Je touille au creux de la boue maculée d’étoiles,
au cœur du cloaque fardé de petits riens.
On ne sait pas de quoi le présent sera fait,
s’il empruntera aux débris
de la mémoire,
aux formes que l’espace suggère en roulant,
à la félicité sanglante du vitrail.
N’empêche…on naît d’une fracture du néant,
d’une brèche, d’une lézarde du Rien,
d’un simple moment d’inattention qui vomit
son content de poussée, de concrétisation.
N’empêche…on naît d’un simple sursaut du présent
violenté par l’assaut d’un trop-plein de conscience
et l’usure prend appui sur ce travail
par le truchement des heures qui nous perforent ;
coloris, grumeaux de réel vont divaguant
de long en large dans les carcans des allées
comme de vrais ou de faux bourdons fous saouls flous
tandis que le socle des temples attend
leur fuite.
Mon esprit tâtonne et fore des galeries
opiniâtres sous l’écorce de la nuit creuse
ou bien plus opaque qu’un bouchon séreux
et l’on ne sait où ces galeries vont se perdre…
autrefois, les paravents de raphia veillaient
sur ma peau d’enfant jaunie par leur voisinage,
on contournait avec précaution
l’étang
les corneilles penchaient leur cri nasillard, lourd
pareil en tout point à un poids supplémentaire.
Patricia Laranco.
06/06/2007.
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