À l’angle de la rue de Melun et de la rue des Vignes Follet, demeure la maison d’un poète débraillé.
Chaque matin, on peut l’apercevoir, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, fumant sa première pipe de Cogolin sur le pas de sa porte.
Je ne sais si les muses apparaissent en sa présence.
Clin d'œil complice d’un voisin les mains dans les poches à la recherche de son chat noir.
Calfeutré dans une vieille robe de chambre, il voyage à travers des pays de cocagne qu’il n’a jamais touchés de ses yeux.
Tout résonne en lui, Zanzibar au soleil, les tempêtes de Guardafui, le Cap de Bonne-Espérance, le vertige des Gorges du Verdon un jour de grande solitude.
Pauvre de lui, trop bien engoncé dans ce fauteuil des mélancolies. Ni clochard, ni mendiant, il se trémousse de charité pour répandre des larmes d’amertumes.
Quand vient la nuit, depuis sa chambre des lamentations, il veille, brûle et suffoque que tout recommence identiquement et que rien ne change.
Pourquoi un autre monde pour les mêmes calamités ? Marre de ces demi-dieux ! Où sont donc ces gens moyens et souvent pauvres qui n’attendent plus rien.
Aucun écho,
Si ce n’est ton visage
Et ce sourire qui me rassure.
Signé un poète anonyme.
Richard TAILLEFER.
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