vendredi 19 avril 2024

Edith BERTHUIT.

 



Ne vivre que le moment, précaire. Surfer d’instants en instants
Les petites caresses à l’économie dans le noir d’un plumard
Et parce qu’une seule elle ne permet pas de voler, multiplier les câlins dansés avec lâcheté
Les gestes caressants des mots dodus qui libèrent
Les sourires frais qui s’entrouvrent sur une bouche brûlante
Pousser les mots hors soi gravement, bousculant, tourbillonnant dans la bouche bleue de l’illusion
Chants de papiers qui labourent les cœurs
Formats infinis des dires de virilités
Opium doux pour noyer les mots qui restent coincés
Flamme lexicale de vers solaires, brasiers de l’âme des mots qui jouent sans lendemain
Envoûtement courtois qui suscite la douceur, les mots bien placés coupent la respiration
Engourdissement froid des mots qui ne se hurlent pas
Monstre insoupçonnable aux yeux brillants, billes incrédules qui ne font pourtant pas l’ivresse
Sexe de pierre dans une misère moite
Mains dures et désinvoltes qui se plaisent à leur mépris élégant et vous abandonnent en onde terreuse



Mais, dans leur vie sans grâce, les chiens battus ouvrent la gueule sur la violence des hasards
Et chutent avec ravissement sous ces mots inconnus qui damnent
Joie immense au sein de l’effroi pâle du néant de leur existence
Écorchés au vide du manque, ils s’imaginent le rire en rêve pour se sauver du désastre
Délectation lamentable d’une petite tuerie.










Edith BERTHUIT.
Avril 2017.
















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