mardi 21 janvier 2014

COMPTE-RENDU de la CONFÉRENCE donnée par Robert FURLONG à l'ITEM de PARIS sur Léoville L'HOMME et Malcolm de CHAZAL, par Patricia LARANCO.


Robert FURLONG


Nous sommes le vendredi 6 décembre 2013, dans le dix-septième arrondissement de Paris, au siège de L’INSTITUT DES TEXTES ET MANUSCRITS MODERNES (ITEM) du CNRS.
Robert FURLONG, le très sympathique directeur de la FONDATION MALCOLM DE CHAZAL, basée à l’Île Maurice, nous a, en cette grise après-midi d’hiver, convié à une conférence qui tourne autour de deux figures fondamentales de la littérature mauricienne, LEOVILLE L’HOMME et MALCOLM DE CHAZAL.
En guise d’introduction, juste avant que ne commence l’intervention de Robert Furlong, il est rappelé, par l’un de ses responsables, que « l’ITEM n’a encore pas beaucoup travaillé sur les petites îles de l’Océan Indien ».
Le conférencier, tout d’abord, définit la littérature mauricienne comme « une littérature assez large, assez féconde depuis le début du XIXe siècle ».
Malheureusement aussi, nombre de ses auteurs, pourtant renommés sur l’île, demeurent encore, à ce jour, « inconnus en France ». Parmi ces auteurs, Robert Furlong cite « Marcel CABON, poète, écrivain et critique, Robet Edward HART et Léoville L’Homme ».
La première partie de la conférence portera sur ce dernier.
Suite au « développement de toute une littérature poétique en Français à l’Île Maurice au début du XIXe siècle », Léoville L’Homme  (1857/1928) fut « le premier » poète francophone mauricien à acquérir une certaine renommée. C’était, nous explique Robert Furlong, « un Mauricien d’origine métisse, issu d’une lignée franco-pondichérienne qui s’était installée dans les faubourgs de Port-Louis ».
Non content d’être le tout premier poète local de renom, il fut aussi, il est important de le souligner, « le premier écrivain mélangé » de cette île où l’écriture était jusqu’alors restée l’apanage des grandes familles blanches (d’origine française) toutes puissantes qui formaient l’élite de cette société coloniale.
Que dire de Léoville L’Homme ?
Tel que nous le présente Robert Furlong, c’était « un autodidacte » dont « la scolarité avait été vite interrompue », « un démocrate », « un rédacteur en chef et un créateur de journaux », « un poète et un chroniqueur très présent dans la presse mauricienne » et, de par « sa productivité littéraire et ses prises de position politiques », « une référence locale ».
Il appartenait, bien sûr, à la bourgeoisie de couleur en pleine ascension. Robert Furlong évoque son grand-père, « Jean-François L’Homme », lequel a eu « deux fils, Pierre et Daniel ». Pierre s’illustra en écrivant « le premier ouvrage féministe de l’Île Maurice ». Devenu administrateur du journal LA SENTINELLE, il réclama des droits civiques pour les métis dans des actions qui l’opposèrent tant aux Franco-Mauriciens qu’à l’administration britannique.
Fils de Pierre L’Homme, Léoville entra à son tour, « comme typographe », à La Sentinelle, où il finira, en 1880, par devenir journaliste. Sans doute ses dons littéraires et le fait qu’il fût « un lecteur assidu des auteurs classiques, tant français qu’anglais », l’y aidèrent-ils.
Du journalisme, il passa assez rapidement à la politique : sollicité par « le développement d’un débat national majeur », à savoir « la modification du régime constitutionnel de l’Île Maurice », il s’engagea pendant « six ans », à fond, « au sein des réformistes ».
Par la suite, la politique l’amènera à « quitter La Sentinelle, avec son père », et à fonder, successivement, les journaux LE DROIT (en 1885), LA PRESSE NOUVELLE (en 1887) puis LA DEFENSE (en 1897).
Mais Léoville abandonna le journalisme en 1900. Bientôt sollicité à plein par l’appel de la poésie, il en arriva également à « se retirer des débats politiques ».
Sa poésie porte la marque d’importantes « influences religieuses et bibliques ».
Ses principales œuvres furent : PAGES EN VERS, qui date de 1882, et POEMES PAÏENS ET BIBLIQUES, publié en 1887.
En 1921, il fut, pour la première et unique fois, publié à Paris et, à Maurice, l’année 1914 vit la publication d’une ANTHOLOGIE DE SES ŒUVRES.
Mais sa production littéraire, bien sûr, ne s’arrête pas là. « Entre 1900 et 1928 », il fit paraître « de très nombreuses chroniques », ainsi que de « coutes biographies » et de non moins nombreux « contes, réflexions sur la littérature mauricienne et sur la poésie ».
A tout cela, il y a aussi lieu d’ajouter « une très mauvaise pièce de théâtre », qui fut cependant « jouée une fois à Port-Louis  ».
Léoville reçut également « quelques prix venant de l’Académie de La Réunion ».
« Personnalité très attachante », Léoville L’Homme  est souvent regardé comme « le père de la littérature mauricienne », ce qui lui valut de devenir, en quelque sorte, « une icône ». Il sut, selon Robert Furlong, éviter l’écueil du « doudouisme », style propre à la littérature coloniale.
Nombreux sont encore, aux dires de R. Furlong, les « manuscrits inédits disponibles » de cet auteur. Parmi ceux-ci, il cite LE ROCK DE CIRNE, inspiré d’une « légende orientale ou hindoue », et LES VOIX DU LARGE, lequel comporte « 2769 vers » et « quarante-quatre poèmes, dont certains ont paru dans la revue L’Essor ».
« Commencé en 1894 et terminé en 1896 », écrit sur « des cahiers d’écolier », le poème Le Rock de Cirné met en scène « un oiseau gigantesque » et comporte « des descriptions superbes des paysages mauriciens ». En y donnant aux montagnes de son île « un rôle fondamental », le poète « crée la première mythologie littéraire mauricienne », annonçant peut-être, d’ores et déjà, la fameuse LEMURIE.
Mais hélas, «  il ne terminera jamais ce poème, qui était le poème de sa vie ».
Il est à noter que les poèmes de Léoville L’Homme « sont de facture très classique », et qu’il militait ouvertement contre le vers libre (d’un Emile Verhaeren, par exemple). Dans ses conférences, le poète mauricien ne se privait pas de faire « le panégyrique des poèmes à forme fixe », très populaires dans son pays.
A noter également, un autre fait, non moins remarquable : « la majorité des poètes, à Maurice,  à l’époque [de Léoville L’Homme] sont des gens de couleur », des métis. Ces métis surent – même avant Léoville L’Homme – animer une vie littéraire et poétique riche et foisonnante (avec, notamment, « énormément de revues littéraires et de poètes »).
La seconde partie de la conférence aborde Malcolm de Chazal. Robert Furlong lui a donné un titre, « Chazal dans tous ses états ».
Chazal est, bien sûr, le géant de la littérature mauricienne. Ne lui doit-on pas des aphorismes tels que « La folie est un art, la sagesse est une science. Pour être complet, il nous faut un peu des deux » ?
« Qui est-il ? ».
Robert Furlong se livre à un petit survol biographique : « troisième d’une fratrie de 13 enfants, issu d’une famille établie à Maurice depuis 1753 et comptant des avocats, des prêtres, des médecins et des sucriers, Malcolm de Chazal habita à CUREPIPE et obtint son baccalauréat en 1918. A 18 ans, il fut envoyé, avec son frère Lucien, à BATON-ROUGE, en LOUISIANE, afin d’étudier la gestion des entreprises sucrières. Brillant dans tous les domaines, il devint ingénieur en technologie sucrière et compléta ses études américaines par un petit stage à CUBA. Malcolm a été profondément marqué par le SWEDENBORGISME, que sa propre famille avait introduit à l’Île Maurice et qui lui fut, lors de son séjour en Amérique, d’un précieux secours. »
Revenu dans son île après Bâton-Rouge et Cuba , Malcolm se retrouve « à l’usine de Saint-Aubin, dans le sud » du pays. Hélas, des « querelles avec les patrons » amenèrent vite cette toute première expérience professionnelle à se solder par un total échec. Il travaillera, donc, « dans une autre usine, à Solitude, dans le nord », où il se heurtera, au bout du compte, aux mêmes problèmes, lesquels l’amèneront à chercher refuge dans la boisson. Reconverti dans une autre industrie, celle des fibres d’aloès, il n’y connaitra pas davantage de succès. Désormais libre de toute activité professionnelle, il va se mettre à écrire, sur le thème de l’industrie à l’Île Maurice. Ceci donnera QUATRE ESSAIS D’ECONOMIE POLITIQUE très profonds, publiés en 1937, 1938 et 1941, et bourrés de conseils judicieux…qui ne furent jamais suivis.
Mais qu’importe…il faut voir là « le départ de son écriture », car, quelques temps plus tard, il change de genre ; il passe aux APHORISMES.
De Chazal est connu pour son « engagement poético-politique ».
En 1959, il se présentera en effet aux élections législatives de son pays et participera au « débat sur l’autonomie » sous l’étiquette du PARTI TRAVAILLISTE, aux idées progressistes, où il sera, du reste, le seul candidat blanc. Gratifié de « 1259 voix » mais « battu à 700 voix d’écart », Malcolm trouve le moyen, à cette occasion, de déclarer : « j’en sors magnifié, glorifié de moi-même. Car le peuple est artiste et l’artiste est peuple…j’ai mis de la poésie dans la politique ».
Avec « cinquante-quatre œuvres littéraires publiées de son vivant, des milliers d’œuvres picturales, 980 chroniques publiées dans la presse et quatre romans, introuvables encore », Chazal est « le plus fécond des écrivains mauriciens » mais également « le plus haï, le plus détesté ». N’oublions pas qu’il « vendait à peine ses livres, et ses tableaux ».
C’est en 1949 que, poussé par un besoin de « transmettre un message », il se lança dans l’élaboration d’aphorismes. Sa productivité, en ce domaine, fut telle qu’elle nous valut, de lui, pas moins de « huit volumes », regroupant « plus de 6 000 aphorismes ». « Masse considérable », on le voit !
Dans l’écriture de Chazal, remarque Robert Furlong, « il y a toujours un jeu avec la langue ».
Lorsque son SENS PLASTIQUE parvient un beau jour à Jean PAULHAN, à Paris, ce dernier « croit avoir trouvé un auteur de HAIN-TENY francophones ». Chazal le qualifiera ensuite de « butineur » parisien, c'est-à-dire d’être, somme toute, assez superficiel.
En France, l’auteur mauricien attire cependant l’attention du groupe surréaliste et, en particulier, d’André BRETON, qui « a été sur le point de l’adouber », mais tous furent, en fin de compte, fortement rebutés par sa position philosophique « déiste », de sorte que ledit adoubement n’eut jamais lieu.
C’est à Maurice, encore une fois, que Malcolm de Chazal va trouver sa vérité : en 1950, année qui fut pour lui « l’année-charnière », son confrère poète Robet Edward HART, lors d’une rencontre survenue à SOUILLAC, lui raconte ce que lui-même nomme « les Mystères du Grand Océan ». Selon lui, les deux îles-sœurs que sont Maurice et La Réunion seraient en réalité « les pics émergents » d’un ancien « continent englouti » dans la Mer Indienne et sur lequel, autrefois, vivaient des « géants lémuriens qui sculptaient des enseignements dans les montagnes ».
Dans l’esprit au combien imaginatif de Malcolm de Chazal, ça fait « tilt » : le « choc lémurien » le terrasse. Suite à cette révélation déterminante, Malcolm « passe son temps à déambuler dans Maurice » et à y chercher assidûment « l’évangile de LA PIERRE et de LA FLORE ». Les mondes minéral et végétal lui apparaissent désormais comme habités, et il s’autorise à écrire des phrases telles que « la fleur d’azalée me regarde ».
C’est à la suite de ce choc lémurien  qu’il va écrire PETRUSMOK, « en état de transe » et « en six mois ».
Dans cette œuvre, il « revisite » littéralement son île natale, et exalte « le grand Tout vivant ». Sa pensée devient « cosmique ».
Inlassablement, il poursuit ses périples, ses déambulations à travers la petite île, en compagnie de Marcel Cabon et d’Edmée LE BRETON, autres écrivains mauriciens.
« De 1950 à 1956 », l’infatigable Malcolm écrira « vingt-neuf essais métaphysiques », que Robert Furlong qualifie de « pavés », riches en « schémas complexes », parmi lesquels on peut citer LA PIERRE PHILOSOPHE ou encore L’EVANGILE DE L’EAU.
Mais ce n’est pas tout : il produit également « des contes et des nouvelles », et entreprend la rédaction de ses POEMES.
Une autre révélation l’attend : « en 1957, il regarde la petite fille de sa compagne dessiner » ; nouveau choc. Pris d’une irrépressible et soudaine envie de s’adonner à la peinture, « il commence à peindre » - quoiqu’il ne sache pas le moins du monde dessiner. Il produira une « œuvre picturale très éparpillée », de facture naïve mais, aussi, à tendances « métaphysiques ».
Ses thèmes de prédilection ?
LE DODO, FLEURS, LES MAISONS
Il est à remarquer (Robert Furlong nous en visionne un exemple) que, dans ses œuvres, chaque objet représenté se trouve clairement, visiblement « séparé du reste » tout en demeurant soigneusement « en symbiose ». Subtile alchimie !
Au travers de la peinture, l’écrivain mauricien cherche avant tout à exprimer la « passion » que lui inspire « l’innocence » propre à l’enfance – ce royaume encore intact.
« Entre 1948 et 1978 », le prolifique auteur s’exprime « sur tous les sujets », par le canal de « 980 chroniques de presse ». Ce fut lui qui, par exemple, fut « le premier à parler, en 1953, de la vocation touristique de son île ».
Il ne dédaigna pas, non plus, le théâtre, puisqu’il n’écrivit pas moins de… « quinze pièces » !
De 1956 à 1973, il observa cependant « un grand silence » littéraire. La raison, nous apprend Robert Furlong, en était qu’   « il peignait ».
« Inclassable Chazal ! » s’exclame, à son sujet, le conférencier mauricien. « Artiste intégral » (selon sa propre définition), « poète avant tout » et donc intimement convaincu de pouvoir tout, « fou de dieu » dont la Bible personnelle « était annotée dans tous les sens », Malcolm de Chazal était en état de « cheminement permanent » et porteur d’ « une conviction cosmique de la vie » qui le poussait à affirmer, avec vigueur, « nous ne sommes pas seuls ». Il avait « le sacré comme idéal » et, pour principe, un « refus des dogmes » qui faisait de lui le type même de l’individu « présent au monde ». Cela lui permit la parole qui fut sienne : « libre, énigmatique, prophétique ».
Ainsi que nous l’avons déjà vu, « il abordait tous les sujets ». Et pourtant c’était un homme simple, qui, au surplus, « manquait de sous », puisque son unique source de revenus était sa « petite retraite de petit fonctionnaire ». « Il écrivait, nous précise encore Robert Furlong, sur de gros carnets ou bien de petites feuilles éparses ». Comme on s’en doute bien, « ses manuscrits sont innombrables ».
Tout naturellement, le conférencier mauricien conclut son exposé par une brève présentation de la Fondation Malcolm de Chazal.
Basée à l’Île Maurice et présidée par lui, cette dernière est « une fondation publique ». Ses activités, concrètement, consistent en « des expositions, conférences sur la vie et les œuvres de Malcolm de Chazal », ainsi qu’on pouvait s’y attendre.
S’ajoutent cependant aussi à cela des « animations en quartiers populaires, auprès d’enfants » (« cette année, aux dires de Robert Furlong, ont eu lieu trente-cinq stages, parfois menés dans des villages pauvres et reculés »), ainsi que des « lectures publiques », et même des tournois de SLAM.
R. Furlong précise que, « tous les deux ans », la Fondation Malcolm de Chazal organise « un festival ». Après quoi il invite l’auditoire à réagir à tout ce qu’il vient de nous exposer, à s’exprimer.
Questions, remarques, échanges fusent, portant sur différents sujets : le rapport entre aphorismes chazaliens et Hain-teny malgache (quelqu’un note qu’ « ils sont moins complexes ») ; la « relation intense » que Malcolm de Chazal entretenait avec le Kreol (une de ses phrases est citée : « le Créole est notre langue nationale ») ; le « parallèle » à faire entre Chazal et l’écrivain haïtien FRANKETIENNE ( Frankétienne, nous signale-ton, a, dans son œuvre, évoqué, tout comme Chazal, « la pierre basaltique de Maurice », en laquelle il voyait également une pierre toute particulière) ; la place de l’art pictural dans la vie de Malcolm de Chazal (on nous rappelle qu’il disait « mes dessins sont des méta-dessins ») ; la personnalité même du grand auteur mauricien, qui fut aussi, on l’a vu, de son vivant, quelqu’un de mal aimé, et de mal compris (n’était-il pas un peu « excentrique » ?).
Pour finir, quelqu’un s’enquiert des projets de la Fondation. Robert Furlong avoue que ceux-ci sont nombreux, et en détaille quelques uns : « le catalogue de peintures » signées Malcolm de Chazal (qui, selon lui, « prendra cinq ans au moins ») ; une « deuxième exposition », qui portera le titre de « Malcolm dans tous ses états » et se proposera d’ « expliciter chaque aspect de l’œuvre » ; le projet « Chazal en bandes dessinées » qui s’adressera aux enfants en leur proposant des « cahiers de coloriages et de dessins ».
Robert Furlong, au passage, en profite pour déplorer le fait qu’on n’ait « pas, à Maurice, de spécialistes disponibles pour dépouiller les manuscrits inédits de Malcolm de Chazal » (la Fondation proposant « sans succès, depuis deux ans, des bourses à des étudiants locaux »).
A une question, « l’œuvre chazalienne figure-t-elle en bonne place dans l’enseignement littéraire mauricien ? », il répond qu’il n’y a, hélas, « toujours pas d’extraits de Pétrusmok au programme du baccalauréat « (alors que Loïs MASSON et Marcelle LAGESSE, eux, par contre, y figurent). Certains, dans l’assistance, ne manquent pas de s’étonner de cet état de fait.
Le « débat » se clôt sur une évocation plus large de la place qu’occupe Malcolm de Chazal  dans la littérature mauricienne : dans quelle mesure cet auteur majeur, d’une créativité et d’une originalité remarquables, a-t-il exercé une influence sur les auteurs qui ont suivi ?
L’ombre du grand Malcolm plane-telle encore sur le paysage poétique de l’île ?
Des noms sont cités à ce propos : Yusuf KADEL, Umar TIMOL.
C’est là-dessus que se termine cette rencontre, très intéressante.


Patricia LARANCO,
le 20 janvier 2014




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