dimanche 7 avril 2024

Des considérations...

 



Le capitalisme mondial a INTERÊT a abrutir les masses et à ne pas leur donner le goût du savoir.

Il sait que l'hyperproduction en lien avec le consumérisme exacerbe l'envie, les jalousies et les rancœurs imputables aux inévitables contrastes en matière de possessions, de pouvoir de se procurer les biens matériels - et donc, les possibles irruptions de violence, de contestation radicale du Système, de dénonciation de ce qui ne va pas.

Il sait ainsi qu'il lui faut CALMER ce qu'il a lui-même généré (ou génère)  et a par conséquent massivement recours à des moyens de contrôle dits soft (société des loisirs et du divertissement, hédonisme, hypnose des récepteurs télé et autres addictions aux jeux vidéo, réseaux sociaux du web et smartphones...), ce qui est plus habile (ils sont plus insidieux et donc plus efficaces). Plus accessoirement, ayant récupéré la révolution hippie et la contre-culture des années 1970, il utilise aussi les méthodes de relaxation (souvent empruntées à l'Orient) de même que l'idéologie pacifiste portée par des figures spirituelles ou politiques telles que Gandhi, le Dalaï-Lama, ou Mandela, ou encore (mais c'est très lié) les fameux concepts du développement personnel et de la Pensée positive.






Entre les jeunes de plus en plus "séparatistes" et esclaves de la "branchitude" et les moins jeunes qui en deviennent ridicules voire pathétiques dans leur souci névrotique de "ne pas vieillir", le vieillissement est, en Occident, de moins en moins "pardonné" et (ça tombe mal) à l'heure où la population générale des nations les plus prospères et les plus techniquement avancées se trouve, justement, plongée en plein processus de vieillissement (du fait de l'augmentation de l'espérance de vie due à la couverture médicale et d'une natalité, voire d'une fécondité en nette décroissance, phénomène fortement lié au mode de vie), l'hostilité à ce processus somme toute totalement naturel et à ses manifestations se développe de façon alarmante. Certainement, en lien avec les pressions marchandes, le règne de l'individualisme et le culte de la vitesse, du dynamisme qui caractérisent les sociétés du tout libéral. Mais pas seulement...il faut, sans doute, également compter avec notre niveau de déconnexion (jamais jusqu'à maintenant atteint) d'avec le fonctionnement de la Nature et avec le rapport (tordu) que, de ce fait, nous entretenons avec elle.






La pensée simpliste, abrupte, tranche dans le vif. Elle réorganise les faits et le monde à notre convenance de classificateurs méticuleux, avides de netteté.

Reste que les faits et le monde sont compliqués, tout en nuances, saturés d'instabilité, d'impermanence et de clair-obscur. La Nature est multifacettes.

Qui passe à côté de ses subtilités passe à côté de l'essence des choses et, par conséquent, perd au change.

La pensée simpliste ordonne le monde et, ce faisant, elle nous rassure.

Elle cherche à réduire le doute, ce dangereux funambulisme.






En stimulant sans cesse les désirs, le capitalisme stimule la frustration, c'est à dire l'insatisfaction, source potentielle de rancœur, de colère.






L'anathème jeté sur la protestation et la colère (sous prétexte de non-violence) arrange bien tou.te.s ceux/celles qui ont intérêt à ce que le Système ne se trouve, en aucune manière, ébranlé. Elle joue sur les peurs du chaos, de la déstabilisation, fondamentales ou, en tout cas, prépondérantes chez les plus désarmés et les plus vulnérables (femmes, personnes âgées) - et cela marche.






Les Blancs ne veulent pas regarder en face le caractère brutal de l'agression expansionniste qu'ils ont infligée - et continuent d'infliger - depuis plus de cinq siècles, à l'ensemble des autres continents et cultures de la planète. Cela leur est insupportable (surtout, en regard de leurs prétentions, tant proclamées, à l'humanisme).

A présent, les nombreuses prises de conscience qui ont été effectuées par les diverses populations opprimées (tant par la colonisation proprement dite que par la mondialisation néocoloniale qui l'a relayée, laquelle, à l'heure qu'il est, sévit toujours), ainsi que les recherches qui leur ont été consécutives dans divers milieux universitaires (études dites postcoloniales) menacent comme jamais la pensée pro-occidentale dominante. Ajoutée à la montée en puissance économique impressionnante d'anciennes nations d'Asie colonisées ou très gravement rabaissées et assujetties par l'Occident comme la Chine et l'Inde, de même qu'à la réaction anti-occidentale du monde arabe ou musulman, ces (nécessaires) avancées dans la réflexion historique et intellectuelle ont instauré une réaction d'alarme jusqu'au cœur même du système néolibéral prédateur. Ceci a débouché sur un "backclash" des plus réactionnaires (élection de Donald TRUMP, extrême-droitisation des esprits dans maints états de l'Union européenne,  retour en force des nationalismes et des xénophobies, voire des racismes, des masculinismes...).

L'Occident hyper-riche se vit, en ce moment même, comme assiégé, comme menacé en tous les cas. Il craint que l'omnipuissance mondiale ne passe en d'autres mains (bien entendu, "illégitimes").

L'Homme blanc ne peut plus vraiment détourner les yeux de son (lourd) héritage : un héritage plus que largement ethnocidaire, génocidaire. Qui compte même à son "actif" le dérèglement climatique. Il a de plus en plus de mal à postuler et à défendre les soi-disant bienfaits de son action, de toutes ses "aventures" extra-européennes. Il est dans le doute. Le dos au mur. Ses justifications le lâchent.






Le confort en excès amollit, affaiblit














P. Laranco.












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