SIGNATURE.
De la terrasse du café, je fréquente le bruit. Absent du tableau urbain, tout en y étant intégré, je m’adonne à la seule occupation que je concède à cette époque nerveuse, observer.
Je tiens cette singulière manie d’une frustration, celle de n’avoir jamais pu illustrer, par le trait, l’instant. Je ne m’y résous pas à cet handicap bénin. Aussi, bêta, je me stimule dans la posture du peintre, en cherchant son frisson par le roulis des mots, s’affaissant ressac contre le roc de ma cervelle .
Je constate que mes textes naissent plus du visuel que du cérébral, sans en tirer, pour autant, un quelconque paradigme .
Les aînés l’avaient noté, ajoutant cette gourmandise charnelle, comme pour enjamber l’instinct, et voir plus loin que la réalité immédiate, proposée.
Le faîte de la cheminée mime le corbeau. Avance fusée, une silhouette féminine. Toussent de leurs petites voix aiguës, deux marmots assis sur le muret.
Un peuplier étend sa dentelle de branches nues, jusqu’à la cime des toits. Il y a du dérisoire dans son élan, du profond aussi. La fenêtre pleure un rouge pâle. Je signe ma toile de son mascara. Il coule de ma paupière.
Serge-Mathurin THEBAULT
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