COUP DE GUEULE.
A Valérie Bacot,
à Jacqueline Sauvage…
et à tant d’autres de par le monde.
Au nom de l’esprit « positif »,
il n’y a pas de femme tuée
ni brutalisée ou violée
et les milliers, millions
de créatures au ventre noué
chaque jour par l’onde de peur,
on évitera
d’en causer;
ça entacherait notre foi
peut-être sacrée
en l’Amour ;
ça permettrait d’admettre enfin
que celui-ci peut se muer
en rangées sans fin de barreaux
et en murs d’incarcération ;
cela pourrait – sait-on jamais ? –
poisser l’image bien ancrée
de la famille-giron, nid
que l’on a tous au fond de nous
alors, la « positivité »
de ceux qui n’ont jamais vécu
en tant qu’enfant, ou que maman
sous
ces régimes de terreur
préfère évoquer
ce qu’on veut,
tout, sauf cela, au nom du Beau,
de ce qui ne perturbe point.
Au nom de l’esprit « positif »,
on minimise
et on oublie…
« C’est sordide ! », s’excuse-t-on.
« C’est malsain, c’est noir et ça pue
comme décharge à ciel ouvert,
pourquoi mettrait-on nez dedans,
se sentirait-on concerné(e) ? ».
On a mieux à faire que ça,
on a mieux à faire que-ci,
ne regardons pas en-dedans
de l’abîme,
il pourrait nous voir.
Faible, sans défense, exposés,
malmenés : « Ils l’ont bien voulu ! »,
ils ne vont pas nous les gâcher, nos petits rêves
si précieux
cependant
tellement mainstream !
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