Tu sais, il arrive que la lumière s’échappe de l’infini pour nous conter la finitude et le temps.
Elle se laisse alors tomber des nuages, rapièce les fragments de la nuit afin de mieux nommer le jour et ainsi se mettre au diapason de ses cadences.
Elle n’oublie pas l’aube qui s’est mise à l’ombre des montagnes, le paysage paré du chant inaudible du vivant, mais aussi la mémoire des arbres, celle qui traverse les âges pour nous faire le récit de l’ici-bas.
Pendant ce temps, que faisons-nous d’autre que de recourir aux mots pour que s’abrège le silence et que s’altèrent nos horizons.
Nous nous mettons à l’écart du soleil et on se dérobe dès son appel à servir le feu.
Il n’y a pourtant pas à interroger la terre.
Nos veines à nu, exaltées par le tressaillement de la chair et le flux du sang sous le coup de l’amour et des baisers, nous fécondent de la sève de nos intimes désirs.
Non, il n’y a pas à interroger la terre, le ciel ou le temps.
Saisi par le lieu, je te rejoins, transfuge d’un poème à l’autre, hostile aux solitudes, là où nous guettent les songes, là où s’embrase la vie, là, où dans tes pas, je retrouve, à contrepoint, le sillage des fables de la nuit et de l’enfance.
Perclus d’ombres et de lumière, les nuages font le pèlerinage des matins de l’été.
En passant, ils m’ont dit que tu n’étais plus très loin.
Gillian GENEVIEVE.
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