Les yeux fixes d’un regard en guerre
Colère dormante sous les paupières
La parole acérée, le mot tranchant
Refus superbe tout de plumes gonflées
Quand l’ombre elle-même devient rigide
Quand, même le silence s’aiguise au fil du temps
Alors, autour de soi s’installe le vide. Radieux
Et intolérable
Se forger d’indifférence
Pour ne plus scruter qu’au loin
Par-delà le miroir
La honte et la souffrance
Les crocs plantés dans le cœur
Violence flamboyante
Surgie en éclats de mépris et d’orgueil morbide
S’abandonner
Se fourvoyer
Se foudroyer
Jusqu’à ne plus s’entendre grincer
Vouloir croire que ça guérit
Que ça ne saignera plus
Et savoir qu’on n’en reviendra pas
Déchu
À trop se noyer dans ses frayeurs
À trop faire voir
À s’encombrer de doutes
À devoir conquérir
À chercher la rédemption
À ignorer la contrition
Toute conscience embrumée
Seul surnage le désir de tenir
Un jour, un jour encore
Jour après jour
Faire figure
Se résumer là
Crever
Edith BERTHUIT,
mai 2015.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire