lundi 3 juin 2019

Un texte de l'écrivaine française Eliette VIALLE, ULYSSE DÉSENCHANTÉ.























Un petit poucet malicieux a déposé devant ma porte
Des petits cailloux blancs...
Vers quelle itinérance fatale veut-il me conduire à nouveau ?
Par quels monts par quels vaux devrais-je encore passer
Moi qui ai tant roulé ma bosse de faux amours en vrais mensonges ?
Moi qui ai tant roulé ma bosse d'illusions flamboyantes en réalités amères ?
J'ai trop connu l'Amour immaculé fondant comme neige au soleil de la vérité
J'ai trop vu de forêts désenchantées et de sentiers sans issue
Où irais-je encore perdre mes pas et le peu de sens qui demeure en moi ?
Non, je ne suivrai pas ce chemin infécond 
Non, je n'irai pas me heurter au mur infranchissable d'un hypothétique bonheur...
J'ai ramassé les cailloux blancs
Je les ai lancés sur le chat mordoré qui joue les sphinx dans le jardin
Le chat, comme dans le Conte, a souri
Un lièvre pressé a détalé dans les fourrés
La reine de cœur a trépigné de rage
Non ! je ne ferai plus partie du Jeu
Non ! je n'écouterai pas les sirènes
Même attachée au grand mât...
Mon navire cingle vers le Couchant
Le chemin des cieux n'est pas radieux
Pour moi, l'Ulysse désenchanté.

















Eliette VIALLE.
06/05/19














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