LES BÛCHERS DE BENARES : COSMOS, EROS ET THANATOS, Michel ONFRAY, Editions Galilée, 2008.
Michel Onfray, philosophe, est le fondateur de l’Université Populaire de Caen et l’auteur de très nombreux livres, dont Traité d’athéologie , L’Ordre libertaire : La vie philosophique d’Albert Camus , Diogène Le Cynique et Cosmos.
En lisant Les Bûchers de Bénarès : Cosmos, Eros et Thanatos, j’ai l’impression que Michel Onfray veut réparer l’oubli dont il est question dans L’oubli de l’Inde, une amnésie philosophique , où Roger-Pol Droit déplore l’occultation de l’Inde dans la philosophie occidentale. Au terme de deux voyages en Inde, Michel Onfray propose des hypothèses de lecture d’un amateur qui revendique un abord non scientifique et dionysien des choses à partir de lectures croisées, de voyages, de grandes libertés, de conjectures effectuées à partir d’une émotion, d’un sentiment, d’une perception.
Expliquant son intérêt pour les religions dites généalogiques, c’est-à-dire les religions des débuts de l’humanité, Michel Onfray souligne que, dans ces temps premiers, l’homme ne se vit pas comme séparé de la nature, il fait partie d’un grand tout. Je n’aime pas la pensée qui oublie la nature dont elle procède. D’où l’intérêt pour l’Inde où, écrit-il, rien n’a été oublié des origines et où, malgré les nombreux siècles séparant les civilisations de l’Indus de la mégalopole contemporaine, on trouve des traces importantes des religions généalogiques dans les cultes qui persistent.
Les Bûchers de Bénarès est donc une méditation sur l’Inde sous le triple signe du Cosmos, d’Eros et de Thanatos. Cosmos : l’hindouisme, lui semble-t-il, est à la fois un polythéisme et un monothéisme. Les innombrables dieux procèdent d’un seul réel principe, Brahmane, âme universelle, âme absolue. Il examine ensuite la lecture du temps en Occident et en Inde : Pour un Occidental formaté selon le principe chrétien, le temps est linéaire : ce qui fut a été et ne sera pas à nouveau ; ce qui est va, par l’effet du glissement du temps, devenir bien vite ce qui a été. En Inde, le temps ne procède pas de la linéarité, mais de la circularité : ce qui a été est et sera éternellement ; ce qui fut sera ; ce qui sera a déjà été. Par ailleurs, Michel Onfray rappelle l’absence de sens du « cogito » cartésien dans ce cadre ontologique. Être parce que l’on pense ? Quelle drôle d’idée ! L’être du monde, l’être de l’homme, l’être des choses, l’être des plantes forment un seul et même être.
Issa ASGARALLY.
Source : Issa ASGARALLY.
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