UN ABÉCÉDAIRE.
Je ramène jusqu’à moi le sel d’un soleil . Quelle heure est-il ? Le sombre mimait la nuit, y a pas dix minutes … Une averse torrentielle plongea la cellule monacale presque dans le noir. Maintenant, le jour éclaire d’insolence la pièce du couvent. L’effronté jette ses rais affamés jusqu’aux angles de ses murs. C’est insolite autant que perturbant ce burlesque changement météorologique..
C’est pourquoi que je tente de remettre un peu d’ordre dans l’esprit dérangé. Je zieute à travers le tube de mon œil la rue, toujours la même, rénovée dans la bleuté de ses métamorphoses. Sur le satin mouillé de ses trottoirs, aucune forme ne dessine un mouvement. Aucun piaf n' illustre, d’un vol zen ou d’un sautillement mécanique, la crête des maisons. C’est comme si tout ce qui la compose fut aussi abasourdi que moi par cette brusque saute d’humeur atmosphérique.
Je crée, à l’usage de textes prochains, un abécédaire. La scène me souffle toutes les définitions. A, je creuse l’arpent nuageux de l’adverbe. B, je bruine parmi les voyelles .C, l’adjectif calfeutre les plaies des pierres trempées , ainsi de suite. Z, je zone dans la luxure du verbe.
Serge-Mathurin THEBAULT.
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