mardi 5 novembre 2019

Richard TAILLEFER (France).




Tu marches, depuis longtemps comme cela. À perte de nuit et d’horizon. Tout le long d’une plage aux galets étoilés, que de grandes vagues retournent, à chaque réminiscence de ton cœur. L’air y est frais et léger. D’énormes moustiques inquisiteurs virevoltent tout autour de toi, dans un imprévisible ballet tentaculaire. Pas un seul geste pour appuyer sur la gâchette. Ni de dieu pour comparaître à la table des misères. Trop d’orgueil en toi, pour y conjurer le moindre soupçon d’un doute. Tu t’en retourneras, dès l’aube, aux premières lueurs. Épuisé. Peut-être même rassuré. Tu respireras lentement, pour que cessent les soubresauts de ton corps. Ce va et vient insoluble. Cette mâchoire qui claque, comme le jeu endiablé d’un mâle andalou, dans son tant tin tian de castagnettes.


Encore une fois
Tu t’endormiras seul
Ouvrant l’œil à moitié
Plein d’espoir et de lumière
En ce jour nouveau qui se lève

























Richard TAILLEFER.
In PoéVie Blues. Prem'Edit éditions, 2015.













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