Les pays pauvres "à soleil" ne sont pas des cours de récréation ni des usines à rêves créées (pour ainsi dire "conçues par dieu", reflets du paradis céleste) pour répondre aux états d'âme, fantasmes et autres frustrations de luxe des ressortissants des pays hyper-riches de l'hémisphère nord. Pas plus qu'il n'existe de "bons sauvages", ils ne possèdent pas le don magique de faire en sorte que la misère se révèle "moins pénible au soleil". Bien au contraire.
S'ils exploitent ainsi la veine touristique, c'est par seul souci de "s'en sortir".
On traite l’autre de « fou » (et de « folle » encore plus souvent, compte tenu de la misogynie), mais qu’est-ce que ça veut dire ? Fou par rapport à quoi ?
Si c’est par rapport à la stricte logique, alors on peut dire que (presque) toute l’humanité est « dérangée », affligée de « troubles du comportement », de réactions émotionnelles excessives et imprévisibles, si ce n’est de perturbation mentale.
En revanche, si, à la base, on prend pour étalon le CONFORMISME SOCIAL, c’est une toute autre paire de manches.
Et que dire de l’intolérance individuelle, forcément de plus en plus développée en contexte sociétal de plus en plus individualiste ?
Les cultures issues des mouvements d’expansion et de colonisation européennes des XVI et XVIIIe siècles sont des cultures malades reposant sur l’écrasement matériel et mental, la hiérarchie raciale/raciste et le mal-être. Tout ce que leur profonde (et destructrice) prédation a engendré (ou fortifié), c’est la haine de l’autre et de soi-même.
Des millions de gens y ont subi, en sus de la domination implacable, des génocides et de l’esclavage, un véritable « lavage de cerveau » qui, aujourd’hui encore, demeure pleinement actif et provoque des tas de séquelles de divers ordres.
L’Occident attend toujours que le reste du monde le prenne pour modèle tant économique, technique que culturel. L’Occident attend toujours que toute la planète adhère à ses valeurs et s’européanise. Il a conditionné des millions de gens (soit l’écrasante majorité de la population terrienne) à aspirer à la « blancheur ». Comme à la démocratie telle qu’il la conçoit et la pratique.
Pourquoi, en France, semble-t-il y avoir tant de gens qui écrivent de la poésie et si peu qui en lisent - et tant à qui elle ne fait « ni chaud, ni froid » ?
Plus la Terre est peuplée, plus il semble que l’insécurité quant à leur propre importance, valeur, voire existence se développe chez les individus, entassés dans des mégapoles grouillantes où ils sont soumis au régime de l’anonymat et de plus en plus désolidarisés par la « mécanique » du capitalisme postmoderne (« institutionnalisation » de la rivalité, de la « lutte de tous contre tous » qu’a bien pointé du doigt le microsociologue Jean-Claude KAUFMANN, démantèlement de tout esprit collectif, au nom de la « liberté »). On le voit bien, notamment, dans le cadre des réseaux sociaux où les participants – qui prétendent pourtant « communiquer », « partager » et donc trouver l’autre, les autres – visent en réalité de plus en plus à faire étalage de LEUR vie (si médiocre et banale, voire plate soit-elle), de leur bulle, de leur présence en ce monde, en l’enjolivant, en la magnifiant et en cherchant fréquemment à en « jeter plein la vue » aux soi-disant « amis ».
Là encore, le « concours », la compétition finissent par prendre le pas sur la communication et sur le rapprochement réel. Parce que chacun cultive sa soi-disant « différence » comme on cultive une fleur ou un jardin. Et de manière intransigeante, presque farouche.
En fait, on pourrait presque dire que les réseaux sociaux remplacent les séances de psychothérapie psychanalytique des bonnes vieilles années 1970, 1980 et 1990. Même « grattages de nombril », même revanche sur les frustrations de tous ordres qu’impose la réalité, même revendication de « reconnaissance », de prise en compte (exclusive).
On ne sait pas où nous mènera cette angoisse de l’inexistence.
Mais, d’ores et déjà, l’on voit qu’elle tourne de plus en plus à l’aigre. Harcèlements, torrents de haine (haters), énorme « défoulement » d’insultes et d’invectives, voire de menaces et autres tentatives d’intimidation, mal modérées. Dès que « l’autre », l’ami(e) cesse d’être assimilable à un miroir, les choses se gâtent.
Comment être bénéficiaire d’avantages (ou bien les conserver) tout en endossant, par-dessus le marché, des oripeaux de victime revendicatrice, lésée dans ses sacro-saints « Droits » ?
C’est sans doute une forme d’art. Dont beaucoup de gens, dans les pays occidentaux, semblent avoir acquis une maîtrise consommée. La France, en particulier, dans ce domaine, « se pose là » comme personne.
Et si se sentir vivant était une fin en soi ? La fin, première et ultime, de toute existence ?...
Et si le fameux « sens de la vie » se réalisait finalement dans et par l’expérience de la simple, mais dense plénitude présentielle ?
Parfois, l’on se figure qu’une personne a changé. Mais n’est-ce pas plutôt, dans de pareils cas, souvent, qu’elle s’est tout simplement mise à nous laisser voir une part, une facette de sa personnalité qui, chez elle, jusqu’alors, était demeurée latente, discrète, reléguée au second plan, voire réprimée ?
L’être humain, en plus d’être sujet à l’évolution, est tellement complexe !
Dans un certain inconscient collectif français, on trouve le besoin de diaboliser l’islam, pour part issu des tréfonds de l’Histoire de France (Charles-Martel, Roland à Roncevaux, les Croisades), pour autre part parce que cela justifie la mainmise de la puissance coloniale française sur le Maghreb, aux XIXe et XXe siècles (notamment, l’annexion de l’Algérie au territoire français).
L’égalitarisme n’a pas que des avantages. Il peut conduire à un idéal de médiocrité, de « moyenneté » qui peut même « bloquer » la société, à terme. Tel celui du « Français moyen ». Or, l’humanité a besoin d’inventeurs, de créateurs, de créatifs qui puissent donner leur pleine mesure. Sans être ignoré(e)s. Ou cassé(e)s. Mieux même : en étant soutenu(e)s. Et les créateurs/créatifs peuvent surgir de n’importe quel milieu. La créativité spontanée, le « don » ne connaissent pas de hiérarchies.
Si le langage d'Homme est riche en mots, il l'est en non-mots au centuple. Reste à savoir quels sont ceux qui parlent le plus.
Je me méfie des formules lapidaires : les choses sont trop complexes. Et bien trop multiformes.
Ce n’est pas pour rien que les dieux hindous exhibent, sur leurs statues, trois têtes ou quatre bras.
Souvent, nos habitudes, nos rigidités mentales, nos idées préconçues (et inconscientes), notre aveuglement ou notre hâte, notre paresse inattentive nous font passer à côté de quantité de choses qui SONT LA et que, cependant, nous prétendons « indétectables », voire « inexistantes ».
Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. Une citation attribuée à un très grand philosophe. A l’un des plus grands philosophes de l’histoire de la pensée humaine.
Et pourtant, du strict point de vue de la logique, elle ne tient pas.
En effet, si l’on ne sait rien, rien de rien, de quelle manière, par quel tour de passe-passe peut-on SAVOIR qu’on ignore tout ?
Si l’on sait que l’on ne sait rien, on sait forcément quelque chose et, par voie de conséquence, on ne peut pas prétendre qu’on ne sait rien. Non ?...
Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ?
Parce que l’Être désire ÊTRE, quel que soit le prix à payer.
Parce que l’Être veut non seulement ÊTRE, mais encore –mieux que ça -DURER.
Ce qui le caractérise, c’est la persévérance à être (comme dirait SPINOZA). Il a même très bien pu s’auto-fabriquer, le bougre ! C’est, en tout cas, ce que la théorie de l’auto-organisation (qui implique la fameuse émergence de la nouveauté) suggère.
Si l’Être se renouvelle, se complexifie constamment, ce pourrait être pour DURER. Le changement, vu sous cet angle, pourrait donc être un déguisement trompeur.
L’ Être doit sans cesse « surfer » sur le Temps et sur l’entropie, qui sont ses principales sources de menace. L’entropie (évolution vers le chaos, désordre, dégradation, usure) menace directement son organisation. Un peu comme un vers dans le fruit.
L’Être, qu’il soit inanimé (purement chimique) ou animé (vivant) est, avant toute autre chose, un ordre. Et si cet ordre créait des émergences, des métamorphoses constantes dans le seul but de se maintenir ?
Et si le Temps n’était rien d’autre qu’un mot parmi tant et tant pour exprimer, pour traduire la métamorphose permanente, dynamique des choses ?
Peut-être l’existence puise-t-elle sa propre nécessité en elle-même. Peut-être n’a-t- elle pas besoin de raisons, de justification. Ni même de sens.
Le désir de sens serait-il un des grands « fourvoiements », un des grands « mirages » du mental humain ?
Que faire, dans ce cas, du pouvoir explicatif et descriptif des mathématiques ?
P. Laranco.
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