Le désir est la voie de Gillian GENEVIEVE (Maurice).

 

Puisqu’il fera bientôt nuit et que le sommeil est presque toujours avare de conseil, je me confesse à la page blanche sans espoir de rédemption; je me suis laissé porter par la tentation jamais innocente, toujours coupable, et la fin de l’été, en aucun cas, ne m’offre des circonstances atténuantes.

Puisqu’il s’agissait d’oublier toute retenue, toute sagesse, puisqu’il s’agissait de se perdre, j’ai trébuché et je me suis perdu dans son regard.

Et vous savez quoi?

Je ne cherche pas à retrouver le droit chemin du retour.

Je m’égare dans l’âpre et sinueux passage de l’amour naissant.

D’instant en instant, mon ombre se démène pour s’arrimer à l’évidence du chant rebelle de ses lèvres; le désir est ma voie et ses yeux me mènent aux rivages où se dévoile l’inconnu.

J’attendais le feu et ce fut d’elle que jaillit l’incendie.

À quoi tient une vie d’homme?

À la courbure des cils d’une jeune fille me scindant l’âme et le cœur un matin d’avril.

Gillian GENEVIEVE.