jeudi 29 février 2024

Maurice : Quid de la CONDITION ANIMALE ? Un article à ce sujet de Sedley ASSONNE.

 



Pa montre zako fer grimas !

Sachant que l’homme, probablement Hollandais, est derrière la disparition du dodo sur cette île, on aurait pu s’attendre à ce que, ayant appris les leçons du passé, l’homme contemporain décide de protéger la faune locale. Mais visiblement, c’est le cadet des soucis de ceux qui sont censés veiller à ce que la gent animale soit protégée. Et c’est ainsi que plusieurs entreprises locales déciment le cheptel des singes. Dont on sait qu’ils sont nécessaires à l’équilibre naturel de la faune et la flore locale.
Pourquoi donc le singe n’est pas une espèce protégée à Maurice ? Ce qui aurait empêché ces firmes qui traquent ces animaux de ne plus les chasser. Les défenseurs des animaux ont alerté les autorités, mais pour un business d’exportation de singes qui avoisine les Rs 4 milliards, à être partagé entre quatre firmes, on comprend que ce pactole fait fermer les yeux de ceux chargés de veiller au bien-être des animaux. Et bizarrement, dans toute la polémique autour de l’exportation de singes, je n’ai jamais entendu la Société « Protectrice » des Animaux sur ce sujet. Mais il est vrai aussi que cette organisation opère sous égide gouvernementale. Ce qui explique cet odieux silence de sa part !
Ces pauvres bêtes servent soi-disant à « l’avancée » de la science, et sont (mal) traitées pour trouver des remèdes dont les formules rendent Big Pharma encore plus riche chaque année. On dit que l’homme descend du singe, mais qu’il soit son cousin ou pas, il est clair que l’homme n’est pas le plus avancé de ces deux espèces. Car jamais le singe n’a mis en place des pièges pour emprisonner l’homme. Et ensuite le vendre au plus offrant. Mais l’homme, soi-disant le plus « évolué », est bien celui qui a planifié la traite négrière, et traité son semblable comme bien meuble. C’est aussi l’homme « civilisé » qui peut affamer une population, la cantonnant dans des ghettos, comme en Palestine, pour ensuite jeter des bombes sur elles. Et si vous osez condamner cela, vous serez traité d’antisémite !
C’est bien le Mahatma Gandhi qui disait que le degré de civilisation d’un pays se mesure par la façon dont ses animaux sont traités. On sait donc que nous ne vivons pas dans un pays civilisé. Parce que de par la façon dont on tolère la capture, l’emprisonnement, et ensuite le départ des singes vers des destinations où ils sont martyrisés, témoigne d’un grand manque d’empathie envers ces animaux. Et sans faire du prosélytisme ou de la politique, nul ne peut rester indifférent au sort de ces singes. Et s’il s’en trouve un connard pour oser défendre leur commerce, qu’il aille au diable !
En fait, dans ce pays, il est malheureux que dès que vous possédez un trésor foncier, vous pensez devenir propriétaire de tout ce qui s’y trouve. Malcolm de Chazal pensait que les montagnes de cette île avaient été sculptées par des géants. Probablement des habitants du continent perdu connu sous le nom de Mu, ou de Lémurie. Et dont faisait aussi partie Madagascar. Et quelqu’un avait aussi posé cette question : A qui appartiennent les montagnes ? A l’Etat définitivement non. Et encore moins au privé, même si ces montagnes se trouvent sur leurs terrains.
Car, si l’Etat était le « sole proprietor » des montagnes, et des forêts, et que des singes y résident, comment se fait-il que l’Etat permette que la population des singes soit décimée ? Ce même Etat qui avait envoyé des soldats pour exterminer des chauves-souris ! Et de quel droit encore ? Car, c’est le Mauricien qui finance le salaire de ceux qui administrent le gouvernement, et par extension les soldats de la Special Mobile Force. Pourquoi donc l’avis des Mauriciens n’est pas tenu en compte quand on décide que les chauves-souris sont nuisibles ? Moi, j’aime bien ces mammifères. D’autant plus qu’elles ne font pas de mal à l’homme. C’est plutôt le contraire qui est vrai !
N’est-il donc pas temps de décréter le singe espèce protégée ? Car, au rythme où les cupides les chassent pour les vendre à des laboratoires, il y a lieu de craindre que dans un avenir pas trop lointain, il n’y ait plus de singes sur cette île. Quel politicien prendrait alors la responsabilité de cette extermination ? Et comment se fait-il qu’à part la députée Joanna Bérenger, on n’ait guère entendu nos Honorables sur la tuerie en masse des singes ? Nous avons 70 parlementaires dans l’Hémicycle. Et la question n’est pas de savoir qui du Parti Travailliste ou du MSM ont donné les permis pour la capture et l’exportation de singes.
La vraie question est : ces animaux ne font de mal à personne. Pourquoi donc les martyriser autant ? Et pourquoi l’Etat, à travers ses serviteurs, ne sévit pas contre ceux qui déciment la population simiesque ? Pena pou pas par kat sime, comme on dit en créole. Soit on prend la défense des animaux, de TOUS les animaux, et on interdit le massacre de ces singes. Ou bien, on continue d’être hypocrite, et ces pauvres animaux continueront d’être exterminés. Swa enn, swa lot !
Pa vinn montre zako fer grimas do !














Sedley ASSONNE.
























Crédit : Sedley Assonne.























Deux poèmes du franco-chilien KUTA-LILO, alias Jorge PALOMINOS.

 





Arts divinatoires et autres surprises délirantes
s'inviteront à ma table pour m'énivrer
et sûrement m'affirmer :
" les temps révolus ont toujours été meilleurs".
Je me laisserai faire comme une poupée de chiffon.
Suivront les longs digestifs,
là où la discussion se délaie,
la raison se noie dans le plaisir d'acquiescer,
de consentir, de renoncer et se perdre.



Plus tard, bientôt, je trônerai à nouveau
au beau milieu de mon néant, de mon inutile.
Sur cette abjecte caducité, je repartirai
sans objecter le moindre remords.
















Toujours autour, regard rapace
qui survole l'espace au fond d'un lac
et m'inflige l'étincelle aigüe
de sa tenace pupille.




























KUTA-LILO.























Un poème engagé du réunionnais Jean-Louis ROBERT.

 









CHANT LIBRE





mourir pour des idées
il l’a fait Navalny
et de mort lente
ça fait trois ans
depuis sa première mort
qu’il meurt
est-ce une idée excellente ?
osons le croire
osons l’espoir
qui fait vivre on le sait
et on sait aussi
qu’il faut se garder
de laisser le champ libre
à l’illiberté
mourir pour ses idées
il l’a fait Navalny
libre jusqu’au bout


















Jean-Louis ROBERT.




















mercredi 28 février 2024

Le (beau) programme d' Edith BERTHUIT (France).

 











S’approcher au bord de nous
Traverser ensemble les matins



Rire à nos corps
Dans des jours d’air léger



Parcourir les aubes ferventes
Frissonner d’amour


















Edith BERTHUIT.
































Un poème de Patricia LARANCO (Moris/France) dédié au martyr actuel du PEUPLE DE GAZA.

 







(Poème dédié au peuple de Gaza martyr.)






Sang, cendre, fer égalent guerre,
hideux chaos, monde détruit,
hérissé autant qu'éventré;
terrible masque grimaçant
suintant la saleté, la suie
si mal voilé
par la fumée.



Sang, cendre, fer éparpillés
sont la négation de la Vie,
ils éliminent le printemps
pourtant prêt
à chasser l'hiver.



Dans le vacarme et le fracas
les bourgeons cessent de percer,
nul ne regarde plus le ciel
pour ses nues et pour leur beauté
mais pour les avions de la Mort
et les chants des oiseaux
s'éteignent.
Les rires d'enfants se font pleurs,
pleurs de peur, appels au secours
et ceux qui n'y sont pour rien
se terrent au-dessous du sol,
au même niveau que les rats,
gelés, ratatinés
d'attente,
rivés
à mince brin d'espoir
quoique hébétés d'étonnement.








Patricia Laranco.

























mardi 27 février 2024

Le verbe débridé de Christian PRESENT (Martinique).

 








Bonjour à l'abordage
Bonsoir sans ramages
Départ annoncé
Fuite avancée
Fenêtre ouverte
Soleil fainéant
Rosée titubante
Corps engourdi
Femme amoureuse
Oeil à dévorer
Instant cathodique
Importance létale
Rivière en crue
Coeurs fantômes
Poète advietaernam
Au dessus de la mêlée
À l'apogée du rien.
Encre d'or
Ancre rouillée
Pages noires
Nuits blanches
Écrits et somnolence
Heures rapiestées
Liberté légale
Révolté de la première heure
Destins qui se croisent
Innocence condamnée
Talentueux depuis le foetus
Égotrip depuis l'angélus
Génuflexion empoisonnée
Foule insatiable
Raison cruelle
Intelligence stable
Secondes bancales
S'affranchir et fuir
Poème d'amour
Prose famélique
Scène et projecteurs
Bienvenue à la gare des disparus.



















Christian PRESENT.