Le rideau s’est levé
Sur la salle pleine
Dans les visages braqués
Sur moi et la scène
Seul le tien m’a ému
Par son air perdu.
Tu semblais si lointaine
Indifférente, hautaine,
Que j’ai pensé ceci :
Pourquoi est-elle ici ?
Pourquoi cette tristesse ?
Pourquoi cette absence
Dans la salle en liesse
J’entendais ton silence.
Tous m’applaudissaient,
M’encensaient, me louaient,
Immobile, tu contemplais
Tes univers secrets.
Tu écoutais des sons
Inconnus de mes chansons.
Par mon succès happé,
J’ai fui ta présence
De l’autre côté
De ton indifférence.
Même le dos tourné,
Ton regard ailleurs posé
Me donnait des vertiges.
Telle une eau torturée
Que le gel fige,
Je restai chancelant
Sous ton regard absent.
Le rideau est tombé
Sur la salle pleine,
Ta silhouette lointaine
A cessé d’exister
Dépourvu de vie,
Mon cœur a pâli
Par ta froideur blessé.
Cary DEVILSEYES.
1978.
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