jeudi 25 avril 2024

Un texte humoristico-philosophique de la poétesse haïtienne Cary DEVILSEYES.

 




DESAPPOINTEMENT.






Je suis allée voir Prométhée pour lui passer un savon. C’est vrai quoi ! S’il n’avait pas donné aux humains le feu volé aux dieux, nous n’en serions pas là ! Sans lui point de canons, de bombes et autres munitions… Il m’a dit qu’il avait cru être utile à l’humanité en leur permettant de se réchauffer par les grands froids, de faire cuire des aliments, fabriquer des objets nécessaires à améliorer leurs conditions de vie si rudes. Il n’avait pas imaginé ce qu’ils feraient de si néfaste. Quand il s’est mis à pleurer, devant son air si sincèrement désolé, je lui ai pardonné. L’aigle, déjà, se profilait dans le ciel lorsque je l’ai quitté.
Je suis allée voir Sysiphe épuisé et las de toujours pousser son rocher. Je suis passée voir Tantale, devenu squelettique en regardant sa nourriture hors de portée. Quand j’ai voulu parler avec Atlas, je l’ai trouvé pétrifié par Persée. Alors, prenant mon courage à deux mains, j’ai gravi le mont Olympe pour dire aux dieux ma manière de penser. J’ai trouvé Zeus avachi sur son trône, Dyonisos ivre mort, Héra en furie, Hermès sans voix, même le bel Apollon avait pris un sacré coup de vieux. Ils avaient l’air vraiment déprimé. Je leur ai reproché leurs attitudes passées qui avaient donné de mauvaises idées aux humains : jalousie, vengeance, supercherie, cocufiage, ivresse et j’en passe. Ils m’ont très mal accueillie, se plaignant d’être délaissés, de notre ingratitude, d’être des insoumis et m’ont renvoyée d’un revers de main, disant que nous n’avions qu’à nous débrouiller. Je suis repartie, désabusée.













Cary DEVILSEYES.
24/04/2024.





































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