle ma cuirasse terrassée. Je chemine tel un bourrin sur le chemin rendu fangeux par l’hiver.
Un étourneau se jette dans le ciel. Sous la brise taquine, une fleur, dont je ne connais pas l’espèce, frissonne comme une princesse d’avant le désir Elle emplit l’air de la légèreté espérée. J’inventorie tous les bruits à peine audibles de l’endroit, feulement de pattes sur le gravier, étouffement imperceptible d’une tige sous le mordant de l’hiver.
Dans le plein de la conscience, sans jamais connaître, mais toujours pressentant un autre que ce moi englué dans les habitudes, je crée, un monde. Il s’ajuste raccord avec le soleil même si celui-ci a pris, ce jour, la pose de la timidité pour éclairer l’éveil de la nature.
Serge-Mathurin THEBAULT.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire