lundi 24 février 2020

Pistes de réflexion.




Le mot est sans cesse à la poursuite de son propre but, qui est dire.
Et tout ça pour la bonne raison que les mots ne disent rien, ou très peu.





Létonnement nous advient quand la réalité nous confronte à un démenti, quand nous nous trouvons face à un décalage trop important, à une sorte de « fossé » entre ce à quoi nous nous attendions et ce à quoi nous ne nous attendions en aucun cas. Ce à quoi nous nous attendions résulte de tout le pré-pensé que nous trimballons dans notre boite crânienne (schéma mentaux reçus de léducation et de la culture dans laquelle on baigne, habitudes mentales et comportementales, souvenirs des expériences personnelles traversées tout au long dune vie). Ce à quoi nous ne nous attendions pas nous déroute, nous déstabilise toujours et donc, provoque, tout particulièrement chez les personnalités psychorigides ou ressentant un grand besoin de stabilité et de points de repères solides, des réactions de déni souvent dues à des sensations de « menace ». Ces réactions de déni peuvent être suivies et le sont souvent de certaines réactions dagressivité (sil y a une chose que le psychorigide déteste entre toutes, cest dêtre « contredit » et pris en flagrant-délit dignorance) et de rejet franc et massif.





Le destin est une hésitation qui a soudain cessé dhésiter; un possible cristallisé dans le grand, lénorme fourmillement des incertitudes. Une particule virtuelle brusquement projetée parmi les atomes dêtre. Une entité résultant dun certain enchaînement de choix effectués par le hasard, et cette entité-là est unique.





De nos jours, dans les pays réputés « développés » de culture occidentale, lindividu en est arrivé à un tel degré de pathétique besoin quon SINTERESSE A LUI quil parait devenu de plus en plus incapable de prêter attention à ce que réalise qui que ce soit dautre, à lexception de ceux que les médias lui désignent comme des « personnalités », ou encore des « célébrités », des VIP, des « gens qui comptent », ces créatures médiatisées étant vécues par le « grand public » comme des êtres quasi mythiques, semi divins, aussi éloignés de sa propre condition que peuvent lêtre les étoiles (« stars ») ou encore les anciens dieux de lOlympe.





Le sentiment de supériorité rend con.





Des « pauvres types » et des « pauvres nanas », ne le sommes-nous pas TOUS ?





La philosophie (du moins telle quelle est enseignée, transmise dans les écoles et universités) nest-elle pas devenue une pensée qui tourne à vide ? Une pensée que, seul, le diplôme universitaire justifie ?
Confrontée aux avancées des sciences (physiques, biologiques, neurologiques, éthologiques, sociologiques, historiques), que vaut-elle ?





Le préjugé qui consiste à ramener toujours les deux sexes à leur seule différence (en défaveur du sexe féminin) amène fréquemment les hommes ainsi que pas mal de femmes dotée dune mentalité misogyne ou simplement peu confiantes en leurs propres capacités et/ou jalouses à scruter systématiquement dans toute création (notamment dordre artistique ou intellectuel) produite par une femme le moindre petit défaut, dont ils ont vite fait de se servir aux fins de la discréditer, dinvalider son éventuelle valeur (surtout quand celle qui en est responsable nappartient pas, au surplus, à un milieu ou à un lobby susceptible de la « protéger »).
Là est lune des origines et lune des raisons de la persistance du fameux « plafond de verre ».
Parfois, la personne qui est ainsi de parti-pris a pleine conscience de son idée reçue, quand elle ne lassume pas dune manière plus ou moins ouverte.





Tant que lon ne cessera pas de répéter quà lintérieur de la famille, pour lenfant, la mère se doit de représenter la tendresse, lindulgence et le père, lautorité, la fameuse « Loi » assortie de toutes ses contraintes, il y aura fort peu de chances pour quà lintérieur de toute société, la femme soit réellement prise au sérieux en dehors des domaines du privé, de laffectif (tant par les hommes que par les femmes).





Je crois que ce que lon regrette, au fond, sans doute le plus de sa jeunesse, ce nest pas tant la « beauté du diable », ce ne sont pas tant les plaisirs de la séduction, ceux de lillusion ou de la forme physique que le rapport quon y avait au temps, lequel se concrétisait par cette (curieuse) sensation que notre existence allait sétendre, en quelque sorte, à linfini, quon avait tout le temps possible et imaginable devant soi et que, par conséquent, lon pouvait se permettre, sans nul souci, de le gaspiller, de le perdre.





Vivre dans linstant. Ce peut être vu comme lapanage de gens un peu « bêtes », sans grandes complications intellectuelles.
Mais cest, aussi, un moyen dévacuer lidée de la mort, la conscience trop pesante de la fin, laquelle est (nul humain ne lignore, cest même là le propre de la condition humaine) linexorable terme de tout avenir.





A quoi bon voyager, changer de lieu ?
Où que lon se trouve, on nest, on ne reste jamais quà lintérieur de sa tête ; entre les parois de son propre crâne.





La paresse desprit, la force de la routine « Jai lhabitude de penser ça, je continue à penser ça. ». On nimagine pas plus coriace, plus susceptible de saccrocher.





Lenvie (dite « jalousie »), ce sale petit pincement au cœur ? Un sentiment tellement commun, tellement bas, tellement simiesque que nous éprouvons toujours le besoin de le masquer, de le déguiser sous de divers et innombrables oripeaux de justification et de pousser des cris dorfraie (et non dor frais, bien loin de là) si, daventure, quelquun, chez nous, la démasque et va jusquà pointer ouvertement, verbalement le doigt dessus.






Ce qui est terrible, cest que nous ne possédons pas tous/toutes les mêmes dons, ni les mêmes centres dintérêt, et que chacun(e) tend à jalouser ou à mépriser ceux qui ne sont pas les siens et, surtout, ceux ou celles qui les portent en eux.






« Ailleurs » nest jamais autre chose que lapproximatif clone d « ici », tout comme « avant » et « après » ne sont jamais que ceux de « maintenant ».






La mortEt après ? Et puis quoi ?...Ça fait partie de la vie, non ? Tout est voué à la désorganisation et à la réorganisation, laquelle atteint un équilibre nouveau, tout autre. Cest parce que choses, êtres, situations reposent, à tous les niveaux, sur un équilibre extrêmement précaire quelles sont précaires, fragiles et menacées dans leur durée. LÊtre est donc un funambulisme. Ce qui dramatise en nous la survenue de notre disparition, cest notre réflexe à la fois animal et proprement humain de conservation, notre bizarre manie de « persévérer dans notre être ».





Lattachement à la vie ne résulte-t-il pas de lhabitude de vivre ?





Les œillères, ça aide à vivre un nombre innombrable de gens.





Lhumanité me dégoûte parce quelle se gargarise de grands mots, qui sont autant dautosuggestions. Je pense quelle ne mérite pas l « intelligence » que Dieu ou la nature ou encore le hasard si lon préfère lui a conféré. Elle ne sait pas, à ce quil men semble, quoi en faire, comment sen servir.
Derrière tous les grands mots et toutes les « professions de foi » de tous ordres, rien ne bouge : on trouvera toujours la loi du plus fort, la loi de lintérêt et les tyrannies animales telles la peur, le besoin de reproduction, lesprit territorial, la ruseMême sous une forme éminemment « arrangée », sophistiquée, déguisée, ils demeurent bien là.
Aucune civilisation na été en mesure de les dépasser autrement que par un certain poids de contrainte.
Certes, lHomo sapiens est ingénieux et curieux à un degré qui, semble-t-il, dépasse de façon étonnante celui des autres espèces vivantes terrestres.
Mais, si lon regarde bien, jai bien limpression que cest tout.
Pour une large part, il continue dâtre profondément sous la coupe de ces parties de son cerveau quon nomme « reptilienne » et « limbique ».
Sait-il véritablement contrôler ses besoins, ses émotions et ses désirs ?
En ce qui me concerne, jen doute très fort.







P. Laranco.









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