POÈME ECRIT EN REACTION AUX GRANDS INCENDIES DE GIRONDE.
On fait comme si de rien n’était;
histoire de se rassurer
mais tout nous file entre les doigts.
L’on continue à vivre – bah ! –
L’on refuse de regarder
les sylves qui crament pourtant
et les bourgs noyés de fumée,
les gens délogés de chez eux
par l’incendie mordant, têtu,
« C’est à la télé, ce n’est rien. ».
L’on cherche
à évacuer tout ça,
à oublier
que tout s’en va,
que l’effet de notre folie,
de notre aveuglement buté
nous revient
tel un boomerang
et voilà
le cercle vicieux !
Et moi, je pleure devant l’air
embrasé de ces lieux bénis
que j’arpentais, étant enfant
dans le fumet si dru des troncs
droits tels des colonnes dressées
ou des totems silencieux
que rien ne menaçait alors
en compagnie de mes taties
sur les lits moelleux et glissants
de sable et d’aiguilles de pin
où la gamine que j’étais
ramassait
des paquets de pignes (*)
avant de tenter l’ascension
de la Dune au flanc blond, rétif
piquetée d’acacias chétifs,
pleins d’épines
une énième fois.
(*) pommes de pin.
Patricia Laranco.
Le 14/07/2022, à 20 h 25 et à Paris.
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