dimanche 15 décembre 2019

Considérations, réflexions.



La femme est conditionnée à se juger coupable.
Dans toutes les cultures.





L’homme violent confond volontiers mariage ou concubinage avec prise d’otages (d’une femme et de un ou plusieurs enfants).





Les femmes se jugent constamment entre elles au nom de l’idéal de la Mère sans tache, de l’ange d’amour inconditionnel, de la femme immaculée (et cela est loin d’être le propre de la religion chrétienne).






Il existe, me semble-t-il, deux catégories de racisme.
La première forme – spontanée, « primaire », émotionnelle – est forcément liée à l’habitude, et à la peur de l’inconnu, et tend à s’atténuer dans les milieux et les atmosphères cosmopolites. Elle peut atteindre indifféremment tous les peuples et toutes les communautés.
La seconde, pour sa part, est d’essence « fabriquée », justificative et historique : l’ « infériorité » de certains (dominés) y justifie l’emprise de certains autres (leurs dominants) dans le cadre d’un système colonial que l’Europe de l’Ouest chrétienne a imposé à une multitude d’autres peuples, du XVIe siècle à la seconde moitié du XXe siècle. Dans un tel cadre colonial, pour que l’idée de « race supérieure » soit en mesure de s’implanter et de s’imposer, il fallait développer activement son pendant négatif et opposé, celui de « race inférieure »  à « civiliser », à « développer » ensuite. Le racisme devenait un auxiliaire tout trouvé, allant de soi, de ce genre d’entreprise. Et, au travers du douloureux, du dramatique « rapport Nord/Sud », il perdure encore, quoique sérieusement bousculé par l’ascension économique et technologique d’une région autrefois colonisée ou grandement infériorisée : l’Asie (du Sud, de l’Est et du Sud-est).





Depuis que la civilisation existe, beaucoup de grands peuples se croient (ou se sont crus) « élus » ou d’une essence supérieure pour x raisons : religieuses, militaires, économiques, technologiques, intellectuelles. Lorsque des groupes ou des nations se mettent ce type d’idée-là en tête, il y a grand risque qu’ils finissent, s’ils persistent dans cet état d’esprit, par s’imaginer, au bout du compte appelés à régenter (de quelque manière que ce soit) l’ensemble du monde. Leurs peuples finissent – et c’est redoutable – par confondre l’attachement – somme toute normal – qu’ils vouent à leur terroir, à leur pays et à leur culture avec ce complexe de supériorité, d’essence mégalomaniaque et, le plus souvent, autoritaire et agressive.
Egyptiens, Chinois, Perses, Israélites, Romains, Arabes, Khmers, Incas, Aztèques, Espagnols, Français, Russes, Japonais, Britanniques, Allemands, Etats-uniens, et j’en passe peut-être d’autres, moins connues, moins ambitieuses et déterminées ou tout bêtement moins chanceuses.






Et si la poésie n’était qu’un pitoyable aveu d’échec ? Une façon détournée de contourner, de conjurer le souffle maléfique de nos inexpugnables, profonds avens de vide intérieur ? De  combler les vertigineux, les insaisissables abîmes de séparation qui émaillent, partout, le monde si opaque et si mutique ?
Et si la poésie n’était qu’une misérable dentelle, à peine moins évanescente, moins fine qu’un réseau de fils de la Vierge ? Et si elle jouait elle-même avec sa propre fragilité, avec sa propre hésitation que les vents, qui ne sont jamais que les mouvements du vide, déchirent ?
Et si elle n’était qu’un moyen manqué de scruter la nature de l’espace, de sonder l’étirement de l’étendue ? De soupçonner la raison d’être du grand, de l’inépuisable écart que les présences dressent entre elles ?
La poésie regarde où va se loger toute cette clarté. Elle sait que les choses ne s’arrêtent jamais là où l’on croit qu’elles s’arrêtent. Qu’elles reposent, quoi qu’il en soit, sur un substrat de dérobade, de fuite.





Chaque instant vécu pleinement, en profondeur confère l’illusion de l’immortalité.
Mais cela n’est – et ne demeure – qu’illusion.





SENS.

1.  Le cerveau humain donne toujours un sens aux choses et aux événements. Mais cela signifie-t-il pour autant que ces derniers en aient un  ?


2.  Au moins dans la mesure où le temps s’écoule toujours du passé vers l’avenir, on peut dire que les choses ont un sens.





Si vous vous mettiez soudain à regarder toutes les espèces vivantes – ou, dit en termes plus savant, « l’ensemble de la biomasse terrestre » - d’un œil vraiment « froid », complètement détaché et « extérieur », quelle serait votre manière de considérer l’espèce humaine ?






La question est la solution à toutes les incertitudes.





La réponse, c’est la question.





Quand la « force » de l’un est tributaire de la « faiblesse » de l’autre, est-ce encore une force ?





La logique ?
Si l’on la suit dans ses derniers retranchements, on quitte l’humanité et l’on se perd, car on n’arrive pas à la suivre.
La logique suit ses propres chemins.





L’idéal bourgeois, cela imprègne tous les esprits. Car TOUS les gens aspirent à plus de confort matériel et à plus de sécurité, de liberté, de jouissance – plus de ceci, plus de cela ; ad libitum; ad nauseam.
Le mythe du « progrès » technique, social et de l’amélioration matérielle généralisée et sans fin est si séducteur qu’en fait, même les « exclus », même les pauvres (pour ne pas dire « surtout eux ») en sont imprégnés jusqu’à la moelle.
La recherche du dénuement, du renoncement est devenue l’affaire, au mieux, de quelques (rares) religieux et mystiques et, au pire, celle d’excentriques moitié « fêlés » (les vrais « bohèmes », les idéalistes dont on comprend de moins en moins la démarche.
Les pauvres, les défavorisés ne méprisent, ne vilipendent, ne harcèlent dans certains cas les gens aisés ou les nantis que parce qu’ils les jalousent, parce qu’ils rêvent de jouir des avantages dont ils profitent. C’est mimétique (comme le sont énormément de choses en ce qui concerne l’Homme).
Tout le monde est attiré par la « dolce vita » bien plus que par l’austérité de la vie « spartiate ». Voilà pourquoi, entre autres, les écologistes ont devant eux encore tant de pain sur la planche et pourquoi, également, les « sages » ont des voix tellement peu susceptibles d’être entendues.






Les gens discutent pour ne rien dire. Comme des singes qui s’épouillent. Histoire de « faire société »; de créer ou de maintenir du lien. N’oublions pas que l’Homme n’a plus de poils et que, d’ailleurs, les propos que je viens de tenir s’inscrivent dans le sillage d’une théorie assez plausible émise il y a assez longtemps par des scientifiques de haut vol.
Refusez les conversations banales et creuses qui, comme on dit, « n’engagent à rien » (puisque, très souvent, elles ont un caractère pseudo météorologique) et qui débutent à tout coup par des « Bonjour ! », des « Enchanté(e) ! » et des « Salut, ça va ? » et vous constaterez très vite que vous serez alors regardé(e) comme un rustre, un asocial, à moins que ce ne soit un orgueilleux, voire un « cas à part » encore plus sévère. Sans doute le langage et son origine sont-ils intimement liés au renforcement de la socialisation hominidée. Ne pourrait-on pas, dans ce cas, aller même jusqu’à imaginer un schéma de l’évolution hominidée/humaine dans lequel, après avoir acquis et assuré sa bipédie dans un tout premier temps, l’hominidé, devenu chasseur actif de petit gibier, se serait vu obligé de devenir un coureur de fond émérite qui, par adaptation, aurait complètement perdu ses poils et, par voie de conséquence, aurait dû développer un moyen de renforcement social autre que l’épouillage propre aux primates ( d’abord gestuel, puis lié au cri et vocalisations) ?





En France, pour que des créations littéraires ou artistiques, aient quelque chance d'être connues, d'atteindre un certain public, il faut non que leurs auteur(e)s fourmillent d'idées, mais plutôt qu'ils fourmillent d'amis, voire de relations d'ordre encore plus "sentimental". Si Arthur RIMBAUD ne s'était pas fait connaître de Paul VERLAINE, ne serait-il pas resté complètement obscur ? Et Simone DE BEAUVOIR, si elle n'avait été l'épouse de Jean-Paul SARTRE ?
Il semble d'ailleurs que, par les temps qui courent, l'on néglige de plus en plus de connaître l' "œuvre" en elle-même; que ce qui (seul ?) importe, ce soit de connaître l'individu qui l'a créée.
"Connaître, pour reconnaître" pourrait être une sorte de
devise. Vous ne trouvez pas ?
Vous m’objecterez que, d'une certaine façon, c'est naturel étant donné que partout, de tout temps, l'on ne peut jamais reconnaître et, éventuellement, "appuyer" que ceux/celles dont on a eu l'occasion d'entendre parler, ceux dont on CONNAÎT l'existence, de près ou de loin, et qu'en misant sur ceux-ci, au moins, l'on demeure en terrain plus "sûr".
Tout à fait d'accord. Mais n'est-ce pas aussi ainsi que la société demeure, dans une large mesure, statique, et que la fameuse (fumeuse ?) "égalité des chances" ne reste qu'une vue de l'esprit, voire une utopie presque complète ? 
Les habitudes, les solidarités de "milieu" ou les réactions qui "récompensent" une attitude soumise, courtisane continuent de jouer à plein, à pleins gaz, malgré les "grands mots" et les foules de dénégations vertueuses. Sans parler des "réseaux", "lobbies", liens familiaux, amicaux ou même sexuels (il n'est que de voir la pression qu'exercent les harcèlements sexuels - qu'en France, certains osent encore appeler "séduction"- que subissent les femmes et même certains jeunes hommes dans les milieux du cinéma ou du show-business, actuellement tant dénoncée par les mouvements néo féministes).
De nos jours, des auteurs géniaux mais à leurs débuts en tous points anonymes (puisqu'elles prirent soin de publier sous pseudonyme masculin) et excentrés par rapport au milieu littéraire londonien classique - puisque d'origine modeste, provinciale, de sexe féminin et parfaitement exemptes de toute compromission douteuse du fait de leur victorien puritanisme - telles que les trois sœurs BRONTË auraient-elles la moindre chance d'atteindre le degré de célébrité et de postérité qu'ils ont atteint ?





Les réactions des gens…elles sont tellement mesquines. Tout se ramène toujours à « Et moi, et moi, et moi ? ».
Et, en dehors de ça, les petites obsessions bien communes, qui rassurent, qui balisent.
Non, n’allez pas croire que je ne me sente « supérieure » en aucune façon. C’est juste, simplement, que…je m’ennuie.





Le travail, l’argent, l’acquisition d’objets, l’intérêt, le pouvoir, le fun, le nombril, la course contre le Temps et le déni stupide de la finitude, la séduction en chaîne, la reconnaissance, les « évasions » préfabriquées » et les « rêves » automatisés, sans compter –j’allais l’oublier – l’incontournable imitation…c’est toujours le même topo, dès que tu mets le nez dehors, tu as ça. Toutes ces conversations affligeantes, teintées de nombrilisme, qui sonnent si creux !
N’est-ce pas à se demander si les gens ont encore vraiment QUELQUE CHOSE à se dire ? Quand on ne sait plus écouter, ATTENDRE L’AUTRE, ou, plus largement, l’inconnu sans peur frileuse ou sans calculs de quasi- « psychopathe », dites-moi, que demeure-t-il ?
Ils « répètent » toujours la même chose, au fond, et ça cache un grand vide. On dirait qu’on les a amputés de toute IMAGINATION. Et dire que maintenant, tant d’entre eux/elles ambitionnent de devenir « artistes » ou se posent comme tels (le dernier « rêve »-marotte à la mode !). Voilà qui est, parfois, à hurler de rire, ou à se pisser dessus de désespoir.








P. Laranco.










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