Fenêtre :
kinétographe en la nuit
Offert à tout ce qui
passe et reluit
Et d’ici toutes les
voix de compagnie
Plongent leurs lèvres
comme dans un nid
Leurs rires sonnent
comme de vifs feux
Arrachés aux flans
pâles de ce lieu
Ils se moquent de
l’horizon obscur
Que kinétographe ne
prend qu’aux murs
Mille lampes demeurent
à leurs gorges
Renvoyant au ballet mu
comme forge
Aux carrefours des
étoiles filantes
Eux qui enfournent
voile étincelante
Dans les voyages de
leur long désir
Tournoyant au plus
intime de leurs dires
Ils s’en vont
immobiles satellites
Autour d’une ronde qui
se délite
Ni trop tôt
- ni trop tard … Simplement là
A faire sauter la
corde du la
Qui attendait la
relance de l’orchestre
Pour tant de
symphonies encore à naître
Pourtant toutes ces
voix enchevêtrées
Ne calculent rien pour
être intégrées
Elles sont
polyphonies atonales
Que le temps de veille
envoie et avale
Aux contrepoints des
belles différences
S’entendent clairement
de beaux silences
En avant !
Musique aux kinétographes
Qu’elle brille avec
l’ancien phonographe
Nous verrons bien que
rien n’a disparu
Des paroles d’un
peuple qui a pu
Enchanter les poètes
argonautes
Quand de l’amour ils
se sont faits pilotes
Des vaines prières
pour des ailleurs
Retenons celles qui
comblent nos heures
Quand notre pauvre
espoir s’est envolé
Ici nous trouvons le
temps à voler
Et c’est déjà un monde
à votre insu
Vous qui criez au fou
qui n’est déçu
D’accorder sa propre
voix à « l’insane »
Dans l’ici coulant en
présence inane
Vous ne voyez que
guerre dans ce monde
Mais que tout ce qui
tourne dans des rondes
Et qu’elles ne
s’accordent à vos gammes
Elles défont tristesse
en votre drame
Celui de ne tenir
comme fontaine
Les rendez-vous qui
déroulent la scène
Pacifique de toutes
les errances
Où coulent précieuses
les différences
Vous ne voulez chanter
l’universel
Que dans les épitaphes
pour tout sel
Armé de terre et
courage en vision …
Votre vue demeure
obscure passion
Pour rage inutile aux
révolutions
Alain MINOD.
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