Comme nombre d'entre vous, j'ai été choquée d'entendre Bertrand de Rochambeau, président du syndicat des gynécologues, expliquer naturellement que les gynécologues ne sont pas là pour "retirer des vies" qualifiant aussi naturellement l'IVG "d'homicide". Je suis scandalisée en tant que femme, en tant que mère, en tant qu'élue de la République et bien sûr en tant que militante féministe !
Ces propos sont inadmissibles mais ce qui l'est encore davantage c'est la réalité de l'accès à l'IVG en France.
Il est fréquent en France que des femmes ne sachent plus où avorter lorsqu'elle ont besoin d'avoir accès à ce type d'intervention. Oui, en 2018 ! Alors qu'on sait que plus un IVG est réalisé tôt moins le risque de complications est grand.
En effet, aujourd'hui, un médecin a d'après le conseil de l'ordre des médecins, "le droit de refuser la réalisation d’un acte médical pourtant autorisé par la loi mais qu’il estimerait contraire à ses propres convictions personnelles, professionnelles ou éthiques". Le Code de la santé publique dispose ainsi qu'un praticien "n'est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse".
STOP ! La ministre de la santé doit pouvoir faire en sorte que cette clause de conscience disparaisse. C'est une recommandation du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes, qui préconisait dans son rapport de 2017 la suppression de cette clause de conscience spécifique à l'IVG.
C'est également l'avis du Conseil de l'Europe qui s'alarmait en 2010 du "recours non réglementé à l'objection de conscience" au sein de l'Union européenne.
Il est temps de donner un véritable accès à l'IVG, sans condition et sans justification. Sans honte du côté des victimes qui se voient confronter des discours éthiques sur leurs propres corps. Messieurs les gynécologues, lâchez nos utérus, Mesdames les ministres, agissez pour que l'IVG ne soit plus pratiquée sous conditions ! Supprimez la clause de conscience pour les IVG.
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire