DORS MON AMI ! DORS !
(À feu El Hadj GUEYE).
Dors mon ami ! Dors !
Dans mes aubes prières
Quand la ferveur s'embrouille de sommeil
Au milieu d'ardents versets
Je bâille ton nom
EL HADJ !
Et ton nom rembobine les fils dénoués du souvenir
Ô toi l'aîné, le coffret inné de mes confidences !
Tu n'as point manqué la vie
Tes semailles sont des femmes
Toutes debout dans ce monde de tout.
Comme toi
Elles ont forgé leur chemin
Elles sont devenues elles-mêmes
Des perles de cœur
Des perles d'esprit
Surtout des perles d'esprit.
Gandiaye est leur point de mire
Le décamètre en main
Avec de nouveaux atours
Elles redessinent déjà ton chantier de vie
Leurs regards posés sur les linteaux inachevés de l'espérance
Ô Comme elles sont belles !
Telles sept jumelles du midi
Six ont, sur le front de la septième,
Déposé de longs baisers.
La septième est ton épouse
En tourbillon d'absence
Mais de leurs étreintes au long cours
Tes filles et tes sœurs et tes frères
Tous en nouvelle communion
Ont fait renaître
Sous les cendres de ta vie
L'espoir d'une continuation.
Gandiaye est leur point de mire.
La mort n'est rien
Elle n'est qu'un subtil retrait
Qui met en scène d'autres nous-mêmes.
Tout dans leur geste altier
Est de toi
Et parle de toi
Jusqu'aux plus intimes de leurs confidences.
Elles chuchotent tes idées
Elles tissent tes rêves
Dans une belle étoffe de foi
Gandiaye restera leur point de mire
Dors mon ami ! Dors !
Alassane NDIAYE.
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