jeudi 20 juin 2019

Un poème de Patricia LARANCO (Moris/France).



































SCISSION.









La solitude d’une Vie,
c’est cette frontière de peau
qui dessine résolument
l’abrupte présence
d’un corps
emmitouflé dans son exil,
produit
d’une brute scission.
Oui, cette sécession : c’est ça,
cet égarement
dans la nuit,
dans les crevasses bleues du froid,
entre les éclats de néant
qui papillonnent autour de lui
pépites aux arêtes mordantes.
Et lui, le bloc de chair compact
qui se perçoit
inachevé
comme en le mythe de Platon
ou celui de l’Eden perdu
(est-ce mirage
ou souvenir ?) !
La solitude d’une Vie :
peau-rempart, esprit encagé
nés d’une fracture du Tout
dont témoigne un ombilic nu
quête confuse du lien comme un temps
à reconquérir.




La solitude d’une Vie : cette dérive séparée,
de faux-semblant de relation
en partage toujours partiel.




On n’est jamais que seul et un même si
l’on est incomplet ;
il n’est pas de proximité
réelle pour un corps, un cœur
prisonniers
de leur être à part
et voilà :
cela est tout dit.
































Patricia Laranco.








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