dimanche 16 juin 2019

Des questions, en vrac.



L’absolu ? Qui a mis cette drôle d’idée dans l’esprit de l’Homme ? Il n’est, dans notre monde, pas de Vérité ni de Bien (ou de Mal) autres que relatifs et adaptés aux caractéristiques de l’espèce, aux besoins du moment, de tel ou tel groupe, de tel ou tel individu.
Ce qui existe – quoique ce soit – n’est ni vrai, ni faux, ni bon ni mauvais en soi. Il EST. C’est tout.





La lumière possède le pouvoir de nous montrer les choses. Mais elle a également celui de les faire changer de visage, d’âme. Un nuage passe, s’attarde un tant soit peu, et les mêmes choses ne sont plus du tout perçues de la même façon. Lorsque les objets rutilent de lumière, de clarté, il est vrai que notre humeur change. Mais ce n’est pas tout : eux aussi subissent une modification. Soit ils sont mats et ternes, soit ils s’habillent d’un vêtement d’éclat qui leur confère un surplus d’être.





Gérer une identité compliquée, constituée de plusieurs références culturelles et ethniques est quelque chose de tout, sauf simple. Cela revient, souvent, à avoir l’impression de rassembler des morceaux épars comme un berger le ferait d’un troupeau de moutons. A tel moment, telle ou telle part d’identité, tel composant prime sur les autres ; c’est lui qui parle par votre voix. A tel autre moment, ladite part d’identité recule, voire s’efface en grande partie au profit de celle qui, l’instant d’avant, se taisait, ne se faisait plus que latente et qui, désormais, s’exprime parce que c’est son tour. Alors ? La solution ? Laisser une seule part d’identité écraser toutes les autres ? Obéir à ce que les autres êtres ont décidé que vous étiez (sans vous connaître) ? Choisir l’identité qui vous semble la plus dominante, la plus influente ? Certains prennent ce parti, pour s’ « intégrer » et pour se simplifier la vie. Mais n’est-ce pas au prix d’une automutilation qui va leur « revenir » à la façon d’un boomerang ?





La frontière entre ceux qui « savent » et les non-renseignés, les « ignorants » - parfois si dédaigneusement regardés – est, en fait, bien mince, infiniment plus qu’on ne le croit. Les problèmes actuels de l’humanité sur Terre dépassent rigoureusement TOUT LE MONDE. D’un certain point de vue, nous naviguons tous  à vue, dans la même purée de brouillard dense, où le « savoir » n’est qu’un faible lumignon, une pauvre luciole, et point barre. Voilà qui devrait rendre les « instruits », les « intellectuels » nettement plus humbles et, au moins, conscients que, devant la complexité inextricable et buissonnante, ils achoppent au moins tout autant que le premier Monsieur-Tout-Un-Chacun, ou la première Madame Dumas venus.





En fin de compte, le système aime bien les femmes, les jeunes et les gens du peuple qui (autant que ça leur est possible) se contentent de « croquer la vie à belles dents » et de se caresser le nombril dans l’inconscience matérialiste. Par mille moyens, il formate le grégarisme et l’avidité de « bonheur », de jouissance de gens qu’il veut à tout prix centrés sur leur petite personne comme sur des préoccupations futiles et ludiques, le but étant de rétrécir leur horizon et de casser leurs solidarités ; de les empêcher de réfléchir. Car il a tout à y gagner ; c’est là un constat d’évidence.





D’après les spécialistes (psychologues et neuroscientifiques), le cerveau humain serait une sorte de « machine » à résoudre les problèmes.
Est-ce à dire, compte tenu de cela, que, sans problème(s), notre auguste organe se sentirait, en quelque sorte, un peu « inutile » et donc, serait enclin à se créer, artificiellement, d’autres casse-tête ?





Même après le passage des mots (parlés ou écrits), les choses demeurent intactes. Aucun mot n’a, vraiment, entamé leur part inexpugnable d’inexprimable. Les mots ont juste essayé de leur faire enfiler leur carcan propre (celui de leur code). Effort aussi vain que celui du pauvre Sisyphe hissant son rocher. Car rien ne décrit, ne s’approprie à proprement parler le réel, dont le mystère renaît toujours de ses cendres.





Il y a forcément un écart entre celui/celle qui écrit, qui choisit les mots et agence les phrases couchées sur le papier et celui/celle qui lit, qui prend connaissance desdits phrases et mots. Celui/celle qui lit passe le texte au tamis de sa propre personnalité, ce qui le transforme.





Nous ne nous en rendons même pas compte, mais, depuis les années 1980, le monde subit, par médias interposés, un véritable « lavage de cerveaux » venant des élites, toutes converties au libéralisme : les deux « crédos », les deux piliers  de cette habilissime manœuvre sont, désormais, le « vivre ensemble » et la « pensée positive », étranges « arbres » ayant pour fonction de dissimuler au mieux la « forêt » que constitue le dramatique creusement des inégalités socio-économiques tant pays par pays qu’à l’échelle, beaucoup plus large, du rapport Nord/Sud.
Le « pacifisme » est à présent devenu (si je puis me permettre ce terme) l’ « arme » des privilégiés qui ne veulent à aucun prix que l'on touche au « système » qu’ils ont tout intérêt à préserver ; d’où leur culte du consensus lié à l’entretien de l’hédonisme et de l’hyper-individualisme. Ils ont « récupéré », détourné à leur avantage des mouvements qui, à leurs origines, se voulaient vecteurs de changement, de contestation du mode et de l’idéal de vie bourgeois comme de la mentalité belliciste : idéal hippie, non-violence gandhienne, bouddhisme, New Age friand de contact avec d’autres cultures, contestation soixante-huitarde anarchisante ou féministe, antiracisme, écologie. Cela a donné les « éclairés », les bobos, les nouveaux gagnants, êtres hybrides, déguisés (parfois en toute bonne foi, au reste) mais complètement coupés du peuple, middle-class appauvrie comprise.





Qu’il est difficile d’essayer de s’adresser raisonnablement à quelqu’un qui fonctionne sous le coup de l’émotion, « à chaud » !





C’est le fait de se sentir séparé du reste du monde qui pousse au questionnement et à la recherche d’explications.
Or, ce sentiment de « séparation » susnommé, de hiatus (si ce n’est même, d’étrangeté), cette impression d’être placé dans une position d’observateur désireux de comprendre les ressorts les plus profonds des évènements et des choses ne peut, sans doute, résulter que de la conscience de soi, acquise, chez l’enfant humain, au fameux « stade du miroir ».
Lorsqu’on se contente d’être sans savoir qu’on est, la question ne se pose guère. On n’a pas besoin d’interroger le monde que l’on perçoit pour le connaitre ; on le connait « spontanément », directement, de façon intuitive – ou « instinctive ».
Pendant des milliards d’années, la Vie n’a eu nul besoin de se « fabriquer » une conscience telle que la nôtre (à nous, humains). Mais il faut croire que cette conscience a été la réponse, la réaction à quelque chose. Peut-être, à une forme de manque, à quelque inadaptation biscornue.
Comprendre pourquoi nous cherchons à comprendre, à donner sens, reste un sacré mystère.
Pourra-t-on jamais, un jour, aller aux origines de notre curiosité ? Ne semble-t-elle pas, à la fois, tenir d’un jeu et d’un besoin aigu de réassurance ?




















P. Laranco.











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