Survolée par une lune à peau gondolée
qui se noyait comme fait un biscuit au miel
dans les abois des loups,
les lucarnes de feu
je filais au galop vers le Temps retenu.
Les nénuphars brillaient ainsi que gyrophares
en entraînant leur grand appendice caudal.
De longs mystères nageaient, neigeaient de concert
en conversant au coin avec les voix bleuies
l’Absainte sera toujours reine des Absents
et les absenthéistes
toujours absinthés.
Si l’on rase les murs gauchis, c’est pour fuir ;
pour suivre le clair de l’allune la nuit,
pour suivre les pavés dandinements herbus.
Et la chair pâle est parcourue de pédoncules
et
s’arrime aux dunes aux vaguelettes aux plis.
La pleine nulle a la chair-de-houle, ce soir ;
sur toits cheminées elle la fait rebondir
à la recherche d’une issue qui fait défaut.
Que serait-elle sans son vert bleu de cadavre ?
Et sans sa cueillette de nénuphares, alors ?
Mais toute la question est : que faut-il fuir ?
Voilà les plantes d’eau aux mâchoires d’argent
et les maxillaires qui sentent la marée.
Regarde-les, là-bas…là où l’on ne voit pas. A jour frisant sur le profil d’une colline. Ou d’un tertre qui pourrait bien être un tombeau,
un amoncellement de pierres à l’aura chiche.
Tu arraches de ta face des pans de chair. De ton front de ton menton et de tes pommettes
et de tes joues d’ores et déjà excavées
sous lesquelles on n’a pourtant trouvé aucun puits
aucune source aucune nappe d’eau de Seltz.
Il est probable que la l’une a goût salé
car elle est aussi blanche qu’un marais salant,
aussi verte que les algues aux bords salissants,
aussi jaune
qu’un œil hépatique
qui guette.
Mais tout cela est, bien sûr, dit
pour faire court.
Patricia Laranco.
17/04/2022.
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