dimanche 3 juin 2018

Essayons un peu de réfléchir...



La science est ce qui permet le mieux de répondre aux questions que nous nous posons, j'en demeure convaincue au vu de toutes les découvertes que nous avons faites, et que nous continuons à faire. 
La philosophie ne peut s'appuyer que sur l'observation, le bon sens, la réflexion et le logos mathématique. La "philo", j'ai toujours pensé que c'était des mathématiques sans chiffres, sans équations. Tant de philosophes Grecs antiques ne furent-ils pas également des "matheux" ? Et que dire de Descartes, de Pascal ?
Il y a de profondes affinités entre la philosophie et la science. Même si l'une tend à préférer les mots, les phrases et l'autre la logique plus épurée, plus nue, plus directe des chiffres et des idées abstraites qu'ils véhiculent.
Les chiffres et les mots écrits, d'ailleurs, ne sont-ils pas nés dans le même creuset ? Celui de l'éveil intellectuel mésopotamien, égyptien, indien, chinois concomitant à l'émergence de chacune de ces toutes premières civilisations, lesquelles toutes (quoi qu’à des moments légèrement décalés) inventèrent les chiffres, puis l'écriture?





Aucune culture n’a le droit d’en juger une autre. Car, à l’instar de tous les individus, toutes les cultures prêtent le flanc à la louange comme à la critique.





Ce n’est pas parce qu’on détient l’argent, le force, l’opulence et la possibilité d’écraser les autres, de les réduire au silence que l’on détient forcément la vérité.





Pas assez d’esprit critique bloque, oppresse et étouffe un pays.
Mais l’esprit critique en excès peut tout aussi bien l’écarteler, le rendre ingouvernable, en semant une confusion qui le ronge, le pourrit, l’amène, en dernier ressort, à la paralysie.
Moralité : une fois de plus naviguons entre les extrêmes !
Il faut savoir taper du poing sur la table en cas de trop-plein d’objections (surtout si celles-ci n’ont d’autre finalité que celle d’objecter pour objecter, ou visent une manipulation).
En même temps, il faut savoir retenir chaque objection, quand cette dernière est pertinente.
Suffisamment d’autorité. Doublée de suffisamment d’attention et d’écoute, de discernement et d’analyse, avec tout le recul que ceci implique.
Confucius avait bien raison. Gouverner n’est pas uniquement une affaire de froide stratégie. C’est aussi, et peut-être d’abord, une question de sagesse et de désir de bien faire, assorti d’une très grande prise de recul.
Gouverner, c’est le pragmatisme mis au service de l’intérêt des gens. Cela tient plus de la plasticité mentale que de la force oppressante.
Le gouvernant « idéal » est d’abord lui-même gouverné par le bon sens.





La morale n’a aucun rapport avec l’une ou l’autre des religions. Si les corpus des livres sacrés l’ont intégrée à leurs ensembles, c’était afin de la fortifier, de lui conférer un poids supplémentaire.
La morale régit simplement la vie en société humaine, de façon à ce que chaque société humaine fonctionne, menacée qu’elle est, sans cesse, par des forces intérieures destructrices. La morale existe parce que, par essence, l’être humain est un être profondément social, et qu’aucune société humaine ne peut fonctionner sans règles, et encore, parce que nul individu humain n’est apte à survivre sans société.
Tout comme la langue, les mœurs, la loi, elle garantit la cohésion d’un groupe. Elle est un des outils du vivre-ensemble, du nécessaire respect mutuel à l’intérieur de ce dernier. En tant que tel, elle ne doit, dans l’idéal, se montrer ni trop sévère, ni trop lâche.





Que penser d’un monde où penser, et à plus forte raison exprimer des choses qui sont réelles mais qui, à quelque niveau que ce soit, gênent et poussent à y réagir en conséquence, risque de vous faire apparaître comme un inadapté social, par conséquent, dit dans un langage plus populaire, un « fou » ou une « folle » ?






La vérité vous saute parfois au visage comme un vilain pétard. Elle peut déchiqueter l’image que l’on renvoie et/ou celle que l’on se fait de soi-même (construite par l’attachement viscéral, vital qu’éprouve le soi pour le soi). Donc, elle est forcément potentiellement agressive, brutale, menaçante ; d’où le fait qu’on la travestit, ou qu’on la fuit.





Le cerveau aime à se former une image cohérente des choses et des êtres. De là résulte son goût immodéré pour les clichés, les jugements sommaires qui, surtout s’appliquant aux personnes, s’avèrent bien souvent catastrophiques.





J’en ai tant lus, et relus, des livres qui expliquaient le monde. Avec le temps, je me suis aperçue que chacun d’eux ne faisait que présenter son angle d’approche, son propre choix de mots (ou de non-mots) qui l’enfermaient dans une bulle d’incomplétude.
Chacun ne réverbérait qu’une façon de percevoir et d’interpréter, qu’une « focalisation » qui, sans être nécessairement fausse ou partiale, était de nature partielle, fragmentaire, quand bien même reposaient-ils sur une volonté sincère, évidente de rigueur et sur des travaux de recherche plus qu’approfondis. Même dans des disciplines qui reposent entièrement sur la précision, la froideur, la distanciation des raisonnements mathématiques et des expérimentations (comme la physique, la cosmologie, ou la chimie), les « théories » fourmillent, paraissant quelquefois inconciliables.
Mais il faut beaucoup le chercher pour apprendre que l’ultime sens du monde nous échappera sans doute toujours.






Un médiocre qui jalouse un être plus capable et/ou plus brillant que lui est encore plus médiocre qu’un médiocre qui n’a pas ce (taraudant) problème. Il touche le fond du fond du fond du cul de la médiocrité.
Tout ce qu’il lui reste à faire ?
Simuler et prendre des poses.





Bien des gens ne « grandissent » pas. Ils restent, mentalement, passivement soumis aux préceptes que leur ont inculqués, depuis leur prime enfance, les figures tutélaires et les autorités supérieures qui se chargent de transmettre les valeurs, et n’ont pas le réflexe de réfléchir dessus, de les remettre en cause,, de se mettre à penser par eux-mêmes, avec leur propre raison, leur propre bon sens. Sans doute certains manquent-ils par trop d’assurance (et de moyens culturels) pour le faire. Alors que d’autres ne sont même pas effleurés par ce genre de question, du fait de la vie qu’ils mènent ou, encore, préfèrent s’intéresser à tout autre chose (le résultat étant que les valeurs qu’on leur a transmises et les situations dans lesquelles ils baignent, à leurs yeux, « vont de soi »).





La vie que mène l'être humain qui aime la solitude est difficile. L'humanité étant indissociable de la vie en société, l'on a, dès le départ, du mal à concevoir qu'un individu - mâle ou femelle, mais c'est encore pire lorsque c'est une femme, me semble-t-il - apprécie et recherche les moments d'isolement, voire les tranches de vie plus ou moins longues en solitaire.
Même dans des sociétés hyper individualistes et égotistes comme les sociétés se réclamant de la "modernité" issues du capitalisme et du courant philosophiques des Lumières, le/la solitaire est plutôt mal vu(e), quand il/elle n'est pas, dans certains cas, plus ou moins suspecté(e) de troubles mentaux.
S'il/elle endure une solitude FORCÉE, alors c'est un "aigri" Ou alors, c'est un être sans cœur, qui n'accepte ni les partages, ni les contraintes (ce qui en ferait un hors-la-loi potentiel). Ou alors, encore, c'est un "ours", un psychopathe, un schizophrène, un paranoïaque, un autiste et son "cas" relève à ce moment du "symptôme". Même quand il ne fait qu'aimer le silence et la tranquillité, même s'il s'isole pour méditer, pour rêver (cf Rousseau, et ses "Rêveries du promeneur solitaire"), pour réfléchir et pour créer à l'abri des interférences (dans le cas d'un philosophe, d'un écrivain ou d'un artiste - quelquefois, d'un scientifique).
Quel que soit le cas, le solitaire est forcément un "original", un proche de l'"anormalité" dont, par conséquent, le "commun des mortels" se méfie; la solitude est interprétée comme un rejet des autres Hommes et donc, un signe d'hostilité.
Les femmes, quant à elles, sont toujours, dans l'inconscient collectif de l'espèce, vouées à vivre en couple, à devenir "la femme de quelqu'un", puis à se dévouer à une famille, faute de quoi elles risquent souvent de devenir la cible privilégiée de la violence masculine, collective ou individuelle (cf., les "sorcières", en Europe du Nord, du XVI au XVIIIe siècles et, de nos jours, dans un autre registre, le sombre phénomène des prédateurs sexuels, qui agissent soit par frustration, soit sous le coup d'une misogynie délirante, soit, encore, par désir de les intimider, de profiter de leur moindre force physique couplée à leur situation de "non-protection" entre autre, pour les "punir" de défier l'"ordre"). S'occuper des autres n'est-il pas, dans les esprits (et chez les deux sexes) la "vocation" même du sexe féminin ?
Et pourtant, la culture doit énormément aux solitaires et à leur capacité plus grande de prise de recul.





Dans un monde où le Temps est maître, où tout bouge, se modifie, évolue et où nos humeurs, nos opinions et nos dispositions d’esprit sont, elles aussi, terriblement instables, l’attachement (aux êtres, aux objets, aux états) peut être vue comme un danger. L’être, le maintien, l’organisation n’y sont jamais qu’une question d’équilibre précaire.
Ce monde, à jamais, nous condamne au deuil, à la perte, à la métamorphose, à l’entropie-et quoi de plus normal puisque l’univers physique se comporte en système thermodynamique ?
Les Hindous, puis les Bouddhistes ont été les premiers à le percevoir de manière intuitive, mais  aiguë, centrale. Et la science, bien sûr, le confirme. Tout autant, d’ailleurs, que le simple bon sens, qui est sens de l’observation.
Notre volonté de durée, d’éternité est pure chimère.
Pourtant, nous la devons  sans doute, pour une part, au mystérieux « projet de la Vie », lequel est de persévérer dans son être.





Les hiérarchies ? Dans nos sociétés complexes, surpeuplées, elles sont inévitables.
Le tout est qu’elles ne deviennent pas trop écrasantes, trop cloisonnées. Que les « élites » n’accaparent pas trop le pouvoir, l’argent, le discours, le prestige.





Qu’est-ce qu’un peuple « élu » ? Un peuple autoproclamé tel qui, ensuite, se donne les moyens d’en convaincre les autres.





Toute société coloniale est une société de castes fondée sur une hiérarchie dont les différences de couleur de peau sont le pilier et le prétexte. Les Etats-Unis, le Mexique, le Brésil, l’Île Maurice sont des exemples de sociétés coloniales, donc de sociétés dont les fondations mêmes reposent sur une très grande violence, une violence fondatrice (plus ou moins explicitement exprimée).
Le colonialisme ne peut aller de pair avec une démocratie digne de ce nom.





Hier, on a colonisé sous le prétexte de propager la religion chrétienne (d’abord, dans sa version catholique) puis, un peu plus tard (XIXe siècle), la « Civilisation ».
Aujourd’hui, on contrôle le monde au nom de la « modernité  émancipatrice » et de la démocratie.





Autant que cela est possible, il ne faut pas se replier sur sa propre perception des choses. Car elle est une cage, une prison, et elle vous donne des œillères. Elle rétrécit l’angle de vision que l’on peut avoir sur le monde.
Mais, en ces temps d’égotisme « moderne », allez dire cela !





Dans les sociétés d’abondance consumériste « middle-class » (dites « développées »), la pauvreté devient vite un stigmate.
Autrefois, l’on se « contentait » de la regarder de haut.
Maintenant, on ne souffre même plus de la VOIR.




En moi, il y a toujours la présence des autres. Je les ai d’abord imités spontanément et pris pour modèles, de façon plus ou moins forcée (c’est ce qu’on appelle « éducation ») ; à présent, je ne sais, ne mesure qui je suis que par rapport à eux.
Cependant, j’ai, et je garde une manière une manière d’interagir avec leur présence, leurs « traces », qui m’est spécifique.





Pour la France, l’ « Arabe », le musulman, le « Sarrazin » est la menace de toujours, sinon l’ennemi héréditaire. Tous ceux qui ont connu l’école primaire française dans sa version IIIe République se sont vus enfoncé dans le crâne (quelle que soit leur origine) qu’il fallait déjà l’ « arrêter » d’urgence aux lointains temps de CHARLES MARTEL (alors qu’en réalité, je l’ai appris par une historienne spécialiste de la question, le calife de Cordoba de l’époque, maître de la quasi-totalité de la péninsule ibérique, Abderrahman, ne s’intéressait aucunement à une éventuelle invasion de la Gaule, mais à la simple razzia ponctuelle des monastères – fort riches – que celle-ci comptait). Ensuite, il y avait ROLAND à Roncevaux (battu, en réalité, par des montagnards Basques), les Croisades, les pirates Barbaresques, ABD-EL-KADER, l’ « Algérie française », la Guerre d’ Algérie et les traumatismes/tabous catastrophiques qu’elle engendra, puis, pour finir,  l’ « immigration », avec tous les avatars que l’on lui connait.





Les  classes moyennes, en général, se moquent des pauvres et des précaires. Elles sont bien trop occupées à jouir, à suivre les consignes hédonistes et « innocemment » égoïstes. Comme les petits et grands bourgeois du XIXe siècle, elles craignent, maintenant d’une façon quasi phobique, les « classes dangereuses » et, pour un peu, ne seraient pas loin de leur reprocher acerbement l’état dans lequel elles se trouvent. Mais elles le font, actuellement, sur un mode importé des USA. « Mort aux losers ! – le Bonheur est une question de volonté ».
Quoi qu’il en soit, le fossé entre classes moyennes et véritable « peuple » se creuse. Les enrichis embourgeoisés, les gagnants de l’ascenseur social ont beau, du moins en France, clamer à tous les échos que leurs pères, voire leurs grands-pères étaient des laboureurs ou des « prolétaires », ils ont sombré dans l’entre-soi, et ne se fréquentent qu’entre eux. L’individualisme exacerbé leur étant devenu une seconde (voire une première) nature, ils s’enferment dans leur vision incomplète, modelée par la psychanalyse (tout se ramène à l’expérience personnelle, au « vécu » de chacun, et le fait collectif est « passé de mode », surtout depuis la chute des idéaux marxistes, qui sont désormais honnis). Et puis – phénomène qui ne date pas d’hier – ils veulent ressembler aux élites, qu’elles soient « bobo » ou « yuppies », ou encore, technocratiques. Les élites françaises étant déconnectées du « peuple de la galère », le reste se laisse deviner…
Et puis, encore, le trop de jouissance finit par amollir les âmes (les Spartiates le savaient déjà !), cependant que le trop d’information, par le biais des divers médias, lui, blinde, anesthésie le cœur.
Mais ce que l’on sait moins, c’est que les exclus, les vraies classes populaires, maintenant, le perçoivent. « Immigrés » comme « Petits Blancs ». En France, une sourde hostilité à l’encontre des classes moyennes et de certains corporatismes (surtout, celui des fonctionnaires de tous grades) se développe. La parade de l’auto-victimisation des classes moyennes ne rend plus les « vrais pauvres » (chômeurs et travailleurs précaires) dupes.









P. Laranco




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