NOUS LEUR DIRONS, HEIN ?
à Morgane.
Je décroche de mes joues des blocs de ciment, des grues becquetant des oiseaux pour nourrir le sol argileux de leurs pieds, des planches pourries crucifiées par un clou. Un territoire d’enfance.
J’ai motif. S’entremêlent, dans le silo de mon cerveau, des images. Pour s’ordonner, elles veulent leurs mots, tout de suite ; pas demain.
Alors, pour répondre à leur injonction, j’ai trouvé refuge près d’une meule de foin.
Acagnardé, juin, au milieu du damier des champs, je flûte mon petit chant personnel, rossignol n’ayant nul besoin de public pour siffloter son concerto.
Nous leur dirons, hein ?
Ce céleste besoin d’entrer en soi, pour ouvrir les volets fermés du mystère.
Serge-Mathurin THEBAULT.
(Illustration photographique : Patricia Laranco.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire