Dimanche
1er décembre 2013, à 14h 20, sur la chaîne Discovery science : « VOYAGE DANS L’ESPACE-TEMPS AVEC
MORGAN FREEMAN - LA RÉALITÉ EST-ELLE BIEN RÉELLE ? »
La
question que nous incite à aborder l’acteur Morgan FREEMAN - converti en
présentateur pour les besoins de cette série de documentaires à but de
vulgarisation scientifique – est ici d’importance puisqu’elle a trait à
l’essence même de la réalité.
« Qu’en
est-il du réel ? L’univers qui nous entoure existe-t-il bien ? ».
Peut-on
véritablement « faire confiance à nos sens » ? Ne nous
« trompent »-ils pas ?
Vivons-nous
dans le monde réel ou celui-ci n’est-il, en fait, qu’une « création de
l’esprit » ?
Pour nous
résumer une bonne fois pour toutes, « la réalité est-elle bien
réelle ? ».
Doute,
vacillement aussi anciens que la philosophie, on le constate…
Freeman
convient que « nos sens donnent corps à la réalité » ;
mais, pour autant, il n’en reste pas moins qu’au stade où nous a entraînés
l’ « exploration scientifique », certaines constatations
pourraient bien nous laisser penser que ce que nous avons l’habitude de
désigner par le terme de « réalité » est « une illusion sur
nous-mêmes, sur notre société et même (tant qu’on y est !) sur la nature
toute entière ».
Illusionniste,
mais aussi spécialiste de la perception Lawrence ROSENBLOOM constate combien
les méthodes de ses confrères en « magie » « continuent de nous
surprendre ». A cela, une bonne raison : « il est étonnamment
facile de tromper nos sens ».
Équipé de
nombreux « systèmes sensoriels », l’intérieur de notre cerveau est, à
tout instant, pénétré par « des flux incessants d’informations » en
provenance de nos différents sens qui, eux, sont en contact direct avec le
monde externe (vue, odorat, ouïe, toucher, goût). Parmi ces sens, on compte,
notamment, l’audition et la vue, qui sont, dans le cas des « tours de
magie », particulièrement sollicités.
Or, nous
apprend Lawrence, tout bon illusionniste se doit de savoir que « L’INFORMATION VISUELLE TRIOMPHE
TOUJOURS DE L’INFORMATION AUDITIVE », afin de pouvoir en jouer.
Autre
fait à retenir : « de nombreux éléments que nous percevons
pourtant sur le coup nous échappent » en dernier ressort. Nous ne les
enregistrons pas et ne les emmagasinons pas dans notre « base de données »
cérébrale. Pour pallier cette « incomplétude » fondamentale, notre
cerveau ne fait ni une, ni deux : il complète allègrement et de manière
automatique ce que nous ne distinguons pas en puisant dans un vaste réservoir
de « modèles » que nous avons, au fil du temps, stockés à l’intérieur
de notre mémoire ; c’est par ce biais qu’il parvient à combler les
« blancs » et, de la sorte, à restituer malgré tout « un tableau
d’ensemble de la réalité » qui, à nos yeux, se tient. Les
illusionnistes, quant à eux, conclut Lawrence, ne font que se contenter de
« tirer profit de CETTE TENDANCE INNÉE QU’A NOTRE CERVEAU A DONNER SENS A
LA RÉALITÉ QUI NOUS ENVIRONNE ».
Mais cela
n’est pas tout : ainsi que nous le signale le Pr Charles FALCO, chercheur
appartenant à L' UNIVERSITÉ D’ARIZONA, « LA VISION HUMAINE S’ AVÈRE ÊTRE
QUELQUE CHOSE DE TRÈS LACUNAIRE ».
Pourquoi ?
Parce qu’elle ne détecte, communément,
qu’ « un tout petit fragment du visible ». A titre
d’exemple, les royaumes des ultra-violets, des rayons X, ou encore le domaine
de l’infra-rouge lui sont strictement inaccessibles.
De même,
l’idée que notre vue puisse « voir entre les atomes » est, bien sûr,
de l’ordre de l’impensable.
Voilà
pourquoi, encore une fois pour pallier nos carences si manifestes, nous mettons
au point, grâce à notre ingéniosité, des machines qui, heureusement,
remplissent leur office de façon fort efficace. Reste un fait, sur lequel cet
explorateur de l’invisible qu’est Charles Falco insiste à nouveau :
quelques puissent être leurs remarquables capacités, les yeux de l’Homme sont
très loin de saisir la réalité « dans son intégralité, dans toute son
incroyable richesse ». Et pour cause : « nous avons [nous,
humains] évolué de façon à ne percevoir de la réalité que ce que nous avons
BESOIN de percevoir » - et ça s’arrête là. Il ne faut jamais
l’oublier…
De plus,
s’empresse aussi de nous apprendre le Pr Falco, il existe, au niveau de
notre fonction visuelle, « un décalage entre l’image rétinienne et le
fonctionnement de notre cerveau ». Ce dernier, se livrant à des opérations
très sélectives, « nous dit en effet ce qu’il veut que nous voyons ».
Diktat sans réplique !
Pour le
reste, nous voyons le monde « à travers une paire de jumelles »,
elle-même dirigée vers « ce qui se trouve droit devant nous », sans
autre orientation possible. On n’y peut pas grand-chose, en dehors des astuces
palliatives de la technologie : cet état de fait est dû tant à nos rouages
cérébraux qu’à la position de nos globes oculaires sur notre visage. NOTRE
CERVEAU REÇOIT lui-même UNE MASSE D’INFORMATIONS TELLE QU’IL LUI EST « IMPOSSIBLE D’EN TRAITER LA TOTALITÉ », SOUS PEINE
DE « SURCHAUFFE » !
Retour -
en gros plan – sur Morgan Freeman, qui nous fixe gravement, comme s’il nous
regardait au fond des yeux : « et quid, maintenant, de la réalité
partagée ? », s’interroge-t-il.
La
société, elle aussi, pourrait fort bien n’être que « la plus grande
illusion qui soit ». Pourquoi, là encore ? Parce qu’elle est, en
premier lieu, un moule qui produit des « conditionnements »,
eux-mêmes issus de « croyances communes » qu’elle a également
générées et qui nous imprègnent en profondeur.
Elle ne
fonctionne que parce qu’elle est un consensus, parce qu’une confortable majorité d’entre nous
accepte les yeux fermés de la croire et de faire de ses valeurs les nôtres.
Parce que nous avons, d’elle, un besoin naturel, vital et qu’elle nous a
modelés. Parce qu’elle tire, en somme, nos « ficelles ».
A ce
compte-là, on serait bien fondé à douter de tout. Mais qu’en disent nos
philosophes actuels ?
Pour Jim
BAGEN – qui est, précisément, un de ces philosophes actuels purs et durs,
il ne fait guère de doute que « toute réalité est un fantasme que notre esprit
crée », et que, si l’on veut le dire un peu autrement, nous nous trouvons
« enfermés » dans une sorte de « prison mentale ».
Mais
encore ?...
Nous
passons notre temps et notre vie à interpréter les divers « signaux
électriques » que notre cerveau produit, et ceci donne…la réalité !
Ce n’est pas plus compliqué que ça…
Pour
avoir la preuve du bien-fondé de cette dernière assertion, il suffit de
s’intéresser aux EXPÉRIENCES DE PRIVATIONS SENSORIELLES.
Prenons
une de ces expériences, portant seulement sur deux sens. On constate, très
rapidement, chez le sujet qui y est soumis, une « PERTE DE LA NOTION DU
TEMPS » qui finira, à terme, par déboucher sur la CRÉATION D’ UNE RÉALITÉ ALTERNATIVE. Les sens dont l’expérience prive le « cobaye » se
trouvent invariablement « relayés » par d’autres sens, qui œuvrent à
leur manière propre, et deviennent omniprésents, hyperactifs. L’esprit,
désormais amputé des sens perdus, se « raccroche » à eux et c’est par
leur canal qu’il reconstruit la fameuse réalité alternative. L’individu
concerné se focalisera sur le goût qu’il sent dans sa bouche, sur ce qu’il
perçoit de la présence, de la réalité du lit sur lequel il repose, dans
l’obscurité totale et les oreilles soigneusement bouchées - ou encore, sur des
rêveries, voire même des « hallucinations »…
Mais
revenons-en au problème de LA SOCIÉTÉ proprement dit…parce qu’elle est
constituée d’une « communauté d’esprits » comprenant « des
milliards de cerveaux », celle-ci a amplement le pouvoir de créer une
« hyper-réalité » qui nous englobe et nous immerge. Morgan Freeman
nous invite, à titre d’exemple, à nous intéresser à un phénomène auquel nul,
parmi nous, ne peut se soustraire : L’ARGENT. L’argent est, certes, une
parfaite convention, qui ne revêtirait strictement « aucune valeur si nous ne lui en
accordions pas tous ». Au plan matériel, ce n’est pas autre chose que des
piles, des montagnes de simples « morceaux de papier », désignés sous
le nom de « billets », auxquels, collectivement, nous avons choisi
d’attribuer une certaine VALEUR. Ladite valeur fait l’objet d’un très large
consensus social, lequel déterminera nos convictions et nos comportements tant
individuels que collectifs. Imaginons…s’il nous prenait, un beau matin, la
fantaisie de déchirer tous ces billets en confettis, ou bien de les brûler…
Mais, en
général, nous évitons soigneusement de nous livrer à un tel
« sacrilège ». Parce que c’est ce que les rectangles de papier REPRÉSENTENT qui importe pour nous, et non ce que, pourtant, ils sont dans la
« réalité réelle ».
" L’argent
fait partie de ces structures qui, une fois qu’elles ont été mises en place,
acquièrent, aux yeux de l’ensemble-société et pour sa marche, une telle
importance qu’elles finissent par élaborer leur propre loi -
exactement comme si elles devenaient douées d’une vie propre au strict plan
matériel". On en a eu une illustration étonnante autant qu’éclatante en 2008,
lors de la crise du système monétaire mondial.
Alors… «
pourquoi est-ce si facile » de se couler, ainsi, dans « un monde
totalement imaginaire » ?
La
réponse aura de quoi nous étonner : parce qu’il se pourrait fort bien
que le DÉNI DE LA RÉALITÉ soit en fait INDISPENSABLE A LA SURVIE DE NOTRE ESPÈCE ».
Plus on
observe le cerveau humain avec toute la rigueur scientifique voulue, plus on est
tenté de voir en lui, en quelque sorte, « un grand conteur
d’histoires ». Au point qu’on en arrive à l’heure qu’il est à se demander
dans quelle mesure il ne serait pas « PROGRAMME POUR MENTIR SUR LA RÉALITÉ »…
Ainsi, la
neuroscientifique Tali SHAROT, de L 'UNIVERSITÉ DE LONDRES, révèle-t-elle, dans
le cerveau de l’Homme, l’existence « d’un MÉCANISME manifeste DE DÉFORMATION DE LA RÉALITÉ » qu’elle et ses confrères ont choisi d’appeler
« LE BIAIS D’OPTIMISME ».
Outre que
la majorité des membres de l’espèce humaine manifeste une tendance plus que
nette à la SURESTIMATION DE SOI (se surestimer consiste à se percevoir soi-même
comme « meilleurs que tout le monde »), « 80% » DE LA même POPULATION
HUMAINE se révélera, dans le cadres de tests fort subtils mis au point par les
neurologues, « PLUS OPTIMISTE QUE RÉALISTE » et, qui plus est,
FORTEMENT ENCLINE A FAIRE PREUVE D'OBSTINATION DANS SON OPTIMISME.
Histoire
de mettre bien en évidence tout ceci, Tali SHAROT sélectionne un jeune homme
prénommé NICK et habitué aux « prises de risque », puisqu’il est
motard. L’expérience qu’elle mène consiste ensuite à évaluer, par le biais du SCANNER CÉRÉBRAL,
les diverses réactions de Nick, selon qu’on lui évoque « plusieurs événements malheureux » ou bien, au contraire, diverses « bonnes
nouvelles ».
Les
résultats sont éloquents : à chaque BONNE NOUVELLE rencontrée, le cerveau
de notre motard réagit par une « INTENSIFICATION DE L’ACTIVITÉ DES LOBES
FRONTAUX » manifeste. A chaque MAUVAISE NOUVELLE, en revanche les mêmes
lobes demeurent au CALME PLAT. Leur absence de réaction traduit, selon Tali
SHAROT, la tendance naturelle qu’a l’Homme à « ne pas vouloir intégrer
» la part de négativité de la vie quand celle-ci « NOUS CONCERNE
DIRECTEMENT », et même si, à côté de cela, nous nous montrons
fondamentalement PESSIMISTES DES QU’IL S’AGIT D’UNE SITUATION PLUS GÉNÉRALE,
PLUS GLOBALE. Plutôt bizarre, mais c’est ainsi : « au plan
général, tout va très, très mal. Reste que, pour ma part, je m’arrangerai pour
passer entre les gouttes ! ».
Cette
conviction, chevillée au corps et fortement autocentrée, s’avère d’une
importance cruciale. On lui a d’ailleurs donné un autre nom, bien plus banal,
« l’espoir ».
On peut
véritablement lui conférer la valeur d’une « PROPHÉTIE AUTO - RÉALISATRICE ».
Tali nous
l’assure, nous le certifie : elle nous aide à « avancer ».
« L’espoir,
assure t-elle, un peu sentencieusement, serait essentiel à la survie et au
progrès de l’espèce humaine », et, à lui seul, suffirait à soulever
des montagnes, à « transformer le monde ».
Fort
bien. Mais le constat se confirme : notre cerveau se « fait du
cinéma ». Non content de nous offrir des perceptions somme toutes très
« limitées », il « déforme la réalité », avec une sorte
d’enthousiasme, pour ne pas dire de gourmandise.
Heureusement il y a la sphère des mathématiques et des sciences dures –
seriez-vous tentés de dire, et de vous dire …eh bien, là aussi, je le crains, il faudra peut-être
vous préparer à tomber également de haut.
Nous
rencontrons, au LHC (Grand collisionneur de hadrons) de GENÈVE un physicien des
particules. Ce dernier soupçonne fortement – tenez-vous bien – qu’ « une
dimension supplémentaire de l’espace nous échappe peut-être totalement ».
En
activité « vingt-quatre heures sur vingt-quatre », le LHC traque les
QUARKS, dans le but de « savoir ce qui donne de la substance à la
matière ».
Le fameux
BOSON DE HIGGS est, nous explique STEVE, « toujours perçu
indirectement ». Or, c’est le CHAMP DE HIGGS qui, selon les savants,
conférerait sa masse à la matière. En JUILLET 2012, la science a toutefois, à ce propos, accompli un pas de géant : elle a RÉUSSI A PROUVER L’EXISTENCE DE TRACES
DU CHAMP DE HIGGS ».
Il n’en
reste pas moins, cependant, que bien des mystères subsistent :
n’existerait-il pas, par exemple, des DIMENSIONS SPATIO-TEMPORELLES ENCORE
INCONNUES ? « On connait encore, nous confie Steve, très mal LA
GRAVITE » : pour quelles raisons est-elle « beaucoup plus faible
que les autres forces ? ».
A ce
compte-là, poursuit le physicien, pourquoi ne pas se laisser aller jusqu’à
imaginer « une dimension inconnue dans laquelle elle serait aussi forte
(en termes de masse) que ces dernières » ?
Cette
« dimension inconnue »-là, dans l’hypothèse où elle existerait bien,
nous serait « une réalité totalement cachée », précise-t-il. Imaginez
combien elle nous apparaîtrait étrange en vous figurant, à titre d’illustration,
« des ballons de basket tellement lourds que lorsqu’on les ferait
rebondir, ils passeraient carrément au travers des planchers des gymnases et des
sols, en y creusant, au passage, de profonds trous » !
Pour
Steve, il y a de fortes chances pour que de telles « folies »
existent. Mais, si c’est le cas, seul le LHC pourra peut-être, un jour, nous
éclairer à leur propos.
Il se
pourrait également, tout aussi bien, que la nature n’aie, dans son petit
« sac » secret, qu’un nombre de dimensions bien moindre que celui que
les savants se plaisent, en moyenne, à imaginer…
Quoiqu’il
en soit, les calculs propres à la MÉCANIQUE QUANTIQUE nous dépeignent, à coup
sûr, un monde subatomique d’une « étrangeté » extrême, qui bouscule
toutes nos certitudes : « tout peut y arriver en même temps, les
choses peuvent y apparaître comme sous l’effet d’un tour de magie », et
les phénomènes y sont obstinément « imprévisibles ».
David
TONG a voué sa vie à l’étude de cette « magie du monde quantique ».
Il nous confie, rêveur : « au niveau subatomique, celui, par exemple,
des ÉLECTRONS, tout ne semble être
qu’illusion », un peu comme dans un théâtre d’ombres.
« La
position et la vitesse ne sont jamais mesurable en même temps ».
« Flous » et incertains, les « objets quantiques », à la
fois « ondes et particules », font l’effet de se dérober sans cesse.
Tong
n’hésite pas à le lâcher : « c’est comme dans l’allégorie de La
Caverne, de PLATON » !
Et
cependant, la mécanique quantique
demeure d’une fiabilité extrême. Jamais, jusqu’à maintenant, un
scientifique n’est parvenu à prendre en défaut ses équations, à la faire vaciller sur le
strict plan de sa solidité logique. Elle décrit « des ombres » avec
une précision sans faille. Tour de force ?Paradoxe ?
Et que
dire, encore, du tout nouveau principe que la physique vient à peine de
« sortir de son chapeau » ?
Affublé
du nom – fort évocateur – de PRINCIPE HOLOGRAPHIQUE, ce principe pourrait, ma
foi, bien fournir l’explication ultime du fameux « flou » qui
caractérise et régit les objets quantiques.
Aussi
inimaginable que cela puisse nous paraître, à nous, il tend à suggérer que la
réalité ultime, originelle (autrement dit la seule digne de ce nom), « n’a peut-être que
DEUX DIMENSIONS ».
Dans un
tel contexte, nous ne serions, pour ce qui nous concerne, que la projection
holographique (c’est en dire en 3 dimensions) d’une information pure en 2D
stockée à l’extrême périphérie de notre Univers. « Tout ce qui est en 3
dimensions » ne serait, ainsi, « qu’une illusion », et nous
sommes peut-être nous-mêmes logés à
l’intérieur d’un énorme trou noir, sans le savoir » !
Quelles
conclusions tirer de cette suite d’informations vertigineuse ? Pourquoi la
vérité demeure-t-elle « si dure à trouver » ? Parce que notre
cerveau, pour des raisons qui lui sont propres, la nie - ou la déforme ?
Parce qu’elle est elle-même irrémédiablement hors de portée ?
Parce
que, vivant dans le seul royaume des ombres, les ombres seules nous sont
réelles ? Parce qu’il existerait différents plans, différents niveaux de
réalité dont nous peinerions à identifier les articulations ? Parce que ce
qui nous bâtit et ce qui nous entoure constituent des données et des phénomènes
d’une complexité tellement sans mesure qu’elle agit, en quelque sorte, à la
manière d’un nuage d’encre de pieuvre, qu’elle « voile » ? Parce
que, tout bonnement, nous « rêvons », ou sommes nous-mêmes le produit
d’un rêve ?
Dans
l’optique de certains penseurs, « les probabilités pour que nous soyons
seulement en train de rêver (c'est-à-dire de rêver notre vie) sont
fortes ».
Pour
d’autres, à l’opposé, prime le fait que « nous obéissons à des lois »
qui structurent, charpentent notre Univers tout autant que nos vies – et
constituent pour nous, autant de carcans inflexibles : « nous sommes,
notamment, bloqués par les LOIS DE LA CAUSALITE », en sorte qu’il est
difficile de croire que nous vivons vraiment « dans un rêve ».
Certains
scientifiques, qui ont cherché à calculer la probabilité que notre monde ne
soit pas vraiment réel, ont abouti au résultat de « 5% ».
Et si
nous évoluions, tous autant que nous sommes, bien plutôt à l’intérieur d’une sorte de
SIMULATION INFORMATIQUE GÉANTE, un peu comme dans le film MATRIX ?
Les
scientifiques ne nous cachent pas que cela pourrait être envisageable.
Quelque
soit le cas de figure, il est en tout cas certain que « la réalité que nous percevons
n’est qu’un FRAGMENT de la réalité telle qu’elle est ».
Pour le
reste, cette réalité, perçue par nos sens, ne peut exister que pour eux,
c'est-à-dire pour nous, dans le pour-soi des philosophes. D’une certaine façon, tout ce que nos sens et nos
facultés de raisonnement nous permettent d’apercevoir, d’atteindre prend, pour
nous, valeur de réel, et il ne peut en être autrement, et...le serpent se mord la queue !
Les
Hindous disent : les sens se meuvent
au milieu des objets des sens.
L’empereur
romain Marc-Aurèle, cité ici par Morgan Freeman, écrivait pour sa part : notre vie est ce que nos pensées en font.
En effet, car, pour
l’Homme, animal sécréteur de pensée et immergé, enveloppé dans la pensée qu'il crée, le
monde peut-il avoir quelque authentique substance en dehors d’elle ?
P.
Laranco.
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