lundi 1 avril 2024

Un texte du poète français Richard TAILLEFER.

 



Et le vent ne parle que du vent
La solitude est le pays des ombres. Tous ces chemins laissés derrière toi et d’où personne ne vient.
Un portail entrouvert, un homme qui va.
Je rêve parfois des pins de mon enfance. Mon père, ma mère, mon frère. La caravane bleue au Grau-du-Roi, tout un été sur la plage. Les jeunes filles effarouchées, leurs grands yeux de Chimène, épanouies à la fraîcheur des parasols multicolores.
Peu à peu, s’accélère l’escargot, le temps passe lentement.
Devant l’infini du ciel, allongé dans les hautes herbes, j’ai vu des étoiles de lucioles voler.
Demain c’est le printemps
Le retour des fleurs de cerisiers.
« Et le vent ne parle que du vent. ».









Richard TAILLEFER.
In Les invisibles, Edition Gros Texte, 2024.




























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