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Pétition de Safia AD France
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1 296 Signataires
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Je suis joueuse de football depuis plus de 10 ans et j’ai évolué dans plusieurs clubs entre 2009 et 2019 avant de contribuer, avec son président, à relancer un club (où j'ai évoluée en 2010/11) qui cherche à faire évoluer la pratique féminine du foot : le Paris Féminin Football Club. Pourtant, pour beaucoup de personnes, ce sport ne se décline pas au féminin, et devenir joueuse est presque un acte militant. Aujourd’hui, je porte ce témoignage au nom de toute l’équipe de mon club.
Dès l’enfance, les parents ou les professeurs incitent les petits garçons à jouer au foot, à “taper dans le ballon”, à participer à un match à la récréation. En grandissant, nombre de garçons se passionnent pour une équipe, assistent à des matchs… Et pour certains, les joueurs professionnels deviennent des modèles. Zidane ou Mbappé ont mis des étoiles dans les yeux et du baume au coeur de millions de garçons qui rêvent de ces parcours inspirants et s’identifient à leurs héros.
Pour les petites filles en revanche, jouer au football est, si ce n’est “bizarre” ou “déplacé”, est en tout cas “original”... Combien de fois avons-nous entendu “mais ce n’est pas pour les filles !” ? Nous sommes inhibées par les termes “garçons manqués” qui fusent dès qu’on s’approche d’un ballon rond ou la peur des remarques sexistes sur les terrains de foot.
Les joueuses commencent ainsi à arriver dans des clubs plus tard, vers 15-16 ans, là où les garçons étaient licenciés depuis leur 6-7 ans comme une évidence.
Dans la perception genrée des sports dès l’enfance, les filles subissent une première discrimination. Mais pour celles qui vont au bout de leur projet et de leur rêve, et qui entrent dans des clubs, la discrimination par rapport aux hommes ne s’arrête pas là.
Au sein des clubs, nous sommes considérées le plus souvent comme des femmes, et non comme des joueuses. Au niveau des fédérations et des clubs de foot, les clubs féminins passent après les clubs des garçons ; nous n’avons pas accès aux mêmes infrastructures, à la même visibilité, ni aux mêmes budgets.
En faisant le choix de ce sport, en suivant une passion, il faut être prête à être considérée comme “inférieure”. Et il est temps de changer cela !
A l’occasion de la coupe du monde féminine de football, des joueuses ont pris la parole pour dénoncer les discriminations qu’elles ont subies ou dont elles ont été les témoins. La parole semble enfin se libérer. Pour la première fois également, TF1 et Canal + retransmettront tous les matchs de la Coupe alors que cela aurait été inimaginable il y a 10 ans.
Mais pour vraiment faire évoluer les pratiques et les mentalités et débloquer la pratique du football chez les femmes, il faut prendre des mesures urgentes madame la Ministre des Sports, Roxana Maracineanu !
Pour ce faire, "Nous demandons plus de transparence sur l'allocation du budget alloué aux sections féminines des clubs et sur l'utilisation des infrastructures !"
- Suivi et équité dans la répartition des moyens : la répartition des subventions est très inégalitaire entre les sections masculines et féminines des clubs. Même lorsque des subventions sont attribuées uniquement à la section féminine. En effet dans de nombreux cas, la somme est distribuée en totalité aux hommes.
- Accorder des infrastructures féminines à part entière: aujourd'hui il n'y a pas de suivi sur l'utilisation réelle des infrastructures dédiées aux femmes; les terrains de foot durant l'entrainement des femmes sont bien trop souvent utilisés par les hommes alors qu'elles avaient prévenu à l'avance ! Les créneaux dédiées aux femmes ne sont pas respectés !
Ensemble, nous pouvons faire changer les choses, faire rêver les petites filles, et conjuguer les valeurs du sport au féminin.
Joignez vous à moi pour porter haut et fort ces demandes tout au long de la Coupe du monde féminine de football !
Safia, Nami, Sab et toute l’équipe du Paris Féminin Football Club |
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