Tu marches,
depuis longtemps comme cela. À perte de nuit et d’horizon. Tout le long d’une
plage aux galets étoilés, que de grandes vagues retournent, à chaque
réminiscence de ton cœur. L’air y est frais et léger. D’énormes moustiques
inquisiteurs virevoltent tout autour de toi, dans un imprévisible ballet
tentaculaire. Pas un seul geste pour appuyer sur la gâchette. Ni de dieu pour
comparaître à la table des misères. Trop d’orgueil en toi, pour y conjurer le
moindre soupçon d’un doute. Tu t’en retourneras, dès l’aube, aux
premières lueurs. Épuisé. Peut-être même rassuré. Tu respireras lentement, pour
que cessent les soubresauts de ton corps. Ce va et vient insoluble. Cette
mâchoire qui claque, comme le jeu endiablé d’un mâle andalou, dans son tant tin
tian de castagnettes.
Encore une fois
Tu t’endormiras seul
Ouvrant l’œil à moitié
Plein d’espoir et de lumière
En ce jour nouveau qui se lève
Tu t’endormiras seul
Ouvrant l’œil à moitié
Plein d’espoir et de lumière
En ce jour nouveau qui se lève
Richard TAILLEFER.
In PoéVie Blues. Prem'Edit éditions,
2015.
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