Nous avons moins de 3 semaines pour empêcher l’extrême-droite de prendre le pouvoir. Notre plan est d’engager la discussion avec l’ensemble des forces politiques pour porter 5 propositions clés : 1 – La défense des libertés associatives et d’expression. Depuis plusieurs mois, nous faisons face à une multiplication de procès bâillons pour tenter de nous faire taire. Les coopératives forestières, notamment Alliance Forêts Bois, se sont engagées dans une stratégie pour tenter de nous isoler et de nous décrébiliser, en essayant de nous faire porter la responsabilité d’actes isolés de dégradation d’engins forestiers. Appuyées par la fédération des propriétaires forestiers, elles font pression sur le ministère de l’Agriculture pour nous exclure des espaces de discussion. Avec la nomination du lobbyste en chef de la filière comme délégué interministériel à la forêt, nous avons franchi un pas de plus dans la collusion des intérêts privés et publics. Au détour de plusieurs projets de loi, des parlementaires tentent régulièrement de supprimer la défiscalisation des dons aux associations qui pratiquent la désobéissance civile. Cette forme d’action non-violente fait pourtant partie de notre histoire. Elle a permis la conquête de nombreux droits sociaux comme le droit à l’avortement ou environnementaux comme l’interdiction de la culture d’OGM en plein champ. 2 – La création d’un Secrétariat d’Etat à la forêt, rattaché au ministère de la Transition écologique. Il est urgent de sortir d’une logique dans laquelle la politique forestière est réduite à un objectif d’augmentation de la récolte de bois ou de plantation d’arbres. La lutte contre les changements climatiques, l’adaptation des forêts, la protection de la biodiversité et des sols forestiers, l’encadrement des usages énergétiques du bois, la gestion des risques sont des compétences qui relèvent toutes du ministère de la Transition écologique. Il est indispensable de rééquilibrer le poids politique de ces enjeux avec celui de la production de bois qui relève du ministère de l’Agriculture. La création du Secrétariat Général à la Planification Écologique (SGPE), rattaché au Premier Ministre, est une innovation à conserver pour forcer les ministères à travailler ensemble. L’arrivée de Gabriel Attal comme Premier Ministre a fragilisé le SGPE : il est essentiel, au contraire, d’en renforcer le rôle. 3 – Une remise à plat du plan de plantation d’un milliard d’arbres. Coûteux pour les finances publiques, néfaste pour la biodiversité et aggravant la dégradation du puits de carbone, ce plan qui structure la politique forestière doit être fortement révisé car il subventionne massivement des coupes rases injustifiées. La priorité doit être donnée à l’amélioration des forêts existantes par des opérations de sylviculture ciblée et respectueuse des écosystèmes. 4 – Une loi nationale pour les forêts, avec une priorité sur l’encadrement des coupes rases. Depuis plusieurs mois, nous y travaillons et nous avons réussi à mobiliser plus de 160 députés en soutien. Parmi les députés qui ont le plus activement travaillé en faveur d’une nouvelle loi pour la forêt, on compte Catherine Couturier (LFI, Creuse), Chantal Jourdan (PS, Orne), Hubert Ott (MoDem, Haut Rhin), Marie Pochon (EELV, Drôme), Manon Meunier (LFI, Haute-Vienne), Sandrine Le Feur (Renaissance, Finistère), Anne-Cécile Violland (Horizons, Haute-Savoie) ou encore Sophie Panonacle (Renaissance, Gironde). De nombreux autres députés se sont positionnés en soutien aux mesures proposées par Canopée. Si vous voulez savoir si votre député a agi en faveur des forêts françaises, vous pouvez consulter ici la liste de tous les députés qui ont co-signé l’une des deux propositions de loi pour la forêt. Mais pour le moment, une personne a toujours bloqué ces propositions : le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Marc Fesneau. 5 – La défense des réglementations européennes, notamment le règlement européen sur la déforestation et celui sur la restauration de la nature. Lors du précédent mandat, l’Europe a considérablement renforcé sa législation environnementale avec le Green Deal. La coalition de la droite et de l’extrême-droite au parlement européen fragilise ces acquis, aussi il est indispensable que le gouvernement issu de ces élections s’engage à les défendre avec fermeté au sein du Conseil Européen. Dès que nous aurons les réponses des différentes listes candidates aux élections législatives, nous publierons notre analyse et nous vous en informerons. En vous remerciant pour votre soutien,
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