Aujourd’hui, je n’ai vu ni le soleil ni la mer ni le ciel orangé des matins de l’été. J’avais l’œil, à rebours de la lumière, encore recouvert du voile des songes d’une nuit agitée.
Plus tard, dehors, à la volée, je reçus les atomes du vent et la pesanteur du vide.
Par inadvertance, je marchai au pas de l’âpre présent me déliant au passage de la possibilité du souvenir et de la ligne claire de l’horizon.
Aucune tentative d’idylle, je déambulais et je ne cherchais pas à communier avec le jour; j’attendais sa tombée pour pouvoir écrire dans le noir des mots incendiés par les larmes, le chagrin et la solitude.
Mais, dans le sillage du devenir, la nuit s’aiguise et s’affûte le champ du possible; l’aube nouvelle ne sera pas avare de promesses.
Juste avant le couchant, elle se retourne, me regarde et me sourit.
Elle est fille du désert, porte des chaussures singulières et ses yeux retracent parole d’amour. De l’envolée des mots survient alors le désir.
Ivre, je me verrouille à ses lèvres et je retrouve avec elle le chemin de la mer.
Gillian GENEVIEVE.
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