Sorti, marchant toujours et toujours, emportant avec toi, dans la lassitude de ton sang migratoire, jusqu'au lieu où tu aurais pu retourner. Emportant la porte, le seuil et l'espace. Trainant dans la conque de ton corps étiolé la perte de l'ancrage, la perte du retour. Désormais, il n'y a plus pour toi de lieu. Que la totale clôture de l'espace.
Tu n'as plus de chez toi, plus de corps, plus de souffle. Jeté dehors comme une "pila", un mannequin d'osier à la merci des vents. Jeté dehors (ejicietur foras)... avec tes mille visages déchirés, avec les mille aspects de toi dans cette nuit de l'horreur comme autant d'étendards en lambeaux... Ils clignotent dans le délire giratoire comme un feu d'arrêt détraqué, incessamment sortent et entrent dans la nuit des nuits, changeants inéchangeables dans ce perpétuel changement... artifice visible du manque absolu de par lequel tu tends, tu sous-tends effrontément ton moignon atrophié d'épiphanie...
Stricte précarité pour pérenniser la succession des simulacres, dans ta vie qui n'est pas TA vie... jusqu'au fin fonds de cette Mort qui n'est plus Ta mort."
Hicham OUADGHIRI.
In Journal de l'homme qui marche.
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