Elle est terrible, l'acuité du silence. Elle
fait exploser toutes les parois du réel. Je vois des noyaux à nu. J'entends
l'inaudible des voix qui se sont tues pour me leurrer. Je devine toute
l'absence qui mine ces présences provisoires qui me font face, qui me hèlent se
résorbant peu à peu dans la désillusion. Je vois se fracasser les êtres sur le
tranchant de l'instant éphémère où ils prennent forme se volatilisant. Partout
je pressens cette fin qui guette, tapie tout au fond de chaque instant venant
au présent depuis son futur et poussant qui y passe dans le précipice du passé
le plus irrévocable. Rien n'est premier, rien n'est dernier dans la fluence du
flux. Nous passons sans discontinuer. Nous disparaissons au fur et à mesure que
nous apparaissons.
L'acuité du silence est terrible.
L'acuité du silence est terrible.
Hicham
OUADGHIRI.
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