Je ne récuse pas la transcendance de ce corps, aujourd’hui engorgé de boue et de pluie, qui se meut dans l’extase diluvienne,
ce corps qui sait qu’il n’est d’autre ancrage que la terre, cette terre qui est
une boursouflure rouge-sang, terre qui chevauche ces veines émaillées de désirs
et qui les défont dans les osmoses de vents qui s’évertuent à la puissance. Je
ne récuse pas cette transcendance. Nulle fatalité n’enferrera sa trop grande
liberté, nul scribe n’érigera dans des parchemins la syntaxe de ses abandons,
nul oracle ne sèmera dans ses audaces les vertus de la mort. Mais j’inscris
cette transcendance dans la transcendance divine. Qui n’est autre que
l’achèvement de ce corps. Transcendance qui l’affranchit de toute frontière,
qui en fait une symphonie de lumière et de toutes ses pulsions, transcendance
qui est le manifeste possible de la sainteté, transcendance qui est l’oraison
de la nuit et du dénuement. Ainsi transcendances conjuguées, corps toujours
plus impérieux, dont l’énonciation est le désir, corps toujours plus décharné,
dont l’énonciation est le renoncement, transcendances conjuguées et corps enfin
exaucé.
Umar TIMOL.
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