jeudi 24 juin 2021

Un poème engagé de Patricia LARANCO (Moris/France) directement inspiré de l'actualité française actuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

COUP DE GUEULE.

 

 

 

 

 

 

A Valérie Bacot,

à Jacqueline Sauvage…

et à tant d’autres de par le monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au nom de l’esprit « positif »,

il n’y a pas de femme tuée

ni brutalisée ou violée

et les milliers, millions

de créatures au ventre noué

chaque jour par l’onde de peur,

on évitera

d’en causer;

 

 

 

ça entacherait notre foi

peut-être sacrée

en l’Amour ;

ça permettrait d’admettre enfin

que celui-ci peut se muer

en rangées sans fin de barreaux

et en murs d’incarcération ;

 

 

 

cela pourrait – sait-on jamais ? –

poisser l’image bien ancrée

de la famille-giron, nid

que l’on a tous au fond de nous

 

 

 

alors, la « positivité »

de ceux qui n’ont jamais vécu

en tant qu’enfant, ou que maman

sous

ces régimes de terreur

préfère évoquer

ce qu’on veut,

tout, sauf cela, au nom du Beau,

de ce qui ne perturbe point.

 

 

 

Au nom de l’esprit « positif »,

on minimise

et on oublie…

« C’est sordide ! », s’excuse-t-on.

« C’est malsain, c’est noir et ça pue

comme décharge à ciel ouvert,

pourquoi mettrait-on nez dedans,

se sentirait-on concerné(e) ? ».

On a mieux à faire que ça,

on a mieux à faire que-ci,

ne regardons pas en-dedans

de l’abîme,

il pourrait nous voir.

Faible, sans défense, exposés,

malmenés : « Ils l’ont bien voulu ! »,

ils ne vont pas nous les gâcher, nos petits rêves

si précieux

cependant

tellement mainstream !

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Patricia Laranco.

















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