mercredi 19 août 2020

Quelques considérations.




Le conformisme bobo – très « petit-bourgeois » mais juste recoloré, redécoré d’oripeaux « in the mood » tels que l’écologie et le retour à l’ « authenticité » des traditions de « terroirs » - existe. La mesquinerie bobo, ça existe également. Et le snobisme, alors ?...Même pas lieu d’en parler. Ces gens – parisiens pour la plupart – qui posent tant aux artistes et aux créatifs entichés d’ « anticonformisme » me font très souvent rire.
Les bobos veulent imposer aux autres un certain type de comportement, d’où toute colère, voire tout éclat de voix serait banni, sans doute en référence au « Peace and love » et au « Flower power » des hippies et autres « New Age », leurs grands ancêtres. C’est une idéologie, certes, « soft » et baptisée « cool », mais qui n’en utilise pas moins des moyens de pression, au même titre que n’importe quelle autre.





Le déni, dans certains cas, comme l'amour, est une forme de folie. Mais Edgar MORIN n'écrit-il pas fort raisonnablement, dans un de ses livres : "Homo sapiens, homo demens" ?





Il n’est, souvent, pas de meilleur moyen de passer pour un fou que de balancer son éventuel trop-plein de lucidité sur les autres, sur ceux pour qui tout va de soi, fonctionne bien sans questionnements. Ils détestent qu’on les déstabilise, et, peut-être, pardonnent tout, excepté cela. Longtemps, je n’ai pas compris pourquoi Socrate fut obligé de boire la ciguë.





A partir du moment où un pays cherche à se proposer en "modèle", la fatuité à tendance xénophobique n'est jamais loin.





Attention ! Jacobinisme et autoritarisme ont un certain cousinage.





Prendre conscience de tout ce qui, en nous, est  conditionnement, c’est, déjà, l’esquisse d’un certain recul de nature libératrice. Ce n’est, certes, que cela : une esquisse, qui restera tronquée. Mais c’est tout de même mieux que rien.





Loin de moi l’idée saugrenue de chercher à jouer la Cassandre ou la pythonisse, mais, tout de même, je le dis, je me lance : si l’Occident s’effondre un jour, ce ne sera pas, à mon humble sens, à cause des Chinois, des musulmans ou des « grandes invasions » migrantes qu’actuellement il diabolise (ainsi qu’il avait, quelques soixante-dix ans plus tôt, diabolisé les Juifs) ni même entièrement à cause du climat, qu’il a tant contribué à dérégler. Ce sera plutôt à cause de SON matérialisme, de SON hédonisme hors de toute proportion, de SON culte du « laisser aller/laisser faire », de la « liberté » sans discernement, déformée en une aspiration – que dis-je, en une exigence – régressive qu’un tout jeune enfant capricieux ne renierait guère (« tout, tout de suite ! » ; « jouir sans entrave » ; « il est interdit d’interdire »).
Ce que la crise due au virus COVID-19 nous révèle en ce moment-même (du moins dans certains pays, parmi lesquels celui où je demeure, la France, où le non-respect des consignes sanitaires semblent devenu un « sport », une incivilité de plus) ne devrait-il pas, enfin, nous ouvrir les yeux ?





L’esprit d’opposition, en France, ça vire au tic.





On peut toujours prévoir les choses.
Mais attention à l’esprit de contradiction de l’imprévu, de l’imprévisible !





Le grand SHAKESPEARE a écrit « Être ou ne pas être. ». Reste que « ne pas être », ça n’existe pas. Par définition.





Cela me fait bien rire. Aimer la vie ? Quel autre choix a-t-on ?




Aimer la vie, c’est être accroché aux choses de l’instant présent par tous les sens, par toute la force de chaque sens. C’est, de toutes ses forces, sentir, sentir qu’on sent, aimer sentir.
C’est pourquoi il faut, je pense, énormément de cran pour mettre fin à ses jours en toute connaissance de cause.





Mon corps n’est pas seulement mon corps. Il est, peut-être encore davantage, la somme des interactions sensitives qu’il tisse et entretient, qu’il vit avec son environnement. Ainsi peut-il être à la fois regardé en lui-même, en tant qu’objet, que masse distincte, et regardé « en creux ».





Beaucoup confondent l’amour avec (et intitulent ainsi) le besoin (de quelque nature que ce dernier soit) qu’ils ont de la personne « élue ».





Les mots ont une résonance. Ils ont une charge évocatrice. Dont, souvent, on n’a pas idée.
Ils s’enflent, se dilatent en nous.
Chaque mot peut devenir un voyage. Chaque mot peut devenir un ailleurs. Une grand’voile qui se gonfle. Une vie-chair. Qui prend les commandes.
Une nappe d’infini. Qui flotte.
Un volume. Et une texture. Un (ou plusieurs) goût(s). Une teinte. Un fumet. Une consistance. Et, par-dessus tout, un écho. Quelquefois démultiplié.
Il arrive qu’il soit bien rond, seul, bien seul, et qu’on le suive. Et que, ce faisant, l’on oublie tous ses semblables, qui le ceignent.
Il arrive qu’un mot se détache, saille, et acquière un relief tel que plus rien des autres mots ne puisse plus résonner en vous.





On pourrait parler, chez beaucoup de femmes, d’un « syndrome de la groupie ».
Ce « syndrome » a pour origine et pour cible l’extrême charisme que certains mâles dominants exsudent.
Regardez l’effet que produisent les pop-stars mâles et les leaders politiques virils et charismatiques, d’Adolf HITLER à JFK et Sékou TOURE ou les BEATLES et autres Mick JAGGER, en passant par les intellectuels de renom tels Jean-Paul SARTRE et, bien entendu, les dangereux « gourous » qui ont pris la tête de groupes sectaires style Charles MANSON.
Toutes ces femmes en extase sont, pour ces hommes (et pour le pouvoir mâle) un très précieux soutien. Et le charisme qu’ils dégagent semble avoir une action puissamment aphrodisiaque et mentalement perturbante. Car il paraît faire entrer les « femelles » dans un état second.
Déjà, dans des temps plus anciens, les femmes étaient de façon fréquente immodérément dévouées et béates d’admiration devant leur curé ou leur révérend, provoquant, durant la IIIe République française, la méfiance  des politiciens et militants de gauche qui ne se gênaient pas pour railler leur conservatisme, fruit de leur dépendance envers les figures d’autorité, et en faisaient une grande justification à leur hostilité envers le droit de vote féminin. Ce fut longtemps, dans les rangs de la France progressiste, un facteur de misogynie très tenace.





Il suffit parfois, si l’on veut faire adhérer certaines personnes à une opinion qui est vôtre, de proférer bien haut et le plus fort possible, son exact contraire.





L'immensité est un costume infiniment trop grand pour nous.
C'est ce que Blaise Pascal, en France, fut le premier à exprimer.
L'enfant curieux constate : "Les chiffres ne s'arrêtent jamais, maman ?". Eh oui, les chiffres, les nombres, en-deçà ou au-delà du zéro, ne s'arrêtent jamais. Il y en a toujours un qui se pointe à la suite de l'autre.
Quand bien même on ignore si l'espace physique est fini ou infini - et quand bien même les cosmologistes se contentent-ils de dire qu'il est énorme, au-delà de toute proportion imaginable, il n'est pas à notre mesure.
Il est normal que toute cette vastitude qui nous contient, nous cerne, et que nous ne percevons, de façon vraiment directe, somme toute, que depuis peu (depuis l'invention du télescope et, surtout, depuis l'exploration spatiale, commencée dans la deuxième moitié du XXe siècle) nous serre la gorge et puisse ébranler les êtres qui sont à même de s'apercevoir qu'elle existe.
Se sentir minuscule, plus que minuscule est plus que perturbant pour l'être humain aux fortes tendances égoïstes et mégalomanes.
Et pourtant.
Dans ces dimensions cosmiques et peut-être même encore plus étendues que notre cosmos lui-même (puisque, maintenant, on s'est mis à parler de "multivers", quelle grandiose poésie ! Quelle inhumanité (ou a-humanité) profonde, glaciale, quel voluptueux vertige !
On rejoint là l'horreur mystique qui couche Arjuna au sol et qui est décrite dans le Onzième Dialogue de la Bhagavad-Gîtâ, "LE YOGA DE LA VISION DE LA FORME UNIVERSELLE".





Rien n’est « familier », ni « banal ». Cela n’est jamais là qu’impression. Tout élément du monde recèle en lui une formidable part, un formidable réservoir de mystère, de surprise potentielle et, dans le cas où nous croyons, du fait de l'expérience, de l'habitude,  le « connaitre » sous toutes les coutures ou, tout du moins, dans d'honnêtes proportions, nous nous montrons, en fait, bien plutôt passablement présomptueux. Mais, de cela, nous ne nous apercevons qu'à condition de le scruter à la loupe (et encore, quelquefois, loupe hyper-grossissante !), et sous toutes les facettes, tous les éclairages qu’il veut bien montrer. « Ça n’a plus pour moi de secret. » : la phrase à ne surtout pas dire !





La « vérité » me passionne. Même si je sais qu’elle est fragile. Même si je sais qu’elle est complexe. Relative. Qu’elle « joue avec nous ». Faire parler ce qui est muet. Ce qui a sombré dans le silence. Tout ce qu’a bâillonné l’oubli. Mais qui explique ce que nous sommes (même, souvent, d’une manière toute tortueuse et inattendue).
La vérité est un trésor. Quoique toujours à compléter. Voilà pourquoi j’aime l’Histoire, l’archéologie et la science.
J’aime le chercheur, ce grand muet. Tout entier voué à la prudence.



Qu'est-ce que le connu sinon une interprétation de l'inconnu visant à le mettre à notre portée ?























P. Laranco.























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