VERSION ARABE.
VERSION FRANÇAISE.
L’entretien intégral avec la poète mauricienne Patricia Laranco dans la revue Culminances :
Deux extraits (en langue française) :
1-
Mohamed Salah Ben Amor :
Vous êtes née en Afrique ( à Bamako) d’un père espagnol et d’une mère mauricienne puis depuis votre adolescence vous vivez en France. Comment ressentez-vous cet amalgame de quatre cultures en votre personne ? Est-ce sincèrement une richesse ou bien une source de flottement et d’indétermination intellectuelle et psychique ?
Patricia Laranco :
Je répondrai : les deux, sans cacher que ce n’est pas toujours des plus facile à gérer. Pourtant c’est à cela que je dois de me sentir avant tout « humaine d’abord », avant tout « citoyenne du monde » et de m’intéresser, plus largement, un peu à toutes les cultures humaines, ainsi qu’à ce qui fait la « nature humaine », dans son essence. Pourquoi cette fascinante diversité dans les si nombreuses cultures que compte notre planète ? Et, en même temps, derrière toutes ces diversités, pourquoi tous ces invariants ?
2 -
Mohamed Salah Ben Amor :
Votre expérience poétique est décomposable en trois principaux constituants : l’un est mental, un autre est psychique et le troisième est esthétique. Mais en pratique, ils font tous les trois un tout qui paraît indissociable .Commençons par le premier constituant :De tes poèmes se dégage une forte tendance à passer outre les aspects apparents des choses à la recherche d’essences quelconques qui se situeraient en profondeur dans des zones invisibles . Etes-vous guidée dans cette démarche par des théories phénoménologiques comme celles de Husserl ou Merleau-Ponty ou autres ou il ne s’agirait pour vous que d’une disposition naturelle et spontanée qui fait partie de votre personnalité ?
Patricia Laranco :
Disons que je suis persuadée, depuis que j’ai l’âge de raison, que les apparences sont trompeuses et que, si l’on veut (mieux) comprendre le monde (dans la mesure du possible), il faut « creuser ». Le philosophe français contemporain Edgar Morin m’a appris que l’univers était extraordinairement complexe, et la lecture répétée de la Baghavad-Gîta et de certains grands maîtres spirituels de l’hindouisme, qu’il n’était qu’une illusion. La lecture d’assez nombreux ouvrages et revues de vulgarisation scientifique (notamment dans le domaine des sciences physiques) m’a aussi considérablement aidée à approfondir cet état d’esprit que, souvent, je tente d’exprimer au travers de ma poésie. Je pense que des tas de choses existent, qui demeurent invisibles à nos sens. Cela, la biologie le prouve aussi. Tout est une question de perception et d’angle d’approche.
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