J’ai parfois l’impression d’avoir le cœur aride
m’habite une grande désolation
tant mon territoire est violé
sans l’ombre d’un refuge
pour soigner mes plaies
je m’en vais dérivant
comme une île solitaire
dans l’immensité bleue
tout ce que je n’ai pas été
et que je rêvais d’être
me hante sans relâche
je passe dans le cœur des gens
comme une rumeur
insaisissable et éphémère
j’ai cueilli certes quelques étoiles
joué au démiurge
pendant des décennies
et quand je regarde
au creux de mes mains
franchement rien ne demeure
le monde à mes yeux n’a plus d’attraction
c’est un lieu désuet absurde et laid
où l’on tue les enfants
viole les femmes
abêtit les hommes
et instaure des paysages carcéraux plus que jamais nauséabonds
j’ai envie de vous souhaiter
un joyeux temps des fêtes
mais faut-il encore y croire
Jean-Yves METELLUS.
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