jeudi 28 mars 2024

Un texte de Patricia LARANCO, sur la plénitude printanière.

 



Je pousse les volets : dehors, bleu, clarté me sautent au visage et les oiseaux sont fous de joie.
La mésange vient bavarder, montrer comment on fait un nid.
L'intarissable passereau, avide de conversation, me sollicite sans répit; j'en ai le gosier desséché.
Merle monte la garde en haut, sur une antenne de télé, le bec perdu dans l'étendue, panoramique vue qu'il aime, et il se prend très au sérieux.
On entend soudain le tintouin criailleur des mouettes : jalouses ?
Elles tiennent à dire leur mot et couvrent, du coup, tous les chants d'un autoritaire raffut désagréable aux autres ouïes.
Lorsque remue-ménage ailé riche en trilles se calme enfin, j'hume le silence entêtant, plénitude bleue retombée entrecoupée de claquements d'ailes doux, quasiment furtifs : ce sont les paisibles pigeons.
Le silence pénètre mes os jusqu'au profond de mon corps, un silence dont on aimerait qu'il dure au moins trois fois mille ans. Mais c'est compter sans l'explosion nouvelle du vacarme des clochers, de l'invitation à l'office dominical, qui se met à ébranler l'air et la brise au flux nonchalant, pourtant d'une printanière tendresse.






















Texte & photographies : Patricia Laranco.




















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