Une rivière sèche. Un parcours sans eau. Deux rives désertées. Loin des regards un territoire se meurt dans l'indifférence. Un homme marche sur les berges silencieuses, une chienne nommée Lanza l'accompagne. Il a ramassé sur son passage des cailloux, et un morceau de bois mort. L'homme s'arrête parfois, jette un regard sur la montagne Tessala, Lanza s'arrête aussi et regarde son maître. Tout semble figé, hormis un léger frémissement de quelques brindilles d'herbe réveillées par une bouffée d'air venue du nord. La lumière doucement vire à l'ocre teinté d'une pâle rougeur, noyant l'horizon dans un mirage de sable chancelant. L'homme regarde sa montre, tend l'oreille vers le Levant, à l'appel de la prière du Maghrib. Lanza de son regard langoureux épie le moindre geste de son maître englouti dans une mystérieuse méditation. L'homme jette au loin le bout de bois. Lanza se précipite pour le chercher. L'homme s'est assis. Lanza s'assoit à son tour à coté de l'homme. Lanza laisse tomber le bout de bois et s'allonge. L'homme à son tour s'allonge, une main en dessous de sa tête. Il compte les cailloux ramassés. Un deux trois quatre cinq six sept. Le chiffre est bon.
Il peut fermer les yeux et rêver au pays qu'il ne verra jamais.
Ouhibi Khaled SAIDI.
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